— do i wanna know ? (callahan, matthews & co)

with @delya callahan, @alec callahan, @vincent grimaldi, @basil matthews, @balthazar matthews & @timeo kostas.

Tu déposes le dernier couvert et passes un regard sur la table. Une ultime inspection avant de monter te préparer. Toi et Delya avez passé la journée aux fourneaux, chacune s'occupant d'une partie du repas dans un ballet cacophonique et parfois maladroit soulignant le fait qu'il s'agit du premier repas de famille que vous hébergez. Le premier repas de famille que vous fêtez à plus de deux depuis qu'Alec a mis les voile. Tu clignes des yeux pour chasser l'amertume de tes pensées celle qui éveille une douleur vive aux souvenirs de votre trio dysfonctionnel et de vos parents qui n'en sont pas vraiment. Tu laisses l'odeur fumée provenant de la cuisine mettre un peu de paume sur ton cœur et file vers ta chambre dans l'espoir de retrouver une allure humaine après une journée passée à cuisiner. Tu sais que tout sera bon, exquis même, toi et ta jumelle êtes douées dans tout ce que vous entreprenez tant que vous y mettez du temps et de l'énergie. Delya attend avec impatience que tout le monde arrive, et toi, tu préférerais passer la journée dans le lit de Basil, entourée de ses bras pour ne pas affronter le regard brisé de ton frère. Pour ne pas affronter la comparaison certaine que l'homme que tu aimes fera en voyant le comportement de ta sœur. Elle qui lui ressemble plus, qui lui correspondrait mieux dans la logique de ce monde. Ce n'est pas la première fois que tu lui envies cet aspect extravertie de sa personnalité, mais c'est la première fois que Basil y sera confronté pour plus de quelques minutes et tu as tellement peur qu'il pointe la différence du doigt. Qu'il apprécie mieux la version Delya à la version Bella.

Tu sors de la douche, l'esprit en ébullition, dénoues tes cheveux blonds d'un rapide coup de brosse. Tu as enlevé le roux hier et dans quelques mois, tu seras sans doute brune. Un coup d'œil à ton téléphone t'annonce que tu as un appel manqué de Basil, un autre de Balthazar, et un message qui t'avertit qu'ils seront là, ensemble dans moins d'une heure maintenant. Alors tu te maquilles légèrement, sèches tes cheveux, passes ta robe et redescend au salon, physiquement prête pour la soirée qui s'annonce. Tu t'installes sur le canapé, un livre sous les yeux en attendant que Delya ne te rejoigne. Elle s'annonce une demi-heure plus tard avec son sarcasme habituel, un trait que vous partagez et tu souris narquoise, pensant au fait que la veille vous vous êtes fait essayer diverses tenues l'une pour l'autre pour trouver celle qui vous convenait chacune. " Je m'en occupe, va voir si on n'a pas oublié de faire un truc en cuisine ". Tu te diriges vers l'entrée et ouvres la porte à votre premier convive de la soirée.

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@vincent grimaldi @balthazar matthews @timeo kostas

Étrange Thanksgiving que celui passé loin de sa famille. Basil, ça lui laisse un goût amer dans la bouche d'emmener sa mère à la gare parce qu'un de ses aînés préfère le confort du Connecticut au bouillonnement de la grande pomme. Ça lui fait mal au coeur, malgré les promesses de tous se retrouver sous le toit de la maison familiale pour les fêtes de fin d'années. Il dépose un baiser sur la chevelure grise et laisse sa mère étreindre son jumeau avant qu'elle ne prenne la direction du quai. Basil saisit son frère par l'épaule dès qu'elle disparait dans la foule et l'entraine vers la voiture qu'il a mal garée dans l'une des rues adjacentes à grand central. Musique assourdissante avant même que son double puisse protester, il prend le chemin de la maison des Callahan. Il ricane, étrange Thanksgiving que celui passé avec une nouvelle famille, une autre sorte de famille, celle forgée par le temps et les blessures, d'amour et de haine, une famille encore à découvrir, que le sort a jeté sous le même toit, le temps d'un repas. Il a l'impression de se jeter dans la gueule du loup, et ça l'amuse, Basil, il se nourrit du chaos, et c'est son instinct lui murmure tous les désastres possibles, toutes les petites choses qui pourraient mal tourner. Pessimiste ou réaliste, la ligne est fine, trop fine.
Alors que les deux frères gravissent les dernières marches du perron, Basil laisse le soin à sa moitié de signaler leur présence, le souvenir lié à ces quelques mètres carrés et à la leçon de Delya de sonner plutôt que d'avoir l'air de vouloir défoncer la porte encore frais dans sa mémoire. Il sourit, alors que la porte s'ouvre et dévoile Juliette. Il reste quelques instants le souffle coupé, maintenant qu'il la voit enfin, après toutes ces années, maintenant qu'il comprend le temps gâché, les instants perdus. Il sourit, alors qu'il franchit le seuil et dépose un baiser au coin de ses lèvres. Peut-être qu'il est temps d'être optimiste, rien qu'un peu, d'essayer d'y croire, qu'il a enfin sa chance au bonheur.   

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tenue de vincent // Pour être honnête, Vincent se fichait vraiment de cette fête. Pour lui, c'était simplement une fête ou les Américains devaient manger de la dinde et des tartes à la citrouille. Il en avait jamais vraiment à chercher à comprendre, mais comme il savait que Delya avait grandi en Amérique, il est normal qu'elle soit attachée à cette fête. Il s'était donc prêté au jeu lorsqu'elle lui proposa l'invitation. Quelques secondes après avoir accepté cette requête, tout ça le percuta. Il allait être présenté à ses proches pour la première fois. Il ne pouvait avoir plus belle preuve d'amour pour lui que d'être présenté à ses proches, faire partie de son cercle immédiat. Va sans dire que la journée fut très longue, tourmenté par la première impression qu'il pourrait bien dégager. Il avait beau être prince, le regard des autres pesaient plus que le prestige venant avec le trône. Après des heures à languir dans son appartement, il décida enfin de se rendre chez les sœurs Callahan.

Les sœurs Callahan, parce qu'il avait appris à ses dépens qu'elles partageaient le même amour pour les cafés modernes. Effectivement, il avait rencontré Bella, la jumelle de Delya dans un café il y a de ça quelque jour. Après une petite scène en public, les choses se calmèrent et c'est à ce moment que Vincent compris que Delya avait une jumelle, Bella. Vincent appréhendait de la revoir, simplement parce qu'il n'avait toujours pas eu le temps de dire sa douce qu'il avait déjà embrassé sa sœur il y a de ça quelques jours seulement.

Tout ça pour finalement passer l'après-midi à retoucher son rasage et réfléchir à ce qu'il pourrait bien porter entre deux verres de bourbon. Il avait même demandé des fleurs et une bouteille de vin, malgré le fait qu'Elle lui avait spécialement demandée de ne rien apporter. Il ne pouvait simplement pas arriver les mains vides devant la moitié de sa belle-famille. Quelques minutes après la dix-septième heures, un véhicule passa le prendre pour le déposer. Il avait les cadeaux en main, attendant que les portes de l'ascenseur se referme lorsqu'un homme l'interpella pour qu'il puisse retenir les portes. Il déposa donc son pied dans l'ouverture et ainsi permettre à l'homme d'entrer dans l'ascenseur avec lui.

tenue d'alec - - Deux traits blanchâtres dans la nuit. Comme ces bandes qui longe les côtés de chaque route, serpents lumineux zébrant la nuit d'éclair aveuglant. La route qui défile, des monts d'aciers qui se forment et se déforment, des reflets qui s'exaltent sur des vitres tremblantes et le ronronnement du moteur rugissant entre ses larges mains calleuses. Euphorie du monstre d'acier avalant l'asphalte, dans la gueule noire, béante, de ses roues sportives. Et ce coup de frein qui l'arrête, le stoppe, face à ce petit perron fleuri, ses mains tapotant brièvement sur la surface d'un smartphone éclairant ses traits léonins. « Timéo ? C'est moi. Je t'attends, je suis devant. » Une boutade lancée à l'autre du bout du combiné, endormant ses réflexes nerveux à la place d'un de ses sourires éclatants, trop incandescent pour que les ombres de la nuit puissent s'en abreuver. Une euphorie contagieuse qui ne tarde pas à le gagner lorsqu'il aperçois ce visage d'éphèbe aux lourdes boucles noircies, calcinées, amoncelés au dessus de son crâne en une crinière éparse, sauvage. Et sa main qui se fraye naturellement un chemin jusqu'à cet amas d'ondoiements sombres, d'un geste qui se veut fraternel, presque enfantin. « Alors bonhomme, prêt à rencontrer tes sœurs ? Pas trop nerveux ? » En réalité, il parlait pour lui-même. Pour ce nœud, cette angoisse grimpant dans son ventre alors que dans un dernier tintement de ceinture de sécurité, il venait à démarrer d'une cavalcade énergique. Le bruit de la circulation lui paraissait lointaine, face à ce disque de rock entraînant filtrant dans l'habitacle. Cette fenêtre ouverte à chaque feu rouge un peu trop lent, à tirer quelques bouffées de fumées névrotiques sur ces cibiches pernicieuses qu'il s'était promis d'arrêter, en vain. Et tant de mots, qui aurait pu traverser la barrière de ses lèvres, se déverser jusqu'à la psyché de Timéo qu'il ne voulait pas encombrer davantage. Homme. Avec ses propres démons. Aîné. Avec ses propres responsabilités. Son fardeau. Le trajet se déroula dans un calme solennel. Lion solitaire, en proie à la dualité de pensées chaotiques. Et là. Juste dans cet immeuble face auquel ils s'arrêtèrent, l'océan de ses prunelles le parcourut, se noyant sous la houle de vagues agités, au même rythme que son myocarde venait à échapper quelques battements incontrôlés. « C'est ici. » Dans un souffle lourd, il coupa le moteur et repoussa la portière, sa large patte de fauve se posant sur l'une des épaules de son jeune frère alors qu'ils venaient à s'engouffrer dans l'immeuble. En l'espace de quelques enjambés, le géant écossais se fraya un passage rapide jusqu'à l’ascenseur qui fut retenu par un homme à l'allure distinguée. D'un sourire affable il le remercia, invitant Timéo à les rejoindre. « Merci. » Sans quoi, il aurait eut à attendre que la cage remonte d'elle-même et perdre quelques précieuses minutes qu'il voyait défiler, impitoyables et indépendantes aiguilles alambiquée. Au fur et à mesure que l’ascenseur grimpait ses mains farfouillaient nerveusement dans les poches de son cuir, rassuré à l'idée de sentir ce paquet de stick de tabac malfaisant. Comme une sensation de vertige et du claquement des aiguilles venues faire résonner le glas de leurs claquements à même sa psyché en déroute. Mais en sortant des portes qui s'ouvrirent face à eux, d'un pas pressé et de sa consistance brave, il traça son propre chemin. Adressant un vague remerciement de sa tête pleine de boucles ensoleillées à l'homme, avant de finalement se rendre compte qu'il les suivaient. Et lorsqu'il s'arrêta pour sonner à la porte du penthouse, les vagues de ses prunelles s'entrechoquèrent à celle du brun. Il n'était pas... ? « Vous aussi, vous... ? » Qu'il demanda, confus, pas certains de comprendre lui-même le sens de sa phrase. Ses orbes descendirent jusqu'à ses mains chargées de paquets enroulés dans des rubans. Et soudainement, un fou rire incontrôlable le gagna, riant à gorgée déployée en se passant une main sur le visage.