- drug addicts (lula)

tes yeux rivés sur l'écran de ton téléphone, tu saisissais chacune des infos qui pouvaient y apparaître. un fin sourire en coin, tu laissais ton téléphone regagner ta poche. jamais t'avais pris aussi peu de temps à trouver c'que tu voulais. si lula t'avais spammé pour avoir sa came, elle allait l'avoir. tu t'sentais un peu con à agir comme un chien. à aller lui chercher ce qu'elle veut en échange de quelques billets en plus. sous prétexte que si elle avait pas sa dose, elle changerait de dealer. tout l'monde sait que c'est pas bon pour un dealer de perdre un client. et que, quand ça arrive, habituellement, l'dealer gagne toutes les chances possibles de s'faire balancer. alors forcément, tu joues l'canard. le dealer trop généreux. forcément tu cours à travers les quatre coins de la ville pour chopper de quoi revendre. et quelle idée complètement stupide, ça aussi. alors que tu glissais ta main sous le banc de central park, tes yeux analysaient le moindre des comportements autour de toi. ce serait con de se faire chopper la main dans le sac. surtout maintenant. tu risquais gros. très gros. avec une dose aussi élevée dans les poches, tu boufferais facilement cinq à dix ans de prison. si c'est pas plus. tu glissais le paquet dans ton jean avant d'filer comme si de rien était. avec le temps, t'avais appris à passer incognito. chaque détails comptait. de la gestuelle jusqu'au regard. et ça, tu l'savais que trop bien. tu relevais les yeux sur la route, le même air d'innocence dans l'creux du regard. taxi, s'il vous plaît. ta main s'élevait dans les airs alors que la carcasse jaune s'arrêtait à ton niveau. tu grimpais à l'arrière sans perdre plus de temps, jetant un dernier coup d’œil sur ton téléphone. jusqu'à l'hôpital. arrêtez vous une rue avant. tu relevais à peine le regard, trop occupé à envoyer un message à lula pour la prévenir de ta venue. tu laissais ton crâne s'abattre sur la vitre du taxi alors qu'il redémarrait. une fois sur place, t'envoyais un autre message à lula pour lui dire de descendre. et t'espérais qu'elle fasse au plus vite. parce que comme t'avais su lui dire, t'aimais pas qu'elle te fasse attendre. surtout pas pour une transaction aussi importante. tu filais quelques billets en vrac au conducteur sans faire gaffe à la somme. peut-être y'en avait trop, peut-être pas assez. t'en avais rien  à foutre, dans l'fond. tu glissais une clope jusqu'à ton bec avant de l'allumer, t'adossant contre le mur froid de la ruelle dans laquelle t'attendais presque trop impatiemment la brune.