la foule des ombres (érèbe)

Érèbe Vasilios
The Prince of Peace embraced the gloom, and walked the night alone.
© led zeppelin/the battle of evermore

never trust or love a wild thing.

âge ~ trente et une années amoncelés comme autant de spectres cadavériques aux ossements froids, gelés, comme des rivières de larmes cristallisées dans les rives de l'Achéron. date et lieu de naissance ~ Né pour embrasser son amante éternelle, nuit prédatrice, froide et assassine, sur une petite île aux plaines de verdures et littoraux ensoleillés, dans les Cyclades. nationalité ~ Ancienne dynastie de voyageurs, aventuriers, poètes et ancêtres de seigneurs belligérants. Blason gravé à même l'écorce d'arbres archaïques de pierres aussi froide que la caresse du néant primordial, parchemins élimés, bibliothèques faites de corridors vides, creux et de tombes balayées par l'écume. Il est grec. métier ~ héritier de Séléné Vasilios, à la mort de sa défunte mère, il abandonna son ancienne vie de songes fugitifs pour marcher dans les pas de celle-ci. Patriarche de la famille Vasilios et parrain de celle-ci. statut civil ~ Fut un temps, son cœur, son âme, son corps, s'adonnait à des plaisirs éphémères gravés dans le joug d'une éternité immuable. Mais une telle place ne peut à nouveau être gravée dans le marbre de sa psyché. Ses devoirs sont bien plus important. Que tout. statut monétaire ~ Un patrimoine vivant de décennies et de siècles, un sang vif, brûlant de son ardeur grisante, entêtante entre ses veines. Les paroles, les pactes et les signatures comme clef, parfois les armes et leurs décadences sanglantes pour pouvoir faire s'ouvrir quelques portes inopinées. groupe ~
really don't care.

all night long slow down the song

méthodique, froid, impatient, volcanique, curieux, avide, insatiable, fier, égocentrique, sanguin, charismatique, inquisiteur, possessif, superstitieux, brisé, fracturé, songeur, rusé, sournois.

Les effluves de feuillages caressé par la brise solaire, l'ombre des vagues amoncelées sur de vastes parcelles de sable blanc, l'horizon, infinie et ses particules de lumières aveuglant son regard sombre, avalant toutes traces, miettes, d'une empyrée éclatante. Quelque part, figé là, dans l'écho d'un entonnoir de rocs archaïques, sous les ombres chaudes d'oliviers centenaires. Une voix résonnante. Sons cristallins, nimbés d'une vaste toile d'un néant antique. Alors que ses petites mains, agiles, se faufilent, comme des oiseaux de proie à la conquête de branches rêches, serres et griffes écorches les troncs, dont l'odeur boisée reste imbibée à ses ongles. Fragrances d'ailleurs, d'étés éternels. À se pencher, là, un peu plus, le dos courbé, comme de ces grands félins majestueux aux dos saillants, dont les muscles roulent sous le derme de leurs démarches félines, impériales. Et là. Le miroir aquatique des océans s'entrechoquant à des cieux clairs, qu'ils paraissent sans limites. Mais la branche, se rompt et le poids de la gravité, soudain, l'étouffe.

~~

L'écume venait à balayer ses chevilles, jusqu'à ensevelir les orteils de ses pieds sous des milliers de grains humides. Et dans le vent, quelque chose, comme une symphonie lointaine, lugubre, âpre et maussade. L'éclat sombre, de ses prunelles gorgées de néant s'heurtèrent à la vision d'un corps que la mer venait de recracher d'entre ses flots tentaculaires. Presque sans bruit, par peur de réveiller la terreur d'un corps amorphe, inanimé, comme sans vie, il s'approcha, se pencha pour en détailler des traits qu'il gravait dans chaque parcelle de sa mémoire alambiquée. Nez droit, allongé, sans pour autant être aquilin, courbé, plat. Non. D'une rigueur sans faille. Lèvres entrouvertes, joues hirsutes, vêtements en lambeaux, gorgés d'eau salé. Pas d'ici. À n'en pas douter. Avec ces vêtements, cette allure, ce corps enseveli d'algues éparses, il se pencha, tendant son oreille près de ses lippes. Un souffle. Il était en vie.

~~

L'odeur de fumée ne le répugnait plus. Plus depuis qu'ils en partageaient, là, côte à côte, sous l'ombre de cet olivier dominant la falaise de roches clairsemées. Deux silhouettes aux abords d'un gouffre surplombant la mer, ce village, qui dans la nuit venait à faire s'émietter les lueurs de quelques maisons dressées, comme éparpillées dans la toile d'un néant intersidéral. Il avait froid. Anormalement. D'un vent qui lui gelait les os, venait à faire trembler ses entrailles et faire s'entrechoquer son front à cette épaule ferme, solide. Et pourtant si lasse. Désabusée du poids qu'elle portait en son sein. Ses lèvres s'égarèrent dans ce cou moite, gorgé de veines palpitantes, il avait l'air d'un vampire assoiffé. Et ses prunelles, longées par des cernes songeuses, emplies de pensées chaotiques se fermèrent sous la prise d'un bras qui entoura son dos. Et son souffle, s'égarant contre le sien, alors qu'il venait à grimper, là, entre ses jambes, à califourchon, boire le nectar de ses lèvres, lui arracher cette cigarette aux effluves grisantes. Et ses paroles, désespérées, claquant dans la nuit, comme une paire d'éclairs zébrant des cieux enténébrés. « Reste avec moi. Ne pars pas. Ne pars pas. S'il te plait. Ne pars pas. »

~~

Depuis quand les rires s'étaient-ils éteints ? Depuis quand les bruits avaient-t-ils laissés place au silence ? Depuis quand le chaos s'était-il étreint du vide ? Couloir, vastes corridors aux coins, recoins, emplis de tableaux dont les portraits aux immenses yeux ne semblait plus être des portes sur le voile d'autres mondes. Sièges, lits, chambres, délaissé, abandonné, tel les ruines, vestiges, d'un ailleurs inexistant. Et lui, ombre, chimère, qui de son pardessus noir et sa main gorgée de roses rouges déposée dans le fracas d'une terre humide. Aujourd'hui, homme, dont les pas mesurés venait à franchir les lisières d'un cimetière aux murmures de feus follets fuyards. À tourner son regard, là bas, ailleurs. La face cachée de la mer.

cause we're ready for the fame.

Spoiler: