parler aux satellites. // helios.

helios calligaris.
des chiens enragés, des teigneux, des acharnés.
© fauve/de ceux.

never trust or love a wild thing.

âge ~ dix neuf ans qu'tu parcours la terre en t'foutant ouvertement d'la gueule du monde. date et lieu de naissance ~ trente novembre mille-neuf cent quatre-vingt dix-huit, new york. t'as jamais quitté la grosse pomme. t'y es né, t'y resteras. nationalité ~ d'nationalité américaine, l'gamin au teint pâle et au nom sonnant un poil trop grec pour être un parfait américain d'souche. métier ~ tu vis d'petits boulots que tu trouves ici et là. papa t'a appris à t'débrouiller, à être autonome. gamin qui sait s'dépatouiller. actuellement, t'es garagiste. du cambouis plein les doigts. statut civil ~ célibataire, l'palpitant qui aurait tendance à fondre un peu trop pour c'brun qui t'a fait réparer sa caisse. mais t'es comme ça, helios, un coup d'coeur un soir, et une nouvelle page qui s'écrit dès l'lendemain matin. statut monétaire ~ niveau monétaire, tu t'débrouilles. t'as pas à t'plaindre, vous avez pas à vous plaindre avec papa. un toit sur la tête, d'quoi manger et fumer. c'est qu'tout va bien. groupe ~ really don't care.

all night long slow down the song

quand j'serai grand, maman, j'deviendrais astronaute. ou même super héros, j'sais pas trop encore. mais maman, j'te promets, j'serai quelqu'un d'bien, qui rendra les gens heureux. et elle a sourit, maman. elle a sourit, une main dans ta crinière dorée. son sourire a illuminé la pièce, le monde, ton monde.

alors t'as souris aussi, helios. t'as souris aussi, tes prunelles aux allures d'océans plongées dans ses émeraudes au joyau comme incandescent. tu seras qui tu veux, mon ange. probablement quelqu'un d'merveilleux. et t'as fermé les yeux, gamin. t'as tourné le dos à c'jour sans savoir qu'le chaos viendrait à pointer sa sale gueule dans ton existence trop douce. trop simple. trop simple pour pas être bouleversée.

maman reviendra pas ce soir, helios. t'as levé tes iris vers papa, calligaris. t'as levé les yeux, tu l'as dévisagé, t'as pas vraiment compris ce qu'il voulait dire, l'paternel. t'as pas vraiment cerné l'idée derrière ses paroles. elle est où ? c'est là qu'tout a commencé, à l'aurore d'une adolescence en voie d'achèvement. à l'aube d'une vie d'adulte déjà foirée d'avance. t'as vite compris, helios, qu'tu la reverrais pas maman. mais tu t'es dit qu'c'était pas grave, qu'c'était pour son bien. qu'papa était là, qu'il l'serait toujours, là. t'as pas demandé ton reste, t'as pas posé davantage d'questions. tu t'es dit que les choses rentreraient dans l'ordre, tôt ou tard. la vérité, c'est qu'chez les calligaris, ça n'est rien d'plus qu'un beau bordel.

alors t'as fermé les yeux, helios.
t'as fermé les yeux en espérant qu'tout ça n'soit qu'un mauvais rêve.
t'as fermé les yeux en espérant qu'ça change. un revers d'situation.
l'coeur défoncé, déchainé.

et ça a défilé, sur la balance. ça a commencé, c'est venu un jour, sans crier gare, ton obsession pour les chiffres, ton obsession de contrôle ultime sur ta propre personne, sur ton corps. cette fois où t'as voulu te sentir devenir quelqu'un d'autre, où t'as voulu crier à papa un regarde moi, j'suis là. regarde moi comme celui que j'devrais être. parc'que papa, il a oublié. il a oublié comment être père, il a oublié comment t'mener à la réussite, il a oublié comment t'apprendre la vie.

parc'que t'es perdu, helios. noyé dans un océan de songes qui n'ont de cesse de te ravager, de te faire perdre la raison.

et plus l'temps passe, plus les mois défilent, plus tu t'sens devenir l'ombre d'toi-même, helios, à la recherche d'une attache pour survivre, la tête hors de l'eau.
gamin perdu,
gamin défoncé.