arroseur arrosé. w/ aphrodite

Une journée de boulot comme il y en a des millions. Un soir d'hiver, les flocons de neige qui se laisse tomber sur le sol de Manhattan. Te voilà en train d'arpenter les rues de l'Upper West Side, sacoche dans tes mains. Cette fois-ci, tu es rentré beaucoup plus tôt que prévu. Tu as préféré ramener quelques dossiers à la maison pour les terminer. Des conclusions à rédiger. Tu en aurais eu certainement pour trois heures. Aphrodite risquerait de ne pas apprécier, encore une fois. Ces derniers-temps, tu rentres très tard et elle ne le supporte plus. Tu la comprends, tu n'es pas quelqu'un de très ponctuel et tu n'es pas non plus droit dans tes baskets. Parfois, tu passes tes nuits chez une autre en lui faisant croire que t'as eu une réunion de dernière minute. Après tout, c'est toi qui gères ton cabinet. Et c'est loin d'être évident. En arrivant à la maison, tu constates que ta femme n'est pas ici. Jusque-là, rien d'alarmant, elle prend souvent le temps de rentrer elle-aussi. Tu en profites pour faire un peu de rangement dans la maison. Et puis, tu finis par t'installer dans ton bureau. T'occupant de tes derniers dossiers. Mais les heures s’enchaînent. Tu l'attends et ça finit par te préoccuper. T'essayes de l'appeler, mais aucune réponse. Tu te diriges dans le salon, pour te préparer un verre de scotch. Tu desserres ta cravate et tu te poses au fond du sofa. Sirotant quelques gorgées, jusqu'à ce que tu repères le bruit des talons de ton épouse, claquant sur le sol. Il n'est pas loin d'une heure du matin. Elle n'a jamais fait ça. Aphrodite ? Lances-tu en jetant ton regard en direction de la porte d'entrée. Tu finis par te lever, te dirigeant vers elle. Bordel, mais où étais-tu passé ? Je me suis inquiété ! Lâches-tu ni une, ni deux. Sans aucune pression. Sans aucun scrupule. T'as besoin d'explications. C'est la première fois qu'elle te fait ce genre de coup. Et toi, t'es bien placé pour savoir ce que ça veut dire. Une nuit avec un autre homme. Non, tu ne le supporterais pas. Et pourtant, tu fais bien pire toi.

Soirée rompue par le bruit des klaxons des taxis de la ville, métropole grandissant et ne dormant jamais. Tu n'avais jamais passé une soirée loin de l'appartement que tu partageais avec ton mari, Elias. Cela ne te ressemblait guère, en bonne femme de maison lorsque tu ne croulais pas sous les dossiers à remplir pour le lendemain matin, prenant ton boulot au sérieux. Vous aviez déjà discuter, tous les deux, que tu pourrais très bien t'occuper de la maison, qu'un seul travail pouvait suffire pour vos dépenses et pourtant, tu n'as pas envie de te tourner les pouces, ne plus rien faire et être comme un couple banal en quête de plus d'argent. Cette soirée en la charmante compagnie de Hudson t'avais ouvert les yeux, te faisant comprendre que votre mariage était en péril, ce manque de tendresse et même d'amour. Discussion sacrée, celle où tu lui avais posé plusieurs questions, sachant pertinemment qu'il avait été marié par le passé, que maintenant cette relation était devenue éphémère, s'entrechoquant mutuellement. Devrais-tu rester muette, sur toutes ces informations que tu connaissais au sujet de Elias ? Cette voix intérieure qui hurlait, te demandait d'être franche avec tes proches, cancer et infidélité de l'homme que tu aimes. Sourire béat contre tes lèvres, laissant l'ascenseur monter les quelques étages luxueux, appartements de luxe. Rencontre t'ayant redonné espoir qu'un jour, tu pouvais être heureuse, que ce soit avec ou sans ce mari, celui qui préférait avoir une différente compagne tous les soirs, alors qu'il mentait sur ses véritables intentions. Portes ouvertes, entrant dans le hall d'entrée, bruit de tes talons hauts claquant contre le sol, bruit réveillant tous les occupants de la maison. Il est tard, très tard. Tes habitudes s'étaient évaporées, faisant place à une nouvelle personne, oiseau de nuit. Il parle, voix inquiétée en te voyant arriver à cet heure, te faisant presque sursauter. Qu'est-ce que tu fais là, tu ne dort pas ? Question anodine, cela se voyait. J'étais avec un ami Tu pesais sur le mot "ami" car Elias n'a pas besoin de savoir avec qui tu étais, Hudson était d'or et déjà trop mêlé dans ton espace vitale, sachant que les deux hommes se connaissaient et étaient au courant de tout, l'un de l'autre. Débarrassant ton manteau, le posant contre la garde-robe, talons hauts retirés, soupir de soulagement. Il est rare que je te vois ici, à cet heure Pique, prunelles plongées dans les siennes, Aphrodite sur la défensive, celle qui parle de ses véritables sentiments, histoire de faire ouvrir les yeux à ce cher mari infidèle.

Quand tu as rencontré la jolie brune, tu ne te doutais pas une seule seconde de ce qui allait se passer. Te marier, jamais tu n'y aurais cru. Depuis le départ de ta première petite-amie - qui était tout de même ton premier amour de jeunesse - tu n'espérais plus à quelque chose niveau sentimental. Cette dernière s'en est allé vers de nouveaux horizons. Pour quelle raison ? Tu ne l'as jamais su et tu t'interroges encore de ce qui a bien pu la pousser à te quitter et ne pas t'avertir. Alors, lorsque tes yeux bleus on croiser le regard d'Aphrodite, tu pensais qu'elle finirait dans ton lit, rien de plus. Comme toutes les autres. Et puis, finalement, tu as succombé bien plus vite que tu ne l'aurais imaginé. Elle a brisé cette carapace dans laquelle tu t'étais renfermée depuis trop d'années. Et aujourd'hui, cette femme est devenue tienne. Quatre ans que cette histoire perdure et pour laquelle tu as longtemps cru. Aujourd'hui, tout est différent. Le temps est passé et votre histoire à suivi aussi. Tu ne sais plus trop où tu en es. Tes sentiments à l'égard de ton épouse sont bien réels, ils sont toujours là, mais tu t'obstines à te laisser vivre et as laisser ce mariage couler. C'est loin d'être la solution, tu le sais pourtant. Je t'attendais. Réponds-tu simplement en la regardant, avant de poser ton verre sur le comptoir du bar de la cuisine ouverte. "Un ami" ? T'interroges-tu. Qui pouvait-elle bien aller voir pour rentrer à une heure aussi tardive. Tu ne sais pas. Tu ne comprends pas à quoi, elle joue. T'as l'impression qu'elle suit tes pas, tes actes. Tu n'aimes pas et tu te retires cette idée de la tête. Je suis rentré plus tôt. J'me suis dit que ça t'ferais "plaisir" qu'on s'voit un peu. Lâches-tu avant de mettre tes mains dans les poches de ton pantalon. Tu n'as même pas pris le temps d'aller te changer, ni même de te laver d'ailleurs. Tu passes une main sur ta tête, perturbé par son retard. Ce n'est pas dans tes habitudes. Qu'est-ce qu'il y a ? Finis-tu par demander. Tu veux savoir ce qu'il se passe. Depuis quelque temps, rien ne va plus. Et c'est en parti de ta faute, tu le sais. Mais elle ? Le sait-elle ?

Remuer le couteau dans la plaie, devenait ton passe-temps favori, le seul jeu dans lequel tu t'adonnais sans broncher, faisant les mêmes coups à ton cher mari, celui qui t'avais donné le surnom de cocue par excellence. Vous aviez briller pendant ces dernières années, le couple d'exception pour qu'au final, il n'en est rien, te laissant dépérir dans votre luxueux appartement, seule à ne parler à personne sauf à celles qui voulaient bien t'entendre. Tu es malgré tout, amoureuse de cet homme, celui partageant ta vie depuis tout ce temps, à essayer de te dire que les choses vont s'arranger, que personne ne mettra fin à votre bonheur et pourtant, tu deviens sceptique des avancements de vos vies mutuelles. La présence de l'homme en ces lieux, te surprise, toi qui était habituée d'entendre les mêmes balivernes sortant de sa bouche, affirmant qu'il s'est loué une chambre d'hôtel près de son bureau, comme les paperasses lui ont donnés une affreuse migraine. Il t'attendait, Elias scrutait le moindre mouvement dans le hall d'entrée, se demandant quand allais-tu passer le seuil de la porte, malgré l'heure qu'il pouvait être. Prunelles baissées vers le sol, ne sachant pas quoi lui répondre, cette rage grandissant à vue d'oeil, volcan entrant en irruption au mouvement de ses lippes, mari indigné de voir que tu faisais le même cirque que lui. Jamais tu ne fais ça, il doit sans doute y avoir une occasion spéciale à célébrer Pique, trahison reprenant le dessus, toi qui n'a jamais hausser le ton, beaucoup trop gentille pour dire quoique ce soit de choquant, qui pouvait lui faire du mal. Pesant sur ce mot, un simple ami qu'était Hudson, le protecteur de ces dames, celui qui malgré cette forte carapace, restait quelqu'un de très important pour toi. Loin dans ton intention de le positionner dans une mauvaise posture, attirer les foudres d'un mari en colère, qu'il croit que cette soirée s'était terminée dans le même lit, vu l'heure à laquelle tu arrivais. Oui, un ami. Il n'y a rien à dire de plus Elias Ces secrets étaient gardés en lieux sûrs, comme il le faisait depuis ces derniers mois. Débarrassant ton corps de ce manteau, pieds sortant de tes escarpins peu confortables, te laissant dégager un soupir d'entre tes lippes, moment de douceur dans ce début de journée. Tes pas te guident jusqu'à la cuisine, sortant un grand verre d'eau, buvant quelques gorgées, restant à l'affût de ce qu'il te disait. Geste mignon, te laissant perplexe. C'que j'ai besoin en ce moment, Elias, c'est que tu sois plus présent à l'appartement... Pas qu'un jour sur trois mois, tu comprends Tentant d'expliquer le fond de ta pensée, tes lèvres se pinçant l'une contre l'autre, ces mots qui risquaient de blesser, tentant de se faufiler à l'extérieur, dire le fond de ta pensée. Lâchant prise, les armes rendus, décidant de ne rien dire, tentant de tout garder dans ce coeur qui s'était fait brisé, lorsque tes prunelles se sont posées contre les photos envoyées par ce détective privé. Ton attitude n'était pas normale, il s'en est rendu compte dès que tu as franchis cette porte, heure de couvre-feu dépassé de quelques heures et pourtant, ça t'avais fait un bien fou de sortir, oublier toute cette négativité qui s'engageait dans la maison. Quoi, n'ai-je pas le droit de faire comme toi ? Comme toutes ces fois où tu es rentré tard ou pas du tout ? La bombe est lancée, reposant le verre contre l'îlotier central, tu marches en sa direction, quelques pas non loin de lui, tes prunelles levées en sa direction. Cesse de jouer le mec qui se pose des questions, celui qui n'a rien à se reprocher sur le fait que je puisse sortir tard, alors que tu le fais presque tous les soirs Elias. Je sais ce que tu fais lorsque tu oses me dire, avoir une réunion se finissant tard. Tu veux l'entendre de sa propre voix, toutes ces infidélités qui lui croule sous les mains.

Cela fait maintenant plusieurs mois que tu passes - la plupart - de tes soirées dans les bras d'une autre. Au fond de toi, tu sais pertinemment que ce ne sont que des histoires sans lendemain. Juste des flirts. Des coucheries. Rien de plus. Aucune égale les sentiments que tu éprouves pour celle qui vit à tes côtés. Tu as simplement fini par te lasser. La routine. Ce train de vie qui n'est plus le vôtre. Tu rêves d'aventures, de folie, de passion. Et avec Aphrodite, les choses se sont estompées. Aujourd'hui, tu le regrettes. Tu aimerais retrouver cette vie paisible avec elle. Cet avenir pour lequel vous vous étiez projeté à l'époque. Il n'y en a plus. Tu le sais. Et elle aussi. Mais, c'est bien trop compliqué, bien trop dur d'y mettre un terme et d'avancer sans elle. Tu n'y arriverais pas. Elle est la seule femme que tu n'as jamais aimée. Et pourtant, tu ne peux pas t'empêcher de la faire souffrir. Ta vie est faite d'incertitude à l'heure actuelle. Tu es en train de tout gâcher pour des bimbos sans cervelle. Ce n'est pas ça que tu veux. Quand elle rentre aussi tard, pour la première fois, ça te fais un pincement au cœur. Tu te poses des questions tout simplement parce que ce n'est pas dans ses habitudes. Ce n'étaient pas les tiennes n'ont plus et aujourd'hui, ça l'est devenu. Tu n'as juste pas envie qu'elle reproduise ce que tu fais. Non. Tu n'as pas envie d'être l'homme trompé. Il n'y a rien à célébrer, j'avais envie qu'on se retrouve. C'est tout. Tu soupires. Levant les mains devant toi avant de les croiser. Cette ambiance, qui règne dans l'appartement, te donne des frissons. Tu en as mal au cœur, surtout. Elle te dit que c'est un ami, simplement. Ouais, tu sais très bien comment ça se passe dans ses cas là. Tu ne dis rien de plus, tu sais que ça ne sert à rien, car elle n'ajoutera rien de plus. Et puis dans le fond, tu ne préfères pas en savoir plus pour te préserver. Aphrodite te fait remarquer qu'elle a besoin que tu sois un peu plus présent. Pas qu'une fois par mois. Pas quand l'envie te prend d'aller voir ailleurs quoi. C'est vrai que tu n'es jamais là. Comment voudrais-tu que votre mariage marche de cette façon ? C'est impossible. Tu l'abandonnes égoïstement et salement. La jolie brune finit par lâcher un peu ce qu'elle a en elle. Ce dont elle croit être au courant. Tu mets tes mains dans les poches, lâchant aucune expression sur ton visage. Tu n'arrives même pas à placer un mot. Ôte-toi cette idée de la tête. Tu soupires, levant les yeux au ciel. Tu ne te doutes pas une seule seconde de ce qu'elle sait à ton sujet. Tu ne sais pas non plus si elle a des preuves. Tu ne sais rien et tu continues de faire l'innocent. Celui qui ne sait pas de quoi elle parle. Tu n'en dis pas plus et tu te contentes de poser tes yeux sur elle.

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