Everything okay ? - (ava)

La journée fut longue pour Jazz au restaurant. elle y avait fait son service comme tous les jours et ensuite elle s'était attaquée à la comptabilité. Encore une fois, une angoisse surprenante lui tirailla l'estomac en se rendant compte une fois de plus qu'elle était clairement dans la merde pour ne pas dire autre chose d'encore plus vulgaire. La panique la prenait, elle ne pouvait en parler à personne de ses soucis avec l'argent, elle ne voulait pas inquiéter ses proches, elle ne voulait en rien les alarmer. Pourtant c'était bien le cas, elle était dans une situation insensée et elle s'apprêtait encore une fois à appeler l'agence pour laquelle elle avait travailler, en tant qu'escorte, pour ajouter de l'argent. Elle devait se faire du fric rapidement et facilement et c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour faire une chose pareille. Elle n'avait clairement pas le choix. Elle sentit son coeur défaillir lorsqu'elle enfila cette superbe petite robe noire, lorsqu'elle se maquilla et qu'elle glissa sa main dans ses cheveux. Elle reflétait une personne qu'elle n'était pas, qu'elle n'était plus. Elle était sexy, trop surement mais en tous les cas assez pour satisfaire le client qu'elle allait retrouver. Elle se sentait mal à cette simple idée. Elle se sentait mal rien que d'y penser. Elle était dans son taxi qui l'emmenait vers un endroit qu'elle ne connaissait pas encore. Elle aurait du se sentir forte, se sentir belle, mais elle se dégoutait. Ce fut tout autre chose lorsqu'elle lit le message qu'elle venait de recevoir. Changement de plan... emmenez moi à cette adresse. Elle donnait à son chauffeur l'adresse où habitait Ava. Elle allait mal au vu du texto et elle devait à tout prix la rejoindre. Ava c'était comme sa soeur, son sang, sa famille. Elle n'avait pas de soeur, mais elle avait Ava et elle était toujours là pour elle. Elle lui envoya un sms pour lui indiquer qu'elle arrivait et annula sa soirée avec son client. Elle savait qu'elle allait en payer le prix mais ça n'avait clairement pas d'importance, Ava passait avant tous les autres. Elle finissait par arriver, frapper à la porte de chez elle. Elle suffoquait presque inquiète pour elle. Lorsqu'elle ouvrit la porte, complètement dépassée par les évènements Jazz prit sa cousine dans ses bras. Je suis là, calme toi et raconte moi tout. Lui avouait-elle aussi naturellement.

Tu es complètement paniquée. Tu ne sais pas quoi faire. Il y a trois semaines, tu es sortie. Pour la première fois de ta vie, tu as mis les pieds en boite de nuit. Quelque chose qui ne t’avais jusqu’ici jamais traverser l’esprit. A cette soirée, tu avais bu, beaucoup bu. Tu t’étais retrouvé complètement bourré, alors que tu avais promis de ne jamais finir comme toutes ses filles, de ne jamais montrer à un homme que tu pouvais être faible à cause de l’alcool. Lors de cette soirée, tu as littéralement craqué pour un mec. Un mec dont tu ne te souviens presque même plus l’apparence. Tu as un soupçon de son prénom, mais tu n’es pas certaine, sans doute un prénom qui ressemble. Ce soir là, il t’a proposé de te raccompagner chez toi, tu as accepté. Tu n’avais pas prévu l’argent pour rentrer en taxi et tu avais honte de devoir appelez tes parents ou même un de tes frères et sœurs. Alors tu lui avais fais confiance, seulement, il t’a ramené chez lui, vous avez fini par faire l’amour, une capote qui a exploser, ta première fois, tu étais vierge. Quelqu’un sonne. Tu t’empresses d’allez ouvrir. Tu sais déjà que c’est Jazz qui a réagit à ton SMS. Un SMS envoyé il y a quelques minutes, rempli de panique, rempli de peur. Tu ouvres la porte. Tu ne dis rien. Tu laisses entrer Jazz à l’intérieur de chez toi. Tu refermes la porte. Tu vas t’asseoir dans le canapé. Jazz te suis et s’assoit à côté de toi. « Je suis enceinte. » Rien de plus à dire. Pas besoin de tourner autour du pot. Pas besoin de dire que tu regrettes. Pas besoin d’expliquer comment ça s’est passé. Tu n’as pas vraiment envie d’en parler.

La famille, c'est plus important que tout le reste, Jazz le sait et tous les membres de sa famille. Jamais au grand jamais elle ne voudrait qu'une chose change, pour elle c'est une chance d'avoir une famille. Une famille qu'elle aime, une famille qui a de l'importance, une famille tout court. Alors quand Ava lui a envoyé un message lui indiquant de venir rapidement, elle n'a pas hésité une seule seconde. Certes, elle savait qu'elle allait perdre de l'argent, beaucoup surement mais elle n'allait pas s'arrpeter sur cela, elle travaillerait plus, elle avait tellement à travailler, qu'être un peu plus au fond du trou n'était pas un problème non plus, une fatalité plutôt. Lorsqu'elle ouvrit la porte sur sa cousine, elle se rendit compte que c'était grave. Ce qu'elle était en train de vivre était plutôt grave... très d'ailleurs. Elle se mordit la lèvre, fortement. Elle savait que ce n'était pas quelque chose de léger, non il y avait bien plus grave. Elle resta silencieuse, jusqu'à qu'elles se retrouvent sur le canapé de son salon, Jazz scrutais le moindre détail de ce qui allait se passer. Les mots qu'elle venait de lui dire, quelques mots d'ailleurs, n'étaient rien comparés aux conséquences de ces derniers. ce fut en deux temps. Le premier, elle savait que c'était dramatique pour elle, trop jeune, trop rapide, pas le moment. Ava ne lui avait jamais fait part de vouloir faire une chose pareille tomber enceinte. Elle ne connaissait pas son petit copain, y avait-il un petit copain ? Puis soudainement, elle ne pu s'empêcher de faire un transfert. L'annonce du fait qu'elle était enceinte trois ans plus tôt. Elle ressentait encore la joie de cette nouvelle, la tristesse lorsqu'elle avait vu le cercueil de Callum et de son enfant. Cette petite fille qu'elle n'aura plus jamais... elle soupirait fortement prenant la main de sa cousine dans les siennes. Comment ? C'était clairement une mauvaise question, le comment elle le savait c'était plutôt comment elle était enceinte alors qu'au dernière nouvelle elle n'avait pas de petit ami. Elle se reprit. Tu as rencontré quelqu'un ? Oh tu n'as pas été violé Ava ? Tout allait très vite dans sa tête, elle imaginait les pires scénarios mais plus que tout elle voulait être présente et un soutient pour sa cousine.

C’est difficile de grandir dans une famille catholique et pratiquante. C’est plutôt compliqué quand on accepte la religion, sans vraiment l’avoir choisi. Que l’on vous impose une croyance et un rythme de vie plutôt particulier. Prière à chaque début de repas. Messe tout les dimanches. Interdiction de boire de l’alcool en dehors du vin. Interdiction de sortir avec un garçon s’il n’a pas l’intention de vous épousez. Interdiction de coucher avec un homme en dehors du mariage. Malheureusement, tu as brisé cette règle. Comme-ci, au fond de toi, tu avais l’envie de te rebeller. Tu as envie de te rebeller contre l’éducation que l’on a te donner. Contre ses règles que l’on a imposées. Contre cette croyance qui ne t’as jamais réellement rien apporté. T’es là, assise dans le canapé, près de ta cousine, celle sur qui tu sais que tu peux compter. Dans n’importe quelle situation. N’importe quelle circonstance. Je suis sortie en boite pour la première fois, il y a quelques jours, j’ai bu de l’alcool pour la première fois et j’ai pas su gérer quand un mec m’as dragué… Tu n’avoues pas réellement que tu as couché avec, que tu l’as suivi chez lui pour faire ta première fois. Mais ta cousine est loin d’être bête et arrive à comprendre les choses et rassembler les éléments, sans que tu aies besoin d’en dire plus. Je me suis rendu compte que j’avais un retard de règle, alors j’ai paniqué, mais j’ai fais ce qui me semblait évident…

Elle grimace lorsqu’elle comprend les tourments qui assaillent Ava soudainement. Elle connait que trop bien la famille, elle a eu de la chance ses parents étaient moins portés sur la religion qu’elle puis elle n’était pas vraiment… Une rebelle dans l’âme elle avait épouser le premier homme avec qui elle avait couché, prouvant que c’était possible d’épouser un homme qu’on rencontre et à qui ont donne sa virginité. Mais quoiqu’il en soit, elle ressentit comme un pincement au coeur en se rendant compte de ce qui était en train de se passer. Elle était perdue et c’était normal, elle devait faire ce qu’elle semblait le mieux pour elle. Principalement. Elle prit plus fortement ses mains pour les serrer et l’encourager à lui expliquer les choses. Tu étais toute seule ? La question était stupide, mais elle regrettait que ce soit le cas, des amis auraient pu la protéger des effets de l’alcool et des hommes et leurs pouvoirs de séduction. Une question lui brulait quand même les lèvres et elle osait la poser malgré tout. Il n’a pas abusé de toi ? Pas su gérer quand un mec l’a dragué. Elle retournait en boucle cette phrase espérant que sa cousine, pour une première fois ne subisse pas cela, un viol, un rapport forcé et très douloureux. Surtout s’il se soldait par un bébé. Elle grimaça à cette pensée surtout lorsqu’elle continuait de parler… Tu as fais le test ? Tu as été faire une prise de sang ? Elle avait l’impression de revenir en arrière lorsqu’elle avait appris qu’elle était enceinte. Contrairement à elle, elle était plus âgée, plus grande et en couple avec l’homme qu’elle aimait. Elle n’aurait pas du vivre cela, et elle voulait être là pour elle… Comment te sens-tu ? Je veux dire par là, comment tu vois les choses ? Quoique tu décides tu n’es plus seule, je suis là, je suis là pour te rassurer et t’aider. Elle voulait jouer ce rôle là parce que c’était important pour elle et ça le serait toujours. Pour elle, toujours…

Tu ne sais pas quoi faire. Tu es complètement perdue. Tu viens tout juste d’atteindre la majorité, il est difficile de s’imaginer majeur et enceinte. Tu viens tout juste de rentrer dans la vie active. Tu es une jeune adulte. Une jeune adulte qui a encore besoin d’être suivie. Qui a encore besoin de ses parents. De sa famille. Une jeune adulte qui a encore besoin qu’on lui dise quoi faire. Qu’on lui montre la voie. « Non je n’étais pas seule, j’étais avec des amies… » Tu repenses à cette soirée. Tu te rends compte que tu as des trous noirs. Parfois, des brefs souvenirs te reviennent, mais rien d’assez concret pour te souvenir de toute la soirée. Cela doit être un effet secondaire de ta première cuite. « Non, je n’ai pas été violé. Bizarrement, j’en avais envie. J’aurais voulu que ma première fois se passe autrement… » Tu baisses la tête. Tu sens la présence de ta cousine encore plus que d’habitude. Tu sens qu’elle est là pour toi et qu’elle sera là pour toi quoi qu’il advienne. Tu sens que tu peux compter sur elle. C’est peut-être même la seule personne sur qui tu peux réellement compter à l’heure actuelle. « Oui, j’ai fais trois tests de grossesse pour être certaine qu’ils soient positifs. Je n’ai pas encore été faire la prise de sang… J’ai pas le courage » Tu attends qu’elle te propose de venir avec toi. A deux c’est plus simple. Tu sais que tu ne feras pas demi-tour si elle vient avec toi. Tu t’es renseigner, si tu fais ta prise de sang le matin, tu aurais les résultats sur les coups de seize heures la même journée. « Je me sens bien, un peu perdue… Je ne réalise pas encore. Mais je sais que je ne veux pas avorter Jazz, c’est contre mes valeurs et tout ce que j’ai appris. Je ne peux pas ôter une vie… » Tu vas devoir prendre la première grande décision de ta vie. Une décision que tu vas devoir prendre seule.

Quelque part, Jazz est en colère, en colère contre les amies avec qui Ava est sortie ce soir-là. Elle le sait, elle n'aurait jamais du se retrouver seule, surtout si elle avait bu beaucoup d'alcool, surtout si elle s'était retrouvée avec un mec. Elle avait le droit de vivre, Jazz le savait bien évidemment mais elle aurait du, à ses yeux, être aidée et protégée de ses proches, surtout que pour une première fois, elle était tombée enceinte et elle était trop jeune pour assumer cela. Trop vite, pas assez le temps. Je vois... Elle essayait de ne pas juger, elle était personne pour faire une chose pareille. Elle n'avait pas à faire cela, elle devait juste se contenter d'être là pour elle, de la soutenir dans ce qui venait de se passer. Elle voulait être certaine que rien ni personne n'avait fait de mal à Ava, elle ne méritait clairement pas cela, personne d'ailleurs dit en passant. Elle se rapprochait de sa cousine en entendant ses mots. C'était difficile, difficile de se sentir aussi impuissante en si peu de temps. C'est normal, elle aurait du... Mais si tu as envie de cela, c'est dommage qu'elle se finalise différemment. Elle caressait tendrement le visage de sa cousine, avant de remettre une mèche de cheveux derrière son oreille. Les questions "difficiles" arrivaient doucement, elle devrait affronter ces questions et elle allait être là pour cela, elle le savait, elle n'avait pas besoin de le prouver de toute manière. Si tu veux, je peux venir t'accompagner. C'est plus sur les prises de sang et ils t'indiqueront absolument tout. Elle lui souriait, elle essayait d'être chaleureuse et là pour elle, parce que c'était important dans ce genre de moment d'avoir quelqu'un là pour elle. Elle aurait aimé, si elle avait été à sa place qu'une chose pareille se produise. Connaissant sa famille, elle comprenait ses parole, elle comprenait que c'était compliqué, elle tenta d'éclaircir les choses, tout de même. Tu veux le garder ? Ou tu imaginais autre chose ? L'adoption par exemple ? Elle ne savait pas quelle était la pire des solutions, ou la moins pire. Toutes semblaient douloureuses et lui rappelaient combien la vie ne tenait pas à grand chose, un tout petit truc. Elle repensait à l'homme qu'elle avait aimé, et le bébé qu'elle avait porté durant des mois et qu'elle n'avait pas eu, mais ce soir, elle pensait à Ava et à toutes les choses qui compliquaient sa vie.

Tu es en colère contre toi-même. En colère parce que tu n’as pas su gérer la situation. Tu n’as pas su dire non quand ont à proposer de sortir en boite. Tu n’as pas su dire non quand ont a proposer de l’alcool. Tu as bu. Tu t’es laissé aller. Pour la première fois, tu faisais tes propres choix, sans l’avis de tes parents, d’un frère, d’une sœur, d’un proche. Finalement, tu regrettais d’avoir voulu prendre ta vie en main, car aujourd’hui, tu te retrouvais enceinte, comme une conne, après une simple partie de jambe en l’air, dont tu n’as presque aucun souvenir. Tu sens que Jazz essai de te rassurer. Tu sens qu’elle essaie de trouver les bons mots pour t’apaiser, te prouver qu’elle sera là, jusqu’à la dernière seconde. Tu sens que tu vas devoir assumer cette épreuve, mais à ce moment là, tu te rends compte, que tu ne l’assumeras pas seule. « Je veux bien que tu m’accompagnes oui… » Tu laisses Jazz essayer d’être une mère pour toi, parce que dans le fond, elle est un peu la mère que tu aimerais avoir, ou bien même, la grande sœur, compréhensive, qui arrive à ne pas te juger, à ne pas te mettre à la porte en te disant, débrouille toi. Tu as été assez grande pour sortir et faire ta première fois sans être mariée, alors tu arriveras à te débrouiller avec un gosse. Voilà clairement, ce que l’on pourrait te dire au sein de ta famille. La prise de sang te fait peur. Tu n’aimes pas forcément les aiguilles, mais tu iras, de toute façon, tu n’as pas le choix, tu veux savoir depuis combien de temps tu es enceinte. « Ouais, j’ai songé à l’adoption… Un couple qui souhaite vraiment avoir un enfant et qui fera tout pour lui. Moi, je suis jeune, je ne connais pas assez la vie pour la donner… » Tu réalises que tu ne seras pas forcément la meilleure des mères, qu’il y a des personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfant qui rêve de prendre ta place. Alors pourquoi ne peut pas faire des heureux ? On a toujours dis que le malheur des uns, faisait le bonheur des autres.

Elle ne savait pas comment ça se passait dans sa tête, elle n'osait même pas imaginé comment pouvait être sa vie désormais mais elle savait cependant que dans cette solitude qu'elle ressentait, elle ferait absolument tout pour la réconforter, pour l'aider plus que tout. Elle penchait la tête sur le côté, souriant légèrement. Super, alors je serais là, avec toi. Elle ne pouvait pas nier cela, elle serait là pour elle quoiqu'il puisse arriver. Sa cousine, elle l'aiderai à affronter ce moment, elle ferait en sorte que ce soit le meilleur moment qu'il soit. Elle avait besoin de cela, d'une manière ou d'une autre, elle voulait lui prouver qu'elle n'allait jamais la juger, ça ne servait strictement à rien. Elle voulait la prévenir, de risques. Il y en avait tellement, qu'elle ne savait pas quoi lui dire, ni comment aborder les choses. Ava n'avait que 18 ans, elle avait toute la vie devant elle, elle aimerait pouvoir le lui dire, le lui hurler. Que la vie ne faisait que commencer maintenant, que les erreurs pouvaient être réparés. Mais dans son cas, c'était beaucoup plus compliqué que cela. Elle ne pouvait pas réparer ce qui venait de se passer, elle devait vivre avec, jusqu'à la fin de sa vie. Elle allait essayer de l'aider dans cette épreuve, même si au fond d'elle, elle ne savait pas du tout comment faire. C'est une très belle démarche que tu vas faire, vraiment. Je t'encourage à faire cela, mais ce sera aussi très dur. Psychologiquement surtout, car elle savait que ce n'était pas anodin que de porter un enfant. Ce sera très dur, porter un enfant durant neuf mois, ne te laissera pas indifférente. Il faudra vraiment te préparer à cela. Même si l'adoption est la meilleure des solutions. Elle avait désiré plus que tout son enfant, alors son expérience était différente, mais elle avait perdu un bébé, au bout de huit mois. Elle avait senti le bébé bougé, elle lui parlait quand Callum avait le dos tourné, elle l'avait imaginé grandir dans son ventre. Elle avait fait cela et le perdre fut l'épreuve la plus compliqué qu'elle est eu à subir, elle devait faire avec et c'était toujours aussi douloureux que d'y penser. Clairement elle ne voulait pas que sa cousine puisse souffrir. Je serais là avec toi. Lui confirmait-elle aussi simplement qu'elle le pouvait.

Ce n’est pas facilement de se mettre en tête que l’on va devoir porter un enfant durant neuf mois, pour ensuite le laisser partir avec un couple, qui n’attend que ça. Un couple qui sera éternellement reconnaissant du fait de leur avoir offert ce qu’ils attendaient le plus au monde. Un couple qui parlera peut-être de toi, un jour, quand ils annonceront à leur enfant qu’il a été adopté. Qui expliquera la bonne action que tu as faite. Mais comment ne pas revenir sur ta décision ? Ça se trouve, cet enfant, tu vas apprendre à l’aimer. Tu vas le porter. Le sentir bouger. Lui parler. Comment tu vas faire à l’accouchement si tu décides finalement de le garder ? Tu sais désormais que tu n’as pas le choix que de le garder jusqu’à terme, tu te dis que tu as encore le temps de réfléchir pour l’avenir du bébé. Ça se trouve, tu feras une fausse couche et le problème sera régler. « Tu veux bien qu’on aille faire la prise de sang ensemble demain matin ? » Tu n’as pas envie d’attendre plus longtemps, tu veux être fixé. De toute façon, tu dois attendre au minimum demain, car pour la prise de sang, tu dois être à jeun. Même si tu n’as pas la force d’y allez toute seule, tu ne vas pas avoir le choix. « Ça te dérange de dormir à la maison ce soir ? Ou bien je viens chez toi comme tu préfères. » Tu n’as pas envie de rester seule. Clairement pas. Tu as envie d’une bonne soirée à bouffer des cochonneries devant des films à l’eau de rose. Tu as envie de penser à autre chose qu’à l’erreur que tu as faite. Tu n’as pas envie de rester seule à ressasser les faits. Tu n’as pas envie de rester seule à te poser mille et une questions. Non, tu as envie de penser à autre chose que ce petit fœtus qui pousse en toi.

Elle préférait lui parler de cela, parce que ce n'était pas anodin comme choix et qu'elle allait devoir faire face à tout cela à un moment donné. Elle ne savait pas ce qu'elle aurait fait à sa place, si jeune et tombée enceinte, d'un parfait inconnu rencontré dans un bar. Elle aurait surement paniquée, elle était le genre à faire cela puis elle aurait trouvé une solution, un peu comme Ava. Même si le chemin restait encore long, elle savait qu'elle ferait le bon choix pour aller le mieux possible, faire en sorte que tout aille pour le mieux pour elle en tous les cas. Elle plissa légèrement les yeux, l'observa un instant cherchant le moyen de l'encourager et de la soutenir sans en faire trop, sans être moralisatrice ou autre, elle n'avait pas l'intention de porter ce genre de costume. Elle n'était pas ce genre de personne de toute manière. Elle lui lança un discret petit sourire. Bien sur, je viendrais avec toi. Son sourire se voulait chaleureux et tendre. Elle voulait qu'elle aille le mieux possible même si après une telle découverte, elle était en droit de paniquer comme jamais. Elle regardait sa montre se rendant compte que pour le client c'était trop tard. Ce n'était pas plus mal, elle n'avait pas spécialement envie d'être sexy et séduisante, elle n'avait pas envie qu'un homme la touche, elle n'avait pas envie de tout cela. Elle retira ses talons trop haut et passa une main dans ses cheveux. Non on va dormir ici, si tu as quelque chose à me passer, j'ai peur de ne pas me sentir à l'aise dans cette robe. Noire, particulièrement moulante. Elle voulait passer du temps avec sa cousine et pour cela, être à l'aise semblait être un bon compromis en tous les cas. Elle fit un petit sourire afin d'éviter les questions du genre : pourquoi tu portes une telle robe ? tu sortais ce soir ? elle ne pouvait pas en parler, elle ne pouvait pas en parler non plus.

Ta cousine est compréhensive. Elle a toujours été ainsi. Tu sais que tu as toujours pu compter sur elle, pour n’importe quoi. Même si c’était simplement pour signer un devoir que tu avais loupé au collège, elle s’arrangeait toujours pour te sortir de tes galères. Il n’y en avait pas souvent eu, mais il y en avait eu. Et aujourd’hui tu devais avouer que tu vivais ta plus grosse galère, celle dont tu te souviendrais toute ta vie, celle qui te marquera à jamais, celle que tu ne pourras jamais oublier, même si tu le voulais. Le seul moyen d’oublier serait surement de te rendre amnésique après l’accouchement ou bien un bon lavage de cerveau. Ta cousine accepte alors de rester chez toi pour la nuit. Tu es plutôt contente qu’elle accepte, elle avait surement mieux à faire. Surtout quand tu vois la tenue qu’elle porte, tu te dis qu’elle avait surement un rencard et qu’elle l’a raté pour toi, mais tu n’oses pas lui en parler. Tu te dis que si elle a besoin d’en parler, elle le fera d’elle-même et non pas suite à des questions indiscrètes. « Je vais te chercher ça ! » Tu vas dans ta chambre et sort de ta garde robe un simple t-shirt long avec un leggings. Pour passer la soirée devant la télévision à manger des cochonneries et dormir, ça suffira, tu lui donneras d’autres vêtements demain matin. « Si tu veux te changer, tu sais où est la salle de bain ! » Tu lui souris gentiment avant d’allumer la télévision et de préparer un plateau télé pleins de bonbons, gâteaux et tout ce qui va avec pour passer une bonne soirée entre cousine et penser à autre chose que la prise de sang de demain matin.

Elle a besoin de toi, et d'une certaine manière ça ne te dérange pas vraiment parce que tu as toujours apprécié ce rôle là dans vos vies. Elle était comme ta petite soeur et tu aurais aimé en avoir une, mais comme elle, pas autrement. Tu souris légèrement lui demandant si elle avait ce qu'il fallait pour que tu sois plus à l'aise. Parce que clairement, là tu portais une robe inadaptée à la situation. Elle ne te posa aucunes questions du pourquoi tu étais comme cela, et tu en étais heureuse. Tu n'avais pas envie de lui mentir, lui dire que tu avais un rencard. Parce que c'était pas le cas et que tu ne voulais pas de rencard en plus de cela. Tu ne voulais pas que tes proches pensent que tu étais passée à autre chose parce que c'était complètement faux. Tu n'arrivais pas à passer à autre chose, tu souffrais, souvent en silence d'ailleurs, le soir seule, mais tu pensais toujours à ton mari. Elle revenait avec tes affaires, un sourire se bloquant sur ton visage. Merci beaucoup. Tu prenais les affaires et tu allais dans la salle de bain. Heureusement pour toi tu avais toujours dans ton sac, une petite trousse de secours, avec démaquillant, maquillage, lingette pour le visage, le nécessaire si tu découchais. Tu enfilais les affaires avant de retourner la voir. Parfait, c'est comme si j'étais à la maison. Et quelque part, tu l'étais bien évidemment, à la maison. Tu t'approchais d'elle, prenant le plaide pour bien vous recouvrir alors que tu piquais un bonbon que tu enfournais dans ta bouche tu te tournais vers elle. Je te laisse le choix de ce que l'on regarde. Tu souriais avant de lui poser une question qui te brulait les lèvres. Normalement, vous auriez du en parler, de manière plus légère, parce qu'elle avait l'âge pour cela. Certes, il y avait eu des conséquences de ses actes, mais tu voulais savoir comment elle se sentait, en tant que nouvelle femme. On en a pas parlé, mais comment tu as trouvé. Si on met de côté les conséquences de cet acte, comment as tu trouvé ta première fois ? Parler des trucs de filles, ça vous pouviez le faire toutes les deux, avec plaisir même. C'était ton rôle après tout.

Tu t’asseyes dans le canapé, tu attends ta cousine qui ne devrait plus tarder. Tu t’installe sous le plaid, bien au chaud et tu te rends compte qui manque la chaleur d’une cheminée dans ton appartement. Parce qu’un feu de cheminé c’est vraiment ce qu’il y a de meilleur quand l’hiver est là. Ta cousine ne mets pas longtemps à te rejoindre sous le plaid, elle est dans ce que tu appellerais ton pyjama, tu plutôt contente de refaire une soirée télé rien que vous deux. Une soirée entre fille, ça faisait longtemps que vous n’aviez pas fait une telle soirée rien que toute les deux. Tu prends la télécommande. « Il doit bien y avoir un film à l’eau de rose sur Netflix ! » Netflix, celui qui a inventer ça est vraiment un génie, parce que les séries sont quasiment exclusive dessus et que tout les films qu’ont y trouve, sont vraiment de la bombe. Soudain, ta cousine pose une question qui doit surement la tourmenter depuis le début de la soirée. Une question qui devait lui bruler les lèvres. « Je ne m’en rappelle pas, j’avais bu… » Tu es déçue, parce que tu as toujours imaginé que tu ferais ta première fois avec un homme que tu aimerais, avec quelqu’un dont tu aurais réellement envie. Tu avais imaginé la scène un moment. Tu avais imaginé que ta première fois serait douce et plutôt romantique, mais malheureusement, elle avait été tout le contraire. Et le pire dans tout ça, c’est que tu n’en as que des brèves souvenir. Surement parce que tu es tellement peu fière de toi, que tu n’as pas envie de t’en souvenir.

Tu revenais voir ta cousine, une petite pointe au niveau du ventre, te rendant compte que tout cela devait être compliquée pour elle. Compliquée pour différentes raisons, mais assez en tous les cas pour qu’elle se sente mal. Son avenir était tracé, son avenir ne devait pas être comme cela, et tu essayais comme tu pouvais de l’apaiser à ta manière, le genre de choses qui devait être nécessaire en tous les cas. Tu souriais légèrement à sa remarque. Il y a toujours ce genre de films sur netflix. Tu comprenais son besoin de se laisser engloutir par de la guimauve, de la guimauve version film à l’eau de rose. tu allais être à ses côtés, être une présence réconfortante. Elle avait besoin de quelques choses qui puissent lui faire oublier ce qu’elle était en train de vivre. Pourtant, oui pourtant toi tu ne pouvais pas t’empêcher de te demander si toi tu aurais fait la même chose. Les histoires à l’eau rose, te rappelaient ce que tu avais perdu avec l’accident de Callum et c’était trop douloureux, tu préférais les films plus trash, le genre avec du sang et de la violence pour ne pas ressentir la moindre émotion. Les émotions pouvaient faire mal. Alors que tu défilais les films, tu lui posais une question qui te brulait les lèvres. La pauvre, tu te rendais compte que pour une première fois, elle avait vraiment vécu quelques choses de douloureux, parce qu’elle ne s’en souvenait pas, qu’elle vivait loin du mythe merveilleux de la première fois. Tu caressais délicatement sa main comme pour la rassurée, pour lui expliquer combien tout cela n’était pas grave… tu essayais de détendre l’atmosphère en essayant de lui tirer un petit sourire ou en tout cas, dédramatisé la situation qui l’était déjà pas mal au vu des évènements. Tu as un souvenir de lui ? Sexy ? D’ailleurs tu ne connais rien de lui ? Après tout, ne devrait-il pas être au courant de l’existence de cet enfant ? C’était peut-être là finalement un sujet encore trop « sérieux »