wrong time, asher

Asher && Esma
— You're a lost girl with a lost mind
you have to go back to the source,
but you're too scared to look behind  —

Tu es là, pull et gants à sourire à tous ceux qui t'approches. Ils sont tous là pour les photos, pour ces photographes qui laisse leurs oeuvres sur tes murs. Tu les observes un à la suite de l'autre. Tu reconnais certaines photos de ton frère, les photos de Tahar t'ont toujours fait un bien fou. Si tu avais pas ses photos, tu serais sûrement plus anxieuse. Tu avais ce sentiments de protection, simplement en les observant, comme si ton frère traînait une partie de lui dans chacune de ses photos. C'était la dernière journée de l'exposition, l'exposition noir et blanc. En trois jours, beaucoup avaient déjà été vendu et d'autres qui allait être condamné à te tenir compagnie encore longtemps. Tu circulais à travers les gens, t'assurant qu'aucun d'eux n'arriveraient à te toucher. Tu as eut droit à quelques frôlements et tu en as eut des frissons. Ton coeur a manqué quelques battements et ton sourire a su disparaître sans prévenir. Tu étais trop orgueilleuse pour demander à ton frère de te tenir compagnie pour t'empêcher de faire une crise d'angoisse, mais d'un autre côté, il ne le sait tout simplement pas. Tu n'aurais qu'à faire comme tu as toujours eut l'habitude de faire, tu n'aurais qu'à aller te cacher dans ton bureau à te rouler en boule.

Un regard à l'horloge, tu te rends compte que la soirée ce termine et que tu dois annoncé la fin de l'exposition. Tu t'es dirigé vers le petit podium installé pour l’événement et tu attires l'attention des gens. " Bonjour à tous. Je vous remercie de votre présence, sachez que d'ici quelques jours vous allez pouvoir récupérer vos achats. La fin de l'exposition à sonné, je vous inviterez alors à signer le registre et a passer une excellente soirée. " Tu as souris et tu t'es retiré près d'une photo signé Tahar. Baissant les yeux tu joues avec tes doigts à travers les gants. Ton coeur s'emballe plus la salle se vide, tu le sens. Ta gorge se noue et tu récupères tes clefs pour aller verrouiller la porte. Tu t'arrêtes saluant la dernière personne et c'est à ce moment que ton regard se pose sur lui. Ton coeur se serre et tu en laisses tomber tes clefs, une main tremblante contre la porte. Tu sens ton coeur que t'empêche de bien réfléchir, il cri, il hurle. Qu'est-ce que Asher pouvait bien faire ici?

@Asher Ackermann    

Esma && Asher
— now you sleep on a couch
just a few blocks away
and it’s all catching up to me  —

C’était presque devenu son quotidien, à Asher, de déambuler sans but dans les rues de New York en soirée. Ça lui permettait de s’éloigner un peu de son appartement qui devenait tranquillement étouffant et de tomber sur des trucs cools parfois. Parce que lorsqu’il était fatigué, il s’arrêtait, repérait le premier building dans lequel on le laisserait sans doute entrer, le premier qui lui tapait dans l’œil et c’est là qu’il finissait bien souvent par passer la soirée. Ce soir-là n’était pas différent des autres. Sa veste de cuir sur le dos, ses lunettes de soleil au visage, quand bien même le soleil était couché, et les mains dans les poches, il faisait sa petite tournée quotidienne, empruntant tantôt le métro pour se déplacer, explorer des lieux différents. Après quelques heures, il remarqua une foule de gens attroupés devant un building. Il examina la chose de loin aux premiers abords, attendant qu’ils soient tous entrés pour se diriger vers l’endroit. Un coup d’œil à travers la vitrine lui permit de constater qu’il s’agissait d’une exposition. Il voyait les photos sur les murs, alors, intrigué, il entra dans le bâtiment. Du regard, il balaya la pièce avec un peu plus d’attention, son regard s’arrêtant sur une image en particulier. Il reconnaitrait ce visage n’importe ou.

Quelles étaient les chances pour que ce soit son exposition à elle qui ait lieu ici, et que ce soit dans cet endroit qu’il ait décidé de s’arrêter. New York était immense, il aurait bien pu choisir le building de l’autre côté de la rue, mais non. Ses pas l’avaient menés jusque là, jusqu’à elle. Une mauvaise blague de la vie, même s’il était vrai qu’il n’avait jamais réellement cessé de se demander ce qu’elle était devenue depuis sa sortie en cure. Ses pesées étaient bien trop polluées avant pour qu’il puisse penser à quoi que ce soit plus longtemps que dix secondes, son attention étant rapidement captée, mais tout aussi rapidement perdue. Il resta tapis dans l’ombre, dans un coin reculé de la salle, mais qui lui laissait quand même le loisir d’observer Esma lorsqu’elle s’adressa à la foule. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres et, quand bien même les années avaient passées, une pointe de fierté se fit ressentir. Oui, il était fier d’elle et de ce qu’elle avait réussi à accomplir en son absence. Lorsque tout le monde quitta l’édifice, Asher fit de même, se retrouvant finalement derrière toute la foule, seule avec elle après que le dernier spectateur eut franchi la porte. Son regard rivé sur elle, il n’eut aucune réaction lorsqu’il entendit les clés tomber au sol, incapable de bouger tant il avait l’impression que tout ceci n’était qu’un mirage. Son cœur battait à tout rompre, si bien qu’il avait l’impression qu’il résonnait à travers la pièce. Salut. Qu’il lança timidement, ne sachant pas trop comment l’aborder. Sortant de son statisme, il récupéra les clés et les lui tendit. L’atmosphère était si lourde. Peut-être n’était-ce que lui qui avait cette impression? Il avait l’impression que tous les idées de sujets de conversation qui lui passaient en tête étaient soit trop formels, soit trop informels. C’est une expo magnifique. Qu’il décida finalement de dire. C’était sans doute le sujet le mieux pour débuter la conversation, voir comment irait la suite des choses, si elle était encline à discuter avec lui ou si elle l’enverrait balader. Elle en avait tous les droits après tout. Et puis, c'était la vérité.


@esma al-zahar    

Asher && Esma
— You're a lost girl with a lost mind
you have to go back to the source,
but you're too scared to look behind  —

Un an... trois mois... six jours... Tu n'avais jamais réussi à arrêter. Tu comptais toujours, tu comptais les jours sans lui, les jours loin de lui, les jours au coeur brisé. Asher Acklerman, mais quel Asher Ackerman se trouvait devant toi. Tu as figé, tu n'as pas cru à ce mirage, à cet homme qui s'affichait dans ta galerie. Tu t'étais permis ce petit plaisir dès qu'il était sorti de ta vie, dès que tu as su dire, ça suffit. Un an, trois mois, six jours. Un x de plus sur ton calendrier, un x qui reste douloureux. Tu te disais qu'un jour cette douleur disparaîtrait, que le temps ferait bien les choses, mais pourtant, ça ne représente rien pour toi. Le temps n'a rien changé. Le temps t'as imposé des embûches supplémentaire. Le temps t'as marqué au fer rouge par cet agression qui t'as bousillé l'esprit. Tu ne sais pas ce qui se retrouve à être le plus difficile, affronté Asher, ou ne penser qu'à ce qui c'est passé il y a trois mois et six jours. Ce jour ou tu espérais secrètement qu'il débarque pour changer les choses. Rêver c'est bien beau, tu n'as plus l'âge, tu devrais t'y faire. Soudainement, tu te retrouves submergé par une avalanche d'émotion. Tes yeux dérives, tu n'arrives pas à le regarder. « Salut. » Tu sens une larme glisser au coin de ton oeil et tu la chasses aussi rapidement qu'elle est arrivé. Elle n'avait pas eut le temps de quitter son nid. Tu le regardes à nouveau, ton regard qui se plonge dans le sien, qui s'y perd, comme il en avait toujours eut l'habitude. Tu le sens bien, ta gorge se noue, ton coeur s'emballe dès que la distance est réduite entre vous deux. Ta mâchoire se contracte et tu te contentes de le regarder en silence. Tu ne penses plus aux clefs qu'il te tend. Tu restes un cent vingt secondes, ton regard perdu dans le sien avant de récupérer nerveusement tes clefs. « C’est une expo magnifique. » Tu jettes un coup d'oeil dehors, un homme, veston de cuir, jean sombre, ce n'est pas la première fois que tu le vois. Tu t'empresses de verrouiller la porte avant de te tourner à nouveau vers Asher. Tu acquiesces d'un signe de tête. « Oui ce l'est. » Toi qui tente de cacher tes tremblements. Tu dois bouger, t'éloigner. Tu sens ton coeur qui cherche à quitter la pièce, il hurle. Tu tiens les clefs contre toi et tu t'éloignes vers le mur opposé pour replacer un cadre qui a du être bougé par un client. Tu aurais préféré le foutre à la porte, mais quelque chose t'en empêche, les mots ne trouvent pas leur chemin. Tu laisses les clefs disparaître dans la poche de ton pantalon ample et tu prends ton courage en main. Tu n'en avais pas assez pour le regarder à nouveau. « Qu'est-ce que tu fais ici Asher. » Son nom résonne dans ta tête, accompagnant sa voix qui n'a pas su trouver le chemin de l'extinction.

@Asher Ackermann    

Esma && Asher
— now you sleep on a couch
just a few blocks away
and it’s all catching up to me —

Il s’était imaginé divers scénarios dans lesquels il la retrouvait, tous différents les uns des autres, pourtant celui qui se produisait en ce moment était à des années lumières de ce qu’il avait envisagé. Il avait pensé à tous les scénarios qui impliquaient une rencontre fortuite, un accrochage au détour d’une rue, en pleine foule sur Times Square, en sortant d’un café, mais qu’il se jette volontairement dans la gueule du loup, ça, il n’y avait jamais pensé. Certes, il aurait bien voulu provoquer ces rencontres, il l’avait d’ailleurs fait, se rendait de temps à autres aux endroits qu’ils avaient l’habitude de fréquenter, mais jamais elle n’y était, à son désarroi. Décidé à réparer les pots cassés, si c’était encore possible, prouver à Esma qu’il avait changé, qu’il n’était plus l’homme qu’elle avait quitté, que cette sombre période de sa vie était maintenant derrière lui, il avait pris son courage à deux mains et avait suivi la foule dans la galerie. Enfin, plutôt que du courage, c’était sans doute de la stupidité d’avoir franchi cette porte. Il le réalisait maintenant, alors qu’elle se trouvait devant lui, le regard fuyant. En fait, il ne savait pas ce qui était pire, qu’elle fuit son regard ou qu’elle ose finalement le plonger dans le sien, lui permettant alors d’y lire tout ce qu’il redoutait. Il attendait là, patiemment, la main tendue, les clés prises entre ses doigts, qu’elle fasse quelque chose. Il ne voulait pas s’imposer. Il aurait sans doute juste poser les clés quelque part et partir. Une petite voix dans sa tête lui disait que c’était une mauvaise idée d’être venu ici, mais il ne pouvait pas se résoudre à partir, pas maintenant. Il suivit son regard lorsqu’il quitta le sien, ne manquant pas de remarquer ses mains qui tremblaient. Il ne dit rien, pourtant. Il n’avait plus ce luxe de poser ce genre de questions et d’attendre les réponses. Qu'est-ce que tu fais ici Asher. Il resta muet un instant, ne sachant quoi dire. Que faisait-il là? Il ne le savait même pas. Je… Il y avait tant de mots qui se bousculaient dans sa tête, qui voulaient franchir le cap de ses lèvres, mais il ne parvenait pas à choisir le bon. Je ne sais pas. Qu’il finit par dire. C’était un mensonge, mais elle n’avait pas besoin de savoir. J’ai vu l’exposition de l’extérieur et j’ai décidé d’entrer. Qu’il ajouta, accompagnant sa remarque d’un haussement d’épaule. C’était sans doute là la seule réponse qui n’était pas fausse. Je ne savais pas que c’était la tienne. Je – Il se stoppa dans ses paroles, ne sachant plus trop ce qu’il voulait dire. Je ne serais pas entré si j’avais vu? Ç’aurait été le plus gros des mensonges. C’est justement parce qu’il l’avait vue qu’il s’était décidé à entrer. Il laissa ses paroles en suspens, laissant place à un silence lourd et inconfortable.


@esma al-zahar

Asher && Esma
— You're a lost girl with a lost mind
you have to go back to the source,
but you're too scared to look behind  —

Quatre cent soixante et un jour exactement. Quatre cent soixante et un jour que tu tentes de l'oublié, de le sortir de ta tête, de ton coeur. Tu n'y es jamais arrivée. Quatre cent soixante et un jour que tu lui as tourné le dos parce que tu n'arrivais plus à supporter, parce que tu n'arrivais plus à le voir dans cet état, à le voir sombrer. Tu as abandonné le combat il y a quatre cent soixante et un jour, tu as baissé les bras, tu as perdu l'énergie nécessaire pour ce combat. Tu t'es résigné à l'avoir dans ta vie sans pour autant l'accepter vraiment. Tu avais vécu tellement de chose avec lui, tu pourrais le remercier pour le bien qu'il t'a offert pendant quelques années, mais tu ne supporte pas, tu ne supportais plus ce qu'il te faisait vivre de mal. Tout te revient en tête, tout revient à la surface. Tu le sens, ton coeur qui n'absorbe pas le choc, tu le sens ce noeud qui te monte à la gorge, te les sens les larmes qui ne cherchent qu'à sortir. Tu l'as fixé un moment, il était bien là, il était là sous tes yeux. Tu repenses à toutes ces fois ou il a haussé le ton, à ces fois ou, merde, il t'a fait peur. Tu as eut peur de lui, pendant un instant, à quelques reprises. Tu aurais voulu bougé, prendre tes distances, reculer, mais tu es figée, ancré dans le sol, la gorge nouée, le coeur qui s'emballe. Tu revois ce moment, quelques secondes qui ont été suffisante pour te briser le coeur, pour te faire baisser les bras. La goûte qui a fait débordé le vase pour être franche. Sa voix te faisait toujours autant d'effet et tu le fixes avec les traits tirés, tu n'arrives pas à sourire, à montrer un quelconque soulagement d'entendre sa voir. « Je ne sais pas. » Ton regard se tourne et ton cooeur cesse de battre un moment. Tu pourrais bien foutre le camp, disparaître ou encore lui mettre une baffe en pleine gueule, mais tu n'arrives plus à bouger. « J’ai vu l’exposition de l’extérieur et j’ai décidé d’entrer. » Ton regard se tourne à nouveau vers l'extérieur, cet homme s'y trouve encore et étrangement, la présence de Asher entre ces murs te rassure. « Je ne savais pas que c’était la tienne. Je – » Tu serres les dents et le fixe. T'aurais envie de le prendre dans tes bras, juste pour sentir sa chaleur, juste pour avoir son odeur contre tes vêtements encore une fois. Tu as encore ce pull à lui tout au fond de ta garde-robe, c'est à se demander s'il s'en souvient. « Pourquoi... » Ta voix s'embrouille, elle tremble. Tu t'arrêtes, tu prends une grande respiration dissimulant tes mains contre tes bras. Puis soudainement, tes mots s’alignent brusquement. « Qu'est-ce que tu me veux ? »

@Asher Ackermann    

Esma && Asher
— now you sleep on a couch
just a few blocks away
and it’s all catching up to me  —

Il avait cessé de compter les jours, Asher. En fait, il avait perdu la notion du temps lorsqu’il s’était retrouvé enfermé entre quatre murs blancs, dans cet endroit trop aseptisé. Il voyait bien les dates sur les journaux, les entendait lorsqu’il allumait la télé, mais il n’avait aucun intérêt à savoir quel jour on était. Les jours passaient, il vieillissait, mais il ne s’en souciait pas. Il était dans une phase de sa vie ou il se cherchait. Il avait tout perdu et il lui fallait se reconstruire, mais il ne savait pas vraiment par ou commencer. Il était conscient qu’il devait des excuses à bien des gens, Esma plus que quiconque, et c’était sans doute la chose à faire s’il voulait repartir du bon pied. Lorsqu’elle lui demanda pourquoi, il ne sut pas quoi dire. En fait, il n’était même pas certain de la question. Voulait-elle savoir pourquoi il avait agit comme il l’avait fait, déçue à ce point, ou encore pourquoi il était là maintenant. Les deux questions méritaient une réponse et étaient légitimes, mais la précision vint quelques secondes plus tard. Ces mots qui lui rentrèrent dedans, comme s’il avait frappé un mur. Ces mots qui lui donnaient l’envie de se mettre à genoux et se confondre en excuse. Je suis désolé. Ce sont les seuls mots qu’il parvint à articuler, les seuls qui avaient raison d’être. Je veux m’excuser d’avoir agit comme je l’ai fait, de m’être laissé emporter, de t’avoir déçu, blessé, comme je l’ai fait. Lui qui n’osait pas trop la regarder depuis qu’il était arrivé, voilà que son regard était rivé sur elle. Il voulait, non il avait besoin qu’elle comprenne qu’il était sincère, qu’elle voit dans son regard, ses remords, qu’il reconnaissait sa culpabilité, mais qu’il voulait se repentir. Je ne m’attends pas à ce que tu me pardonnes, surtout pas maintenant, et peut-être même que tu n’y arrivera jamais, je comprends si c’est le cas, mais je veux que tu saches que malgré tout ça, je n’ai jamais cessé de t’aimer, Esma. Jouer cartes sur table, ouvrir son cœur, c’était terriblement difficile à faire, mais alors qu’elle se trouvait là, devant lui, il n’y avait pas d’autres mots qui pouvaient sortir de sa bouche. Tout ce qu’il s’était imaginé lui dire, au fond, ça se résumait à ça. Elle pouvait le gifler maintenant, faire une scène et lui dire qu’il n’avait pas le droit de réapparaitre comme ça, comme dans ces films ou l’homme et la femme se disputent et qu’il revient, plus tard, repentant, mais il avait fait un effort. Il avait fait sa part pour arranger les choses. Maintenant, il ne restait qu’à voir si elle tenait, elle aussi, à mettre le passer derrière eux.

@esma al-zahar    

Asher && Esma
— You're a lost girl with a lost mind
you have to go back to the source,
but you're too scared to look behind  —

« Désolé ? T'es désolé? Après tout ce temps, tout ce que tu arrives à dire, c'est je suis désolé? Aucunes excuses ne vaudra ce que tu as fait. Tu crois que tu m'as déçu Asher? Non, ce n'était pas de la déception. Tu m'as brisé Asher, tu m'as détruit. Comme si des 'je suis désolé' arrangerait tout, comme si cette plaie énorme qui me traverse le coeur se penserait par ton retour. Tu te trompes. » Ta voix tremble, tu te retiens de pleurer, tu le sens au fond de ta gorge, cette tristesse qui te submerge à nouveau. Un tsunami d'émotion de martèle la poitrine. Ton coeur qui s'emballe par sa simple présence, ton coeur qui s'arrache avec violence à ta cage thoracique, t'en peux plus, t'as que cet envie qu'il dégage, qu'il fou le camp. Tu t'es arrêté, t'as cessé de parler, tu as tourné les talons, mains tremblante, le souffle court. Tu n'as jamais su parler de ce que tu ressentais face à cette rupture, brusque, destructrice. Tu ne lui avais jamais dit ce que ça t'avait fait, tu ne lui avais jamais avoué que merde, tu l'aimais toujours, que merde ta vie ne valait rien sans lui, tu ne lui avais jamais dit ce que ça te faisait vraiment de le voir comme ça. Tu es torturé, la maintenant, torturé entre deux idées. Tu as cet envie de t'accrocher à lui, de ne plus le laisser partir, mais cette partie immense en toi qui te garde à distance, qui te fais même t'éloigner de lui. Tu ne le regardes à plus, tu chasses une larme au creux de ta joue et tes bras se croisent contre ta poitrine. Puis soudainement, suite à un silence lourd, tu éclates. Les sanglots qui te tiennent à l'écart, tu te forces à le regarder dans les yeux, lui qui ose te dire qu'il n'a jamais cessé de t'aimer. T'as ce rire noir qui te prend à la gorge, ce rire qui te déchire le coeur. Tu n'as pas su faire sortir ces émotions depuis que tu avais quitté votre appartement. « M'aimer? Tu oses me dire ça. Fermes-là. T'as pas le droit. Tu peux pas me dire ça, pas comme ça, pas après ce que tu as fait. Peu importe ce que tu es devenu, peu importe ce que tu as fait, tu ne le mérites pas, tu ne mérites pas que je te pardonne. Tu n'as aucune idée de ce que tu m'as fait vivre, de ce que j'ai vécu pendant ces Quatre cent soixante et un jour sans toi. Fermes-là. T'as pas le droit de me dire ça. Non t'as pas le droit. »  Tu t'éloignes, tu baisses les yeux et tu te cales tremblante près d'une photo prise par ton frère. C'était un peu comme s'il était avec toi, d'une certaine façon. C'est par chance qu'il soit toujours dans ta vie, qu'il soit présent dans les moments de nécessité. Tu aimerais bien mettre le passé derrière toi, tu aimerais bien oublié ce détour de parcours, mais quelque chose a fait en sorte que ta vie a prit un tournant différent. Qu'est-ce que tu serais devenu si ça ne se serait jamais produit ? Qu'est-ce que tu serais devenu si il y a trois mois il avait été présent? Qui serais-tu aujourd'hui s'il avait été là. Tellement de question, tellement d'espoir détruit, tellement de souvenir bâclé puisqu'il ramène ce fléau, ce mauvais souvenir à ton esprit. Tu aimerais qu'il parte, qu'il te laisse, mais tu y arrive difficilement, tu aimerais aussi qu'il reste, qu'il te calme.

@Asher Ackermann