the ghost of you (ft. Jon)

Si la lâcheté avait une incarnation sur Terre, ce serait sûrement toi, Mason Martins. Voilà quelques jours que tu es rentré de Los Angeles et tu n’as jamais autant évité tes proches. Tu évites ta petite amie que tu as allégrement trompée avec sa meilleure amie, tu évites ta meilleure amie, qui n’est autre que la meilleure amie de ta copine, tu évites ton meilleur ami qui bizarrement et sans le vouloir se retrouve impliqué dans votre histoire et tu réponds pas aux textos de ta petite sœur. Les seules personnes que tu ne cherches pas à éviter sont ton petit frère –sauf que pour le coup, c’est lui qui t’évite- et tes collègues, parce que faut bien que tu continues à voir du monde si tu ne veux pas sombrer dans la folie et l’alcoolisme. Tu rentrais tranquillement chez toi quand t’as dit au taxi de s’arrêter en plein milieu de Times Square, tu t’es dit que c’est parce que t’avais besoin de marcher, que prendre l’air te ferait du bien et te permettrait de te dégourdir les jambes tout en te vidant la tête, mais la vérité c’est qu’à pied, tu mettras beaucoup plus de temps à rentrer chez toi qu’en voiture, pourtant t’habites pas loin. Et comme t’as décidé d’être lâche jusqu’au bout, tu t’es arrêté dans un petit café branché dans lequel tu n’as encore jamais mis les pieds, le hard rock cafe. Ton excuse cette fois-ci ? Eh bien ça a l’air sympa, tu n’y es jamais allé et puis tu n’es pas très loin de chez toi, donc un petit crochet par ce bar sympathique ne te fera pas de mal, lâche. En entrant, tu repères une table vide au fond et te diriges vers elle lorsque ton regard est attiré par un homme. Ça ne t’es jamais encore arrivé de te retourner sur homme mais pour une fois, ta queue n’a rien à voir là-dedans. L’homme est de profil mais t’es pourtant sûr de le connaître, alors tu t’approches et t’adresses à lui. Andy, c’est toi ? Puis la réalité te revient de plein fouet, Andy est mort il y a trois ans, quel con. Merde, je suis désolé j’ai dû faire erreur sur la.. Ce mec vient de pivoter vers toi et ta respiration se bloque dans ta poitrine. Merde, on dirait vraiment Andy. Tu restes un moment à le regarder sans rien dire, ton cerveau tournant à plein régime.

Clary... Blonde, un regard accrocheur, une peau scintillante. Cette femme, elle est belle, mais elle n'est pas seulement belle. Armée de patience, elle a su prendre une distance qui t'as troublé. T'aurais bien voulu en apprendre plus sur elle, mais t'as pas posé de question. Tu n'étais pas prêt à encaisser les coups de ce genre. Vous sembliez proche tous les deux et ça te marque l'esprit vide de mémoire. Tu n'arrives pas à rester sur place, tu ne peux pas rester dans cet endroit. C'est agréable de la part de Ian de te soutenir dans tout ça, mais t'as besoin d'air, t'as besoin d'en savoir plus sur cette ville. T'as prit quelques billets à ton hébergeur et t'as quitté en douce en silence. De toute façon, tu n'avais aucune raison de t'inquiéter, il n'était pas là, pas à cette heure. Tu as déambulé dans les rues jusqu'à approché une endroit qui te prend aux tripes. T'es resté pendant un moment devant la porte avant d'oser entrer. T'as prit le temps d'observer les gens, d'observer l'ambiance avant d'y mettre les pieds. T'as vraiment envie de te lancer dans un lieu publique ? Tu pourrais tomber sur quelqu'un qui te connait. Tu pourrais bien tomber sur quelqu'un qui te déteste assez pour te faire du mal. C'est une chance à prendre, t'as besoin d'un verre, peut-être même plus. Un regard discret au barman et il s'approche pour prendre ta commande. Tu as retenu ton souffle jusqu'à ce qu'il te sourit. Il ne te connait pas. Tu souffles l'observant s'éloigner. Tu prends ta tête entre tes mains jusqu'à ce que le pichet se pose devant toi accompagné d'un verre vide. Tu te verses le premier qui tu bois un peu trop rapidement. Tu fixes le vide plus le pichet se vide, puis soudainement il y a ce nom. Tu as un frisson, ton coeur s'emballe. C'est comme ça qu'elle t'appelle, c'est ce nom qu'elle t'a donné. T'hésites un moment de tourner la tête vers la voix. Tu prends une gorgée de ta bière, il est la planté devant toi, comme s'il avait vu un mort... Ouais... d'accord, c'est sûrement le cas. « Vous m'avez parlé? » En fait, tu le crois bien, c'est à toi qu'il parlait.