tell them i was happy (ferblantier)

tell them i was happy

And my heart is broken, all my scars are open.
Tell them what I hoped would be impossible.

Triste temps sur New York. Derrière la baie vitrée, j’observe la ville grisée par une pluie diluvienne. Il est tard. Très tard. Pour être tout à fait honnête, il serait plus exact de dire qu’il est très tôt. Il a prétexté une réunion avec des investisseurs européens. C’est du moins la réponse que m’a donné sa secrétaire lorsque j’ai osé demander ce qui gardait mon mari hors de la maison pour une nuit. Alors je me suis couchée seule, comme souvent. J’ai cherché le sommeil dans des draps imprégnés de son odeur, sainte torture que d’aimer un homme qui vous fuit. Comme toujours, le sommeil a été difficile, agité. L’ombre du doute, la certitude du mensonge. Aux premières lueurs du jour, l’inquiétude a pris le pas sur le sommeil réconfortant. Alors que le soleil se lève en paresse contre la pluie, je guette à la fenêtre. D’ici je n’aperçois que de petites silhouettes, qui se presse sous des parapluies pour échapper à l’averse. Est-il quelque part ? Ou encore avec elle ? Le dimant de ma bague de fiançailles pèse lourd sur mon doigt. Parfois c’est presque trop. Pourquoi elle ? Pourquoi pas moi ? Six ans. Six ans à espérer, à tout tenter. Six ans qu’il ne me voit que comme une étrangère qu’on lui a imposé. Six ans pour qu’elle vienne tout détruire. Six ans pour quoi ? La jalousie est une compagne détestable qui prend à la gorge et ne desserre l’étreint que lorsque le cœur lâche. Le mien est malheureux. Le jour se lève et il n’est pas rentré.

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And my heart is broken, all my scars are open.
Tell them what I hoped would be impossible.

TLa pluie ruisselait contre les vitres de la luxueuse BMW que je conduisais. Habituellement, je prenais un chauffeur, mais depuis que mes déplacements étaient devenus plus intimes, plus interdits, je prenais plus souvent la voiture. J’ai cette crainte, que quelqu’un finisse par découvrir le pot-aux-roses. Je savais que ma femme se doutait de quelque chose et j’En ai était désolé. Elle méritait un époux aimant un homme qui prendrait réellement soin d’elle. Je garais la voiture dans le stationnement. J’y restais pendant un moment, fixant la bague qui ornait mon doigt. Un long soupire s’échappa d’entre mes lèvres. Je sortis de la voiture, saluant le portier. Il me mentionna que ma femme s’était fait un sang d’ancre toute la nuit. Cependant, cette fois, j’avais réellement été pris par le boulot. Impossible pour moi de me libérer. Alors que je franchisais les portes de notre penthouse, je balançais les clefs sur la table de la cuisine. ”I’m home honey.” Loussant ma cravate, je prenais le chemin de notre chambre où je la trouvais. Malgré la pluie, la lumière éclairait ses traits inquiets. Je soupirais de nouveau avant de m’avancer vers elle, posant mes mains sur ses épaules. ”Tu aurais du dormir Carol. Je t’ai dis que j’étais avec des investisseurs européens… Ce sont de gros poissons…” Je lui embrassais la nuque avant de la serrer tendrement contre moi. ”Allez, souris, je suis à la maison et je ne sens pas le parfum de femme.” Blague à ne pas faire, je le sais, mais bon, c’était la vérité. Je lui attrapais la main et l’Attira vers notre salle de bain. ”Prenons un bain pour nous détendre et couchons nous. On profite ensemble, d’Accord?” C’était sûrement de la torture que je lui faisais et je savais qu’elle ne méritait pas ça… Mais c’était plus fort que moi. J’aime Carol, à ma façon...
1px; opacity: 0.7; text-align:center;">CODAGE PAR AMATIS
@Carol Ferblantier

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And my heart is broken, all my scars are open.
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Une porte qui s’ouvre puis qui se ferme. Le bruit des clefs sur l’îlot de la cuisine. Ses chaussures qui résonnent sur le parquet. Petits bruits familiers qui annoncent enfin le retour de mon mari. Sa présence se rapproche. Elle me prend au cœur, submerge mon âme. Les larmes tentent de se frayer un chemin, mais la volonté les repousse. Stoïque, je reste devant la fenêtre. L’angoisse se propage jusqu’au bout de mes doigts. Où était-il ? Avec elle ? Pas avec moi en tout cas. Jamais avec moi. Bientôt son parfum envahit la pièce, sa chaleur réveille ma peau. Ses mains sur mes épaules, ses lèvres sur ma nuque et je me sens faiblir. Peut-on aimer jusqu’à en perdre la raison et accepter le pire pour garder l’homme qu’on aime ? Il se justifie, me ressert l’excuse des investisseurs européens. Et pourquoi pas après tout ? Mes yeux se ferment un instant alors qu’il m’attrape contre lui. Ses mains, sa peau, son parfum. J’oublie. Ses mots me ramènent brutalement à la réalité. Plus rien n’a de sens. L’angoisse est remplacée par la colère. Il m’a laissé seule toute la nuit pour s’offrir le droit de se moquer de moi. Je ne lui permets pas. Le contrecoup est violent. Alors que je me retourne, ma main claque sur sa joue. Je réalise après. Mais je suis fâchée. Un instant de flottement, peut être deux. Le temps me semble figé alors que mon corps se débat entre fatigue, colère et tout l’amour qu’il éprouve malgré lui pour cet homme dont la joue est rougie. « Je ne te permets pas de m’humilier de la sorte. » Le souffle court. Je reste sous le choc de ma propre réaction. Une larme. Puis deux. Dépassée, à bout de nerfs. Épuisée. Mais dormir sans lui est une torture, comme une longue nuit plein de cauchemar. Alors je cède, je cherche le réconfort de ses bras. « Excuse moi... » C’est presque vital. Je ne veux pas la dispute. Le réconfort de sa peau m’apaise. Comme une enfant perdue, je m’en accroche, je m’y perds. J’ai besoin de lui. Qu’importe l’humiliation s’il m’offre l’asile de ses bras.

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La gifle me tire de mon moment de tendresse que je désire passé avec elle. Je l’ai chercher. J’ai dis une connerie, comme bien des fois auparavant. Ma joue chauffe, je la sens qui tire, comme une vive brûlure. Je la fixe, silencieux. L’envie de riposter me prends aux trippes, mais je sais que ça ne serait pas justifié. Je prends une profonde respiration, prêt à quitter vers la salle de bain, prêt à la laisser en plan dans notre chambre. Un soupire s’échappe, alors qu’elle s’excuse, prenant place dans mes bras. Automatiquement, je les refermes autour d’elle, venant embrasser le haut de sa tête. «Je l’ai mérité… Pardonne-moi, ma phrase n’était pas de bon goût… Cesse de te faire du mal Carol. C’est toi que j’aime…» C’est vrai, j’aime ma femme. Peut-être pas comme elle le voudrait, mais je l’aime. Je me défais d’elle, allant vers la salle de bain. J’ouvre le robinet du bain, y mettant du gel moussant avant de revenir dans la chambre pour retirer ma chemise, puis mes pantalons. «Tu viens dans le bain avec moi?» Sans attendre sa réponse, je me remets face à elle, venant dénouer sa robe de chambre en satin. Je la trouve belle. Elle et ses courbes, elle et la blancheur agréable de sa peau. Je l’embrasse, tendrement, goutant ses lèvres. J’aimerais tant être le mari modèle qu’elle mérite. Ma main sur sa nuque, je la descends doucement avant de la soulever, telle une jeune mariée et l’amener dans la salle de bain immaculée. Doucement reposer, je fais glisser le satin de sa plastie. Je la fixe alors que je retire mon boxer et entre dans la baignoire, l’amenant avec moi. Son dos contre mon torse, je ferme les yeux. «Dit moi ce que je dois faire pour que tu retrouves le sourire.» Je veux son bonheur, plus que tout… Même si je sais qu’actuellement, je lui offre un bonheur empoisonné….

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Ses mains s’attaquent au noeud de mon peignoir, sans même en demander la permission. La dispute disparaît aussi vite qu’elle n’a germée. Ses bras, ses excuses, ses mots d’amour. Étrange comme on cède si facilement à l’homme qu’on aime, qu’importe ce que l’on peut lui reprocher. Avec n’importe qui, les mots auraient été durs. Il n’y aurait eu aucune excuse, seulement de la rancoeur. Avec lui, rien de tout cela. Alors qu’il m’entraîne vers la salle de bain, j’oublie. Il me fait rire. J’ai envie de me blottir contre lui, de rester dans ses bras. D’embrasser sa bouche sans retenue, de m’agripper à lui comme si ma vie en dépendait. Je veux qu’il me traite comme sa femme, qu’il m’aime a m’en faire perdre la raison. L’inquiétude de la nuit, les cauchemars, la colère, la fatigue, rien ne tient devant ce besoin de lui. Mes yeux se vident de leurs larmes, qui disparaissent avec mon peignoir en satin. L’instant d’après, c’est l’eau chaude qui me réconforte. Appuyée contre Christian, plus rien ne compte. Je me retrouve jeune mariée, comme six ans plus tôt. Lorsque tout était encore facile. Notre mariage était convenu. Combien de jeunes gens décident de se marier lors d’une partie de golf ? Nous ne l’avions pas décidé, mais nos parents l’avaient fait pour nous. Il avait fallu nous apprendre. Les premiers jours avaient été distant. La suite plus proche. Nous avions trouvé nos marques. Notre routine. Alors comment en étions nous arrivé à ce désastre ? Depuis quand n’avons nous pas passé un moment ensemble ? Un dîner en ville ? Un bain à deux ? Ma mémoire s’en étiolerait presque. Mais contre lui, maintenant, il n’est plus question de tout ça. Je me laisse aller contre son torse, offrant le creux de ma nuque à sa bouche. Dit moi ce que je dois faire pour que tu retrouves le sourire. Ses mots résonnent à mes oreilles, comme une formule magique. Je veux qu’il me rende heureuse. Je veux qu’il me revienne. Comme avant. Comme quand je n’avais à me battre que contre ses horaires délirants, qu’il n’y en avait pas une autre dans l’équation. Je veux que mon mari reprenne sa place d’homme parfait. Mais cette supplique, bien sûr, me reste dans la gorge. Je ne veux pas de grandes déclarations inutiles. L’eau chaude et sa proximité ravive ces flammes qu’il attise bien trop souvent. « Hum... Tu pourrais commencer par me montrer comme tu m’aimes... » Il me le devait bien. C’était le strict minimum. « Je te suggérerais aussi de m’emmener dîner demain soir. Ça pourrait jouer en ta faveur. » Ce n’était d’ailleurs pas une suggestion. Et toute excuse pour y échapper seraient très mal reçue.

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Elle m’avait giflé, c’est vrai. J’aurais pu lui en vouloir, cependant, ça n’aurait pas été intelligent de ma part. Mes mains qui s’attaquaient à son peignoir, je la soulevais tel une jeune mariée pour la ramener vers notre salle de bain. Je savais que je devais me racheter. Déjà dans l’eau, je lui massais les épaules en silence avant d’embrasser sa nuque. J’eus un sourire lorsqu’elle me demanda de lui montrer à quel point je l’aimais. Je devais jouer le jeu. J’étirais le bras, attrapant mon portable qui était dans la poche de mon pantalon. Je composais le numéro de mon travail puis j’apportais mon combiné à mon oreille. «Oui, c’est Monsieur Ferblantier… Oui, je vais bien, merci… Non, je ne renterais pas aujourd’hui, la nuit m’a épuisé. Veuillez aussi annuler mes rendez-vous des prochains jours. Je reviendrai lundi matin… Dites que je suis hors de la ville. J’amène ma femme en séjour romantique. Merci Jane. Bonne journée.» Je raccrochais et remis le portable à sa place avant de venir embrasser sa nuque de nouveau. Mes mains prirent place sur son ventre, le caressant avant de venir caresser sa poitrine tendrement. «Tu désires aller où. Je peux prendre le jet quand je veux… Tu as 4 jours, tout à toi…» Mes lèvres continuèrent d’embrasser sa nuque, alors que mes mains devenaient de plus en plus baladeuses. J’avais beau ne pas avoir dormit pendant des heures, je restais un homme et Carol avait tout d’une femme sensuelle. Je la soulevais donc pour qu’elle soit face à moi, littéralement à califourchon. J’embrassais sa clavicule alors que mes mains longeaient sa colonne pour venir prendre appuie sur ses fesses. «Une escapade romantique… C’est mieux qu’un diner, non?» Je continuais d’embrasser chaque parcelle de sa poitrine avant de remonter pour emprisonner ses lèvres. Ouais, décidément, je l’aimais, à ma façon.

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D’abord contrarié en le voyant chercher son portable, mon cœur loupa un battement alors qu’il demande à sa secrétaire d’annuler ses rendez-vous. Tous ses rendez-vous. En six ans, je ne l’avais jamais vu annulé un rendez-vous pour moi. Alors quatre jours... c’était un peu comme le matin de Noël. Mieux que le matin de Noël. Étais-ce les effets secondaires de la gifle ? Fallait-il que j’appelle un médecin pour vérifier qu’il n’ai pas une commotion ou quelque chose dans le genre ? Je me demandais ce que pouvais penser sa secrétaire à l’instant présent. Elle avait passé la soirée à me répéter que Christian était en rendez-vous jusqu’à tard et qu’il ne rentrerait sûrement qu’au matin et voilà qu’il lui demandait d’annuler son agenda pour m’emmener en week-end. Nous étions vraiment un couple à part. Il n’en fallait pas plus pour me faire sourire. A l’instant même où il avait annoncé ce week-end, mon visage s’était illuminé. J’avais quatre jours. C’était inespéré. Tandis que ses mains se perdent sur mon abdomen, mon cerveau a enclenché sa réflexion. Et je sais déjà très bien où je veux aller. « Aspen. Emmène moi au chalet à Aspen. » Il n’était jamais trop tôt dans la saison pour aller à Aspen. Au contraire. A cette époque de l’année, il n’y aurait que peu de monde. Cela nous laisserait le luxe de profiter du meilleur d’Aspen sans la foule. Pourtant, une partie de mon cerveau repris le contrôle. Nous étions jeudi matin et contrairement à l’homme de ma vie, je n’étais pas ma propre patronne. « Et tu m’écriras un mot d’excuse pour mon chef sur les deux jours de congés non autorisés que je m’apprête à prendre. » Sous les mains de Christian, tout mon corps s’éveille, comme sorti d’une longue torpeur. Je voudrais tout, tout de suite. Mais la raison qui m’anime m’intime d’en profiter. Mon mari a toujours été du genre à se laisser allumer plutôt qu’à me plaquer sauvagement contre un mur pour accomplir son devoir conjugal. La situation du jour me plait. En me retrouvant face à lui, ses cuisses contre les miennes, je savoure une victoire. Ce prélude à un échange me fait monter le rose aux joues. Collant son bassin au mien, je lui rends son baiser. Une main dans ses cheveux, l’autre dans son dos, je cherche la proximité, son contact. Ses mains m’ont toujours rendu folle et cela ne changera pas aujourd’hui. Décollant un instant mes lèvres des siennes, je déposais un baiser sous son oreille avant de chuchoter. « J’ai eu froid toute seul cette nuit... Je pense que j’ai besoin d’être réchauffée... » Cela ne me ressemblait pas, mais il fallait aux grands maux les grands moyens. Et je n’avais jamais été du genre à faire dans la demie mesure.

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Aspen. Je souris puis je fermis les yeux. On avait été souvent à Aspen lors de nos premières années d’amour. Je laisse mes mains découvrir son corps, comme si c’était des contrées que je n’avais pas vues depuis un bon moment. Je souris encore lorsqu’elle me parle de son patron. «Démissionne, tu sais que je rapporte assez d’argent pour que tu sois une femme à la maison… Tu pourrais profiter d’une magnifique vie. Mais si tu veux, oui je vais appeler ton patron.» Je la soulève doucement pour qu’elle se retrouve à cheval son moi. Mes mains qui caressent son dos, ses hanches puis son fessier. Elle me fait frémir. Son bassin qui se colle au miens, je sens cette boule de désir qui monte tranquillement. Mes lèvres qui embrassent sa poitrine puis la descente de son cou avant que j’emprisonne ses lèvres. IJe lâchais un léger grognement lorsqu’elle décolla ses lèvres des miennes pour aller me chuchoter à l’oreille. Il n’en faut pas plus pour que je l’embrasse avec envie et désir. Après tout, je ne pouvais pas la laisser avoir froid. Je la soulevais un peu afin d’être apte à me lever. La tenant fermement, je sortis de la baignoire. Au diable le carrelage qui serait mouillé, j’ai un devoir conjugal à respecter. Mes lèvres embrassent chaque parcelle de peau, alors que je traverse la chambre pour la laisser tomber sur les draps blancs de notre lit. J’ai envie de la retrouver, de la savoir sous mon emprise… Juste cette pensée m’excite. Je prends une profonde inspiration avant de venir embrasser son ventre. Sans attendre, je laisse mon instinct de mâle venir découvrir… Enfin redécouvrir les charmes de ma femme. Mes doigts qui les caressent, j’ai envie de lui faire crier mon nom, de la réchauffer comme un bon mari aurait dû faire depuis le début… Je vais lui faire la tendresse, lui faire visiter le 7ième ciel, la faire sentir femme… Et elle sera mienne pour le restant de notre vie.

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La suite n’est que volupté. Souvenirs d’une période plus heureuse où, jeunes mariés, nous tentions de nous découvrir. Ses mains sur mon corps provoquent un million de vibrations sur ma peau. Dehors, l’orage gronde. Réfugiée dans le lit conjugal, je n’ai peur de rien. Il pourrait souffler une tempête que je ne m’en rendrais probablement pas compte. Il n’y a rien d’autre dans ce monde que mon mari et notre lit conjugal. Six ans de mariage ont affaibli son enthousiasme à honorer son devoir mais n’ont jamais éteint la passion que nous pouvions partager dans ces instants. Je n’ai plus froid, je n’ai plus peur. Les seuls frissons qui me gagnent sont ceux d’un infini désir, d’un besoin de céder sous ses doigts. Ses lèvres ont ce goût si caractéristiques de celle de l’être aimé. Si la littérature nous vend un goût de miel, pour moi, c’est le goût des choux à la vanille. Cela nous reflète bien. L’aimer est une délivrance. Alors que son corps se mêle au mien, je perds la raison. La respiration se saccade, tout ce qui m’entoure devient flou. Comme perdue au milieu des vagues, je me laisse flotter au rythme de ses hanches. La marée m’emporte, je perds l’équilibre. Mes mains s’agrippent à son dos, au risque d’y laisser des traces. Tout s’arrête. Le temps est figé. Je ne suis qu’une femme, amoureuse d’un homme. Notre étreinte fait sens. Il n’appartient qu’à moi.
Il se passe quelques minutes avant que je ne retouche terre. Apaisée, amoureuse. Blottie contre lui, je lui chuchote combien je l’aime. Pour ne pas qu’il l’oublie. Parce que je ne lui permettrais jamais de partir.