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 trois fois rien (marvin)

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Mikey Renton
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Mikey Renton
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MessageSujet: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptyDim 23 Sep - 21:32

il voit pas la surface de l’eau ; il a l’impression d’être bloqué sous un immense iceberg, l’hiver qui fait naître la banquise qui ravit les gamins puis les emporte. il s’pose pas la question ; pourquoi ?
pourquoi il était là dale ? pourquoi il était pas affalé sur l’canapé comme d’habitude ? il s’est pas posé beaucoup d’questions mikey -
cette corde il allait pas s’y pendre. il avait pas raccroché son téléphone pour dale ; il avait raccroché pour faire à bouffer [trois fois rien]. il avait posé deux assiettes [comme toujours] ; il a jamais mangé l’fond d’la casserole. tout a cramé. il a suffi d’une seconde -
l’impression, le silence anormal, l’étrange silhouette qui guette sa porte. la silhouette beaucoup trop grande. il a ouvert la porte d’un coup - et d’un coup, c’est devenu plus visuel. [trop visuel] d’un coup, il a accouru dans la cuisine pour chercher un couteau. il a foutu tous les tiroirs par terre mikey, il s’est coupé avec la lame dans la précipitation. impossible de reconnaître les pièces de sa propre maison. les formes et les couleurs, l’ordre habituel, les interrupteurs. il a pas mis longtemps à regagner sa chambre.
DALE, TIENS-TOI À MOI.
silence.
DAAAAALE, réponds-moi bordel.
il touche sa joue, il est gelé. il a plus les notions de chaleur ; qu’est-ce qui est chaud et qu’est-ce qui est froid. il s’dit que c’est un peu près normal. qu’il peut l’réchauffer. il le porte de tout son poids mikey, ne coupe la corde qu’au bout d’une minute - ça lui semble des heures, il panique, il appelle cent fois son prénom. il parle, il crie, il hurle. il le frappe pour le réveiller. supplie, menace, touche du bout des doigts son visage. il y a pas d’au revoir. il y a pas d’au revoir parce qu’il est déjà mort.
il y a pas d’au revoir parce que mikey refuse de le laisser partir.
il l’insulte, l’angoisse déforme son visage. il enfonce sa poitrine avec une pioche, il donne des coups de poing pendant près de dix minutes avant de s’étaler sur le corps son fils. sur du rien, sur du vide. à bout de forces, à bout de nerfs.
il a l’impression d’crever.
il pleure plus, il se noie.

quand il ose se relever, il ose pas regarder tout autour de lui. il y a l’alarme de la cuisine qui menace d’appeler les pompiers. c’est pas que brûlé, il y a une épaisse fumée qui l’empêche de marcher droit. il compose le bon numéro, ouvre la fenêtre.
déni immédiat qui lui file déjà la gerbe,
il dégueule dans l’lavabo ; y a pas d’conscience. il file dans l’jardin - il est plus capable de passer la porte de nouveau mikey - de se confronter à- ce qui est dans la chambre de son fils.
ce qui fait meuble sur la moquette. il a du sang jusqu’au poignet - il avait pas vu, il avait pas vu qu’il s’était entaillé à ce point, c’est ridicule.
il inspire un bon coup, déboule récupérer sa meilleure bouteille de whisky, quasiment en apnée. il veut plus être là, à cet endroit précis.
alors il s’taille mikey - il va de l’autre côté de la haie. pratiquement la même baraque. il a les clefs, il s’en fout.

quand il arrive il a plus les yeux en face des trous - il a déjà commencé à liquider la bouteille au goulot. il s’penche, observe encore la paume de sa main, il a sûrement niqué sa ligne de vie ou de cœur, ou de tête. un truc bâtard pour avoir un karma bien pourri. puis il voit marvin, il sait pas trop ce qu’il foutait. j’avais pas de pansement chez moi. il serre la bouteille de son autre main. il sait plus où aller, ni quoi faire, ni quoi dire. il peut pas affirmer ça, dire le prénom de son fils, puis corde, puis mort dans la même phrase.
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Marvin Bennet
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Marvin Bennet
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MessageSujet: Re: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptyMar 25 Sep - 19:52

ses doigts qui crissent sur le papier. ses crayons qui s'alignent pour transformer un joli dessin en un destin diabolique. ça arrache des feuilles. ça s'agace dans le bureau. ça s'arrache les cheveux. ça fait trembler ses mains. fâché à moitié, la foi imaginaire. marvin soupire. se retourne pour regarder le tas de feuille perdu derrière lui. sa stupide poubelle ne tient pas le coup. trop de déchet en quelques minutes. marvin tourne sur sa chaise. marvin regarde le plafond. marvin marche à droite à gauche. marvin s'essaye au jonglage. marvin tremble un peu. marvin se cogne le front contre ses feuilles blanches. marvin se regarde dans le reflet de la fenêtre. marvin regarde mikey rentrer chez lui. marvin attend. quelques secondes. quelques minutes. en attente de la bonne idée. mais y'a rien qui cogne à son crâne. c'est vide. vide. noir. trou noir béant. son esprit manque à l'appel. il glisse lentement de sa chaise, tombe dans le trou. il ne se débat aucunement. se laisse tomber. s'affairer dans le trou noir de l’incompétence. car il trouve rien. il tourne en boucle dans le vide. toujours le même tableau. une feuille blanche. il remarque sur la droite une case rouge. ses pensées. alors il l'ouvre délicatement (faudrait pas brusquer l'animal). explosion cognitive. il se noie dans une marée de souvenir. ça pue l'alcool. ça pue les sentiments fragiles. il tente de remonter à la surface. s'agite. agite les bras. une main se tend. il arrive à peine, à la distinguer entre le souvenir de son premier noël et son pneu crevé. les souvenirs prennent d'assaut son crâne. rentre par tous les orifices. piégés. manque d'air. manque de maux réel. c'est là qu'il rouvre les yeux. pas le cœur à bosser. pas le cœur à battre. il lâche son crayon avec violence. rebrousse chemin. loin, loin, loin de la torpeur des images incandescentes. un mot sur la porte de son bureau "j'rentre pas ce soir daddy" il hésite. ravale sa salive. c'est sa fille. faut pas lui manquer de respect.
bouffe torride. c'est dégueulasse, mais la foi lui manque. encore. mollasson. il se prélasse dans sa maison en traînant des pieds. à la quête de l'inspiration perdue. chasse au trésor qui se finit aux oubliettes. coffre fort trop bien gardé, par les plus téméraires. faut grimper mont et survoler marrée pour atteindre le saint graal. loin de s’appeler arthur, marvin déchante. il se pardonnera pour ce soir. peut-être pas demain matin. pourtant, il chope la bouteille. prêt à la vider. prêt à ouvrir la solution de facilité. la goulot au bord des lèvres, la porte arrière s'ouvre. la gamine devait pas rentrer avant ce soir. marvin n'est pas pressé. il avance. symphonie monotone qui concorde avec sa mine grise. un vulgaire étonnement s'accroche à son visage (pour une fois remplit d'émotion) [on lui offrira l'oscar] à la vue de mikey. pas comme avant. pas la même tranquillité d'il y a dix minutes. blanc comme neige, la tâchant de petites tâches rouges.
- va foutre ta main au d'ssus d'l'évier. tu vas tout salir putain.
mauvaise habitude tatoué sur sa langue. il voit bien qu'mikey est pas correct. qu'un truc tourne pas rond. que sa peau est trop blanche pour être blanche. que son corps tremble trop pour trembler. que ses yeux rouges sont trop rouges pour que tout soit normal. que ce soit une fin de soirée habituelle. trois bouteilles pour deux. un bavardage infecte sur la société d'aujourd'hui. sur l'imagination d'abandon des gosses. la joie de se dire qu'un jour, on va tous crever. mikey réagit pas. ou très peu. comme un coup sur la tête. il sautille de temps à autre. montrant que son cœur bat encore. mais que son crâne meurt toujours.
alors il fait l'effort d'avancer. d'pousser mikey jusqu'à l'évier. trop tard. il a d'jà tout salopé. avec désolation, il regarde les dégâts. pas beau à voir. dégueulasse à voir. trop profond. faudrait recoudre, qu'il se dit. mais il est pas médecin. ni spécialiste. ni trop con pour savoir que laisser ça à l'air libre, c'est pas joli. dans sa folie monotone, il lui chuchote d'attendre,
- attends deux secondes je vais voir ce que je peut trouver. putain, t'abuses merde. le carrelage blanc, mikey. tout blanc.
il se défile. y'a un peu trop de sang à son goût. remonté fulgurante des escaliers. trouvaille pertinent pour trouver sa trousse de soin. prise au passage de la serpillière. il revient. fait une pause. parce que ses mains tremblent. y'a trop de sang. y'a pas assez d'alcool. sans un mot (y'a pas besoin) il s'approprie la bouteille bien entamée. deux, trois, quatre, cinq, six gorgées de suite. faut pas trembler, oh ça non, faut pas trembler. alors une septième pour conclure.
- qu'est ce que t'as foutu pour te couper comme ça?
attendre une question précise, c'est perdue d'avance. le faire réagir, c'est une chance minime. ses doigts s'affairent. s'occupant du malade malheureux. parfait silence. synchronisation tangible de deux esprits couleurs menthe à l'eau.
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Mikey Renton
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MessageSujet: Re: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptyMer 26 Sep - 11:14

l’est dans un état second, disloqué comme une poupée vaudou. l’regard inhabité, les membres inanimés. il est juste là mikey, à prendre racine sur son carrelage plus tout à fait blanc. il regarde marvin se siffler sa bouteille sans moufter. il cause plus. il s’saccage de l’intérieur de questions sans réponse, le flingue posé sur la tempe. il tremble encore d’effroi. c’est pas possible qui s’dit mais l’image est trop nette. c’est la première fois qu’il voyait un mort d’aussi près ; il aurait pu s'abstenir. il est pas seulement triste, tout l’monde est triste, tout l’temps - il a la haine,
il comprend pas, pourquoi ? si c’était quelque chose qu’il avait dite ou faite. si il y aurait pas un mode sans échec pour lui faciliter la vie. petite machine pour remonter le temps, tranquillement.
(n’écoute pas les adultes la vie est belle)

- mais tu fais quoi ? tu m’tues la main là putain. l’ton est pas hyper sympa. peut-être bien qu’il devrait rester tout seul et pas emmerder l’monde mais y a la tremblote, la peur de r’tourner s’y confronter encore une fois. il est ailleurs mikey, pas vraiment là. même si marvin s’applique à faire au mieux. que c’est encore bancal. c’est souvent bancal. et son sparadrap fait deux fois la taille de son pouce, mais il est plus à ça mikey. qu’est-ce qu’il a foutu ? il a précisément rien foutu. que dalle. il a coupé une corde, en soi c’est pas grand-chose.
c’est tout ce qu’il a fait, c’est tout ce qu’il lui restait à faire. chialer, foutre le feu et vomir ses tripes comme jamais auparavant. c’est dingue là-haut, il comprend pas trop c’qui se passe non plus. c’est confus. il récupère sa bouteille dans l’espoir d’la vider aussi sec mikey, mais il a l’sanglot coincé dans la gorge qui menace de dégueuler encore. d’user encore la serpillère et il veut pas prendre trop d’place. y a le doigt qui pointe vers ailleurs. vers chez lui. il est pas certain d’pouvoir y retourner
mais va bien falloir qu’il appelle quelqu’un. va bien falloir qu’il embrasse son visage une dernière fois.
- j’ai besoin que tu viennes. c’est pas une demande, c’est pas non plus un ordre, c’est une nécessité. il peut pas y retourner seul mikey. il lui cale la bouteille entre les pattes, tant qu’il puisse se finir au whisky.
il sert sa main contre sa poitrine, son pouls ne faiblit pas. faut croire qu’il est bien vivant. faut croire que le ciel est bleu dehors, que tous ces connards ont rien d’mieux à foutre qu’un barbecue. dehors ça sent bon. dehors ça profite à cent à l’heure. dehors ça déconne, ça s’embrasse dans les coins.

il chiale encore, par anticipation, comme un pauvre gosse devant la porte qu’est restée grande ouverte. personne n’est parfait. l’dos rase les murs pour se tenir loin, le plus possible. il entre pas de nouveau dans cette chambre. pas de suite. le mec s’effondre, le tireur l’a pas loupé cette fois.
(c’est beau la vie)
(les survivants)

certains disent que l'on vit plusieurs milliers d'années, d'autres que l'on s'envole au milieux des nuées.
et il est à sa hauteur mikey, par terre. il est mort. il a la tête de plus en plus basse, qu’est pas loin d’se détacher du squelette qui craque pour un rien. il sait pas trop pourquoi il a conduit marvin là, peut-être parce que marvin, quand il lève son verre bien haut, on a l’impression qu’il pourrait refaire l’monde ou faire face à l'apocalypse en sirotant une vodka.
alors que c’est pas l’cas, il a seulement plus assez d’feuilles à déchirer. c’est pas moins infect qu’autre part.
il s’redresse un peu, en voyant son visage. il a les yeux ouverts.
il a les yeux ouverts et il peut pas mikey. ça fait mauvais film d’horreur.
il s’assoit juste à côté, soulève sa tête qui pèse pas loin de trois tonnes, son bras. il l’installe tout contre lui mikey. il a la main dans ses cheveux, l’regard humide, les dents qui claquent. j’sais pas quoi faire marv. il prend des grandes inspirations toutes paniquées.
non, ça pourra plus jamais aller bien ou pas trop mal.
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MessageSujet: Re: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptySam 29 Sep - 10:34

il est pas médecin, il aurait jamais pu faire carrière. gamin il tombait à la vue du sang. blanc comme neige, il feignait l'arrêt cardiaque quand ses deux genoux s'effritait à terre. souvenir malheureux lorsque son petit frère roula inconsciemment sur son hamster. devant ses yeux. trois jours à pleurer toutes les larmes de son corps enfermés dans sa chambre. deuil à l'âme. chaque soir, la vue de l'hamster. s'écrasant sous la roue. la pression. les yeux sortant de leur orbite, les boyaux qui se décrochait du corps. et le couinement vain du petit animal innocent. ça l'avait hanté pendant des années. faut dire que cette flaque de sang faisait remonter ce malheureux souvenir. le nom lui revient pas. mais à voir le sang gisant sur son carrelage blanc, la forme se dessinait sous ses yeux. un hamster innocent écrasé sous une roue de vélo.
à voir le visage de mikey, il se demanda
s'il ne venait pas de penser la même chose que lui.

il gueule. il râle. il se plaint. "ouais bah, j'suis pas m'decin alors ta gueule." il chuchote. il crache à la gueule de son voisin. pas content de son bandage de fortune, il avait qu'à partir aux urgences. patienter de longues minutes à se vider son sang. être pris en charge par un stagiaire, qui, il en était sur, n'aurait pas fait mieux que lui. mais il se plaint mikey. il se plaint bizarrement. sans attendre une pic de marvin. un rire. ou un sourire. ou un regard. il se plaint dans le vide. ses yeux blancs s'accordent une pause sur le visage de son pote. son ami. son meilleur ami, si la question venait à être posée. il le fixe. un regard étrange. son âme se dissipe dans l'évier. ça coule, ça coule, ça coule. on l'arrête plus. l'impression que sa cervelle a pu descendre jusque dans sa main pour s'échapper discrètement. il hésite à le secouer. tirer sur ses pieds pour le raccrocher au sol. marvin fronce les sourcils. il regarde le mur en face, celui pointé du doigt par mikey. un truc de pas net. ça tourne pas rond. mauvais pressentiment. la bouteille à nouveau dans ses mains. il hésite même pas, le goulot bien loin de ses lèvres. l'alcool ne se fait pas envie. ça semble être la pire idée. et des idées, y'en a qui fusent par millions. ça roule jusque dans son estomac, le contractant en pensant au pire. et si? et si? et si?
et si mikey avait tué quelqu'un?
et si sa maison était entrain de cramé?
et si les yakuza, la mafia russe, espagnole, italienne l'attendait?
et si mathilda était revenue?
et si mikey avait juste pété un plomb?
et si c'était un anniversaire surprise?
et si c'était la fin du monde?
et si? et si? et si?
des idées comme ça, y'en avait trente par secondes. ça fracassaient tout son crâne. à droite, à gauche. en haut, en bas. ça tournait. ça flottait. ça paniquait discrètement, mettant en avant le sens du courage. le suivre. une main posée sur son épaule à l'idée du pire. le pire. du pire. pire. p.i.r.e.

mikey qui chiale comme un enfant. ses grandes épaules qui retombent. sa gueule qui se ferme. son corps qui tremble. il rase l'intérieur. marvin se penche, loin d'avoir envie de s'étouffer avec le carbone dans l'air. il s'infiltre dans la cuisine (la maison, c'est la même) [juste la déco ringarde de mikey qui survole le papier peint] balance l'objet incendier par la fenêtre. fenêtre, heureusement ouverte. il retrouve mikey entre deux nuages de fumées. le bras collé contre sa bouche et ses yeux piquées rouges vifs. il reconnait la chambre de dale. un bon gamin. un gentil kid. c'est là que ça fait boum. que son cœur se détache un instant de la réalité. qu'il rejette la faute sur le monde. qu'il supplie la bouteille d'alcool de le rendre ivre de cette vérité. cauchemar tangible. son cœur balance. il jette un coup d’œil à la pièce. son cœur explose. le corps lâche, guidé par un cerveau sous apnée. écrasé au sol, la gravité qui compresse son âme. y'a plus rien qui fonctionne. il regarde les lèvres de mikey bouger. contraste avec les lèvres violettes de dale.

il l'a tué.
son propre gosse.
les mains de mikey.
le cou de son fils.

ça tourne dans sa tête. il y croit. au meurtre. parfois les gens sont poussés à des extravagances désastreuses. son cerveau déni les résidus de son cœur qui se soulève à chaque bouffée. la corde encore accroché au plafond. celle au sol. les marques autour du cou du gosse. y'a les larmes qui montent. elles déferlent. y'a pas le hoquet qui suit. juste des larmes. une tristesse si envoutante que y'a que ça qui tombe.

son corps se traîne jusqu'à l'âme vivante, et celle chopé par la mort. un froid qui l'angoisse. pas fait pour voir des morts, marvin. pas fait comme tout être humain, à se retrouver dans une situation pareille. les jambes qui tremblent (il les sens pas pour autant) la main qui tremble (elle non plus) ses dents qui claquent (il entend rien) les larmes qui mouillent le col de son t-shirt (froid, chaud, mort ou vivant, il est plus là marvin). la voix de mikey qui résonne dans la cavité où son cerveau devrait se trouver. vide. vide. vide. tout vide. plus rien réponds. faudrait qu'il se calme. il devrait pas paniquer. pas là. pas maintenant. un soutiens pour mikey. il devrait trouver la bonne solution. alors il prend une grande bouffée d'air. crame ses larmes d'un geste de la main.
- j'vais. j'vais- faut que j'appelle les urgences.
c'est peut-être pas trop tard
(il est trop tard)
[il se voile la face]
-il trouve des soluces débiles pour mikey-
il compose le numéro sur son cellulaire. il répond qu'à peine. il trouve toujours pas la force pour. il compose. il parle. c'est tout. après avoir raccroché il regarde mikey. avec un grand sourire. il se retient d'se marrer. parce qu'il panique comme un con. il est là. il sait pas quoi faire. c'est la panique qui prend d'assaut son corps.
- j'vois pas ce qui pourrait être pire que ça.
il en rigole. parce qu'il est finit marvin. tout vue. trop vue. trop bouffé de chose que la vie n'aurait jamais du lui montrer. c'est finit. il dépasse un stade imaginaire. celle de la limite entre la folie et la démence. c'est finit pour dale, comme c'est finit pour marvin. et mikey. mikey. il gâche sous son sourire un pétage de câble excédant l'infinie. il se roule jusqu'à la fenêtre pour l'ouvrir. aérer. prendre un bol d'air pour calmer son mal de crâne. il s'approche de mikey. l'enroule de ses bras. être si proche d'un mort lui fou la nausée. il se retient. ça serait moche. il le garde dans ses bras. le calme. l'apaise. de doux mots. parle à dale, comme s'il n'était qu'un gosse endormit. il rassure mikey. lui promet des milles et des cent. parfois, il lui colle un baiser sur le front. parce qu'il ne veut pas voir. ne pas être là quand ils emmèneront dale sur un brancard. recouvert d'un sac mortuaire. il veut pas voir la gueule de mikey. il veut pas voir ses pleures. son cœur se déchirer. un cristal qu'est entrain de céder sous le choc.
marvin, il entend les sirènes au loin.
marvin, il ferme les yeux trop fort.
marvin, il serre mikey un peu trop fort.
marvin, il est entrain de se liquider.
veut pas voir ça.
veut pas y croire.
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MessageSujet: Re: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptySam 29 Sep - 20:55

il ouvre les yeux, éteints le choc électrique dans sa poitrine. les palettes qui lui abîment le cœur. pense à des choses agréables. serre un peu plus le vêtement, le coton synthétique made in china. il aurait pu s’habiller mieux que ça, ce clown. ce con. ce gros con. décalqué sur du vide, il guette les virages, les cicatrices débiles du jour où il s’est ramassé en vélo. il avait ri mikey, avant d’passer cinq heures aux urgences. y aurait plus de mauvaises surprises, ni de bonnes. pas d’argent à claquer pour ses dix-huit ans. pas de conseils douteux à lui fournir en cas d’hémorroïdes. pas de merdes. même pas sûr qu’il ait jamais fumé un pétard. même pas sûr qu’il ait vécu quelque chose de suffisamment fort. le chaud qui donne froid, ou l’inverse. les ongles qui traversent la peau. les dents qui plantent la chair. le sentiment de faire quelque chose de bien. au fond, il tient un étranger dans ses bras. il le connait pas. il lui ressemble pas des masses non plus. il a même douté, mikey, à la maternité. il a fait la gueule.
(appelle-le comme tu veux, je m’en tape-
- dalton? on dirait un nom d’clebs. )
(c’est nul)
les lèvres se pincent. les dents s’alignent dans sa mâchoire. tempes qu’on raccommode au fil rouge. il va devenir fou. sa main glisse le long de son cou, il pourrait l’faire mourir une deuxième fois. dale, il lui rappelle sa mère. il sait pas saquer sa mère mikey. mais merde, va falloir qu’il l’appelle. va falloir qu’il appelle un paquet d’monde. va falloir qu’il résilie sa ligne téléphonique etc. remballe. il a le front collé à l’épaule de marvin, englué dans le gèle. le regard siphonné et, contre toutes attentes, coupable. pourquoi il a merdé à ce point ? il se marre, il a plus d’larmes à pleurer. y a même tout qui s’est niché dans les fringues de marvin façon test de rorschach entre deux hoquets de terreur. l’impression d’être une merde, la pire raclure de l’univers. il sait pas comment il le tient marvin, mais il le tient. il le tient comme le noyé cherche une bulle d’oxygène. il a les doigts contre ses os qui élaguent. qui serrent un peu plus fort en entendant les sirènes. et il est désolé, si désolé mikey, qu’il peut plus causer sans chercher le mot qui vient après. qu’il sait pas dire merci, ni bonjour, ni cassez-vous d’chez moi. il abandonne, s’redresse pour se hisser sur ses deux pieds. y a le vertige de voir l’ambulance juste en face. le blanc immaculé de la mort. du putain de carrelage. de la caillasse qui fait l’allée, d’la robe de la mariée. qu’il a jamais voulu épouser. des dentelles fines qui font suer ou du chien qu’il a toujours refusé d’adopter.
(c’est triste les regrets)
- j’vais y aller. il est stoïque, mais tout s’agite autour de lui. y a les questions qu’on essaie de poser, les réponses qu’il a pas besoin de formuler. il est sonné, uppercut, droite, gauche, suspendu au bout d’une autre corde. il la tient, du bout des doigts elle aussi. réalise pas trop. coupé dans la panique, il voit pas les visages. y a que celui de dale de coller à sa rétine, qui brûle comme une supernova. signe la paperasse qu’on lui tend. il a l’impression de payer des prestataires mikey, de faire réparer le filtre de sa piscine. quel échec.
ses cheveux bruns sont avalés par la fermeture éclair, on a pas idée de mettre un corps, une tête, dans un sac. ça ressemble aux housses de rangement qu’il utilise pour ses costumes. sauf que là, c’est son fils qu’on fout à l’intérieur. il s’demande si ils ont plusieurs tailles de sacs. si il y a suffisamment d’air qui passe [il est con]. il regarde marvin, à défaut d’mater le brancard qui s’barre. il dit rien. y a une forme de soulagement un peu curieuse.
de calme, d’apaisement qui vient ronger les restes. il regarde un peu moins en détails tout autour de lui. y a encore la corde qu’est suspendue là. qui nargue le calciné, le mortel, l’estropié. il en a plus rien à foutre. il s’en fout. quel enfoiré. il a l’regard un peu plus dur quand il pense à son ex-femme mikey. quand il pense aux panachages de fleurs sur le cercueil. putain. il envoie la chaise de bureau dans l’mur, rêve secrètement de tout saccager en minuscules petites échardes qu’il enverrait au monde entier. il peut pas. ses jambes le supportent à peine quand il fait un pas devant l’autre. marv- il sait plus quoi dire, il a vraiment une sale tronche marvin. [à défaut de voir la sienne] il lui renvoie tout en pleine figure. j’peux rester chez toi? crampe qui permet pas d’sourire convenablement. pas sûr qu’il puisse aligner de nouveau tous les muscles. il peut pas être là, à démolir l’appart pour chercher une lettre d’adieu qu’existe pas.
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MessageSujet: Re: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptySam 29 Sep - 21:55

ça y est. la fourmilière s'ouvre au monde. les reines rentrent en première. ça commence à grouiller. les soldats. puis les ridicules fourmis qui s'entassent devant la baraque. pour lever un peu le pied du sol, espérant deviner ce qui ce passe à travers la fenêtre. la sirène qui s'arrête pas. ça fait grogner marvin quand on lui pose des questions. il répond pas. y'a sa bouche qui forme une boue dégueulasse. pas propre quand ça sort. une boue composée d'insulte et de jérémiade stoïque. parce que marvin (en plus d'être vide) il bloque. sur ce qui ce passe. parce qu'au lieu de voir dalton, il voit bambi. faut croire qu'ils se sont passés l'mot pour les prénoms à la con. il regarde ce corps rigide qu'est entrain de se vider inconsciemment. il voit plus la peau congelé d'dale. il voit la peau fine de bambi.
ses cheveux blonds matelassés qui s'prennent dans la fermeture éclair du sac. ses yeux encore ouverts. les deux prunelles bleus océans qui viennent de s'échouer à cent milles pieds sous sable. de là, il entend la respiration d'bambi. des murmures qui lui assurent que c'est bientôt son tour. que les pieds noirs sont ceux de sa gamine. que ce torse mort, c'est celui de sa fille. on lui pose des questions sur dalton, il entend que le prénom de bambi à droite. on l'appel à gauche, il pense devenir fou en voyant son visage accroché à une vulgaire passante. ses yeux se tournent vers mikey, y'a le visage de mathilda rouge sang qui l'engueule. parce que ça va être de sa faute si elle se casse. de sa faute si toni et asher finisse dans le même sac. drôle de tableau. imaginer quatre corps enfermés dans un sac pareil.
il n'arrive pas à s'empêcher de suivre la route de ce brancard. le voir défiler comme si c'était le plus beau jour de sa vie (le dernier en l’occurrence). à la montée dans le camion, le sac s'échoue à terre. il entend d'là les cris de stupeur et tous les regards qui s'tournent vers mikey. il regarde ailleurs. les yeux vitreux, lui aussi au bout d'sa vie. dalton qui remonte sur le brancard aidé de trois quatre passants. le respect d'un mort. ça lui titille la conscience. gueuler que c'est inadmissible. ça serait son style. son genre. son dada. marvin il est entrain de crever. la fin du monde pourrait s'échouer à ses pieds, qu'il ne bougerait pas. c'est finit là. il se demande si c'est finit. toujours pas?

ils se sont tous barrés en l'espace d'un battement cils. il se réveille à peine marv en entendant un bruit sourd. il papillonne. retombe sur le monde, communément appelé terre. la chaise de bureau qui peine à rester debout. il prend pitié. c'est pas de sa faute à la chaise. en y réfléchissant bien, peut-être que oui. elle aurait pu, ne pas céder sous le poids de dale. rester si bien scotché dans le sol, que le gosse se serait retrouvé les pieds sur terre toute sa vie. une vie. il aurait fait quoi de sa vie dalton? acteur porno? chimiste? joueur de basketball pour graille les marches de son père? clochard? il aurait pu devenir un grand con comme un grand homme. vivre tant de chose. penser tant de chose. en bien ou en mal. marvin il l'aurait saoulé tous les soirs à base de bourbon et d’ânerie. il se serait marié avec bambi. mikey et marvin, habillé sous forme de prince, sous l'église si sainte. si sainte qu'ils accueillent des morts à pied. plus il y pense, plus le visage de dale se transforme en monstre. en visage blanc, globuleux dont les lèvres violettes s'agrandissent jusqu'à exploser. nouveau retour sur terre quand son prénom est cité.
- il m'faut du bourbon là. je tiens plus, mike.
il tient plus marvin. trente minutes (une heure??) [trois heures????] qu'il tient debout sans alcool renouvelé. il sort de sa poche arrière une fiole grise métallique. sa seule solution de secours. beuverie cul-sec. il entraîne mikey dans sa chute bourrée. il trace marvin. non seulement, il veut dégager de là. mais il veut boire. boire à plus rien penser. boire à oublier la mort stupide de ce gros con de dale. il va pas gâcher sa vie. pour une mort. sans remord. il en avait rien à foutre de lui. de son père. il lui cause misère gratuitement, plus là dans les alentours, pour le punir de sortie pendant des années.
il serre le poignée de mikey le long de sa course jusqu'à chez lui. manque de marcher sur le sang séché. il le lâche. deux secondes. pour se ruer vers sa meilleure bouteille. deux verres à la main. il les balance sur le comptoir de la cuisine. ça se remplit en deux secondes. il prend pas le temps de trinquer que son verre est déjà finit.
- un deuxième?
il demande sans demander. ça se remplit. ça se vide. ça se remplit. ça se vide. trop vite. mais y'en a besoin. les larmes sont finit. la tristesse qui se change déjà en déni total. il regarde mikey dans les yeux, prêt à lui demander quand est-ce que son gosse rentre après les cours. ça arrache la gueule de se dire tout ça. ça arrache sa patience minime. il boit marvin.
- putain, mais quel con!
il s'énerve comme un gosse n'arrivant pas à finir son niveau. il vient à jeter son verre contre le mur de la cuisine. il finira au goulot. il l'insulte de tous les noms. dale mérite plus que ça. parce qu'il déchire le dernier bout de conscience de marvin. parce qu'il est à bout. au bout du rouleau. il fixe mikey. mais y'a rien qui sort pendant quelques secondes. quelques minutes. ça devient long. agaçant. pour lui comme pour mikey. puis ça finit par sortir.
- mec. j'veux pas qu'ça m'arrive.
comme choper la peste ou Ebola,
comme une angine ou des poux.
il veut pas que sa gamine elle meurt.
ça se refile la malchance??
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MessageSujet: Re: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptyLun 1 Oct - 22:38

l’odeur au dehors est toujours aussi forte et agréable mais c’est bien à l’intérieur qu’il se noie au fond d’son verre. il est sur un entre-deux mikey, débile. il pense aux figures en porcelaine, fracassées. là où il s’est pris une raclée. ce qu’on appelle une bonne branlée. juste ce qu’il faut pour pas avoir la main trop lourde. après il a poussé, y avait plus personne pour se manifester, pour faire d’la peine aux peaux mortes qui font plus sans déambulateur. ça prend d’la place, il peut pas jouer sur les fauteuils roulants mikey. quand elle a cassé sa pipe; la vieille, il en avait rien à foutre. il voulait un nouveau chien, c’est tout. si il pleurait, c’était pour ça. mais maintenant il avait quoi ? qu’est-ce qu’il avait de plus triste ? qu’est-ce qu’il avait de neuf pour faire fonctionner ses organes à l’endroit ? une bouteille.
les autres suivront, il y en avait trop besoin.
peut-être qu’il va s’acheter un chien; qu’il appellera averell parce que des quatre c’est le plus con. et qu’un chien, par définition, c’est con aussi. ça ramène un bâton, ça aboie et ça chie dans l’jardin quand il faut pas. ouais, il va adopter un quadrupède. le chien que son fils a toujours avoir, là, pour bien l’faire chier de là où il est; la morgue. il aurait dû lui foutre une bonne branlée à dalton, au moins une, il aurait pas démérité.
pourquoi quand il dit deuxième marvin, il a l’impression que c’est la deuxième bouteille ? mikey il s’force, ça lui brûle la gorge comme si c’était sa première cuite, y a pas d’envie. il oublie rien. y a le regard qui se durcit, parce que ça pèse, ça pèse trop au fond d’ses tripes. il serre le verre entre ses pattes, fort, avance son pion à chaque fois que marvin approche la bouteille. l’est pas con, il sait comment il fonctionne.
marvin, il a ce regard qui jette de l’huile sur le feu. les mots- arsenic.
- quoi ? tu veux pas que ça t’arrive ? merde alors, il devrait s’assoir, mikey. souffler, dormir, prendre une douche, manger des cornflakes, aller faire des courses, au cinéma, voir le 36e marvel de l’année. même son inspiration se saccade, même ça, il arrive pas à l’faire correctement.
- oh mais ça va pas t’arriver, j’te rassure vieux.
tu vas t’faire une hépatite bien violente, de nous tous c’est toi l’prochain.
il fait glisser la bouteille jusqu’à marvin mikey- faut croire que rien ne soit suffisamment fort. tout à un goût de vide, de pisse et d’espace. et c’est génial, oui.
tu vas partir bien avant bambi,
tu vas partir bien avant moi marv.
si t’as d’la chance je signerai ta paperasse et on t’foutra dans un putain. de sac. DE MERDE.
il perd son calme mikey, tout court. et marvin, marvin il est juste là au mauvais endroit. l’image est précise, beaucoup trop précise. ça l’débecte.
(j’ai envie d’buter tout le monde,
qui serait assez con pour s’foutre en l’air ? pour s’dire, le problème c’est moi et pas les autres.)
- ziiip, il ferme la fermeture éclair mikey. il fait ça très bien, les imitations. faudrait qu’il monte un one man show. l’humour noir, paraît que c’est indémodable. il fixe marvin, il fixe marvin tout du long. il le flingue avant l’heure. est-ce que ça sert, d’être intelligent dans des cas comme celui-ci ?
la tête tombe contre le comptoir; il respire bien fort mikey, on a pas idée de parler des vivants et d’les envoyer directement dans la tombe. c’est pas correct. il lui dit pas, que c’est un sale alcoolo; y a plus besoin à ce stade.
- si j’crève avant. ce qui est envisageable, faut quand même que j’appelle mon ex. il pouffe de rire. j’ai $300 000 sur un compte, t’achèteras d’la merde avec. silence, il réfléchit mikey. l’impression d’oublier quelqu’un d’important. j’veux juste que tu gardes mon chien - que j’ai pas encore. un bâtard fera l’affaire. il s’redresse lentement, en hochant la tête.
il pense déjà à son boulot, et un peu à son fils.
- j’veux plus jamais, entendre son prénom complètement naze. t’entends marv ?
plus jamais.
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MessageSujet: Re: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptySam 6 Oct - 19:38

l'orage tonne dans les yeux de mik'. le ciel qui se couvre d'une délicatesse malfaisante. l'odeur puissante de l'enfer qui souffle à sa bouche. les oreilles qui sifflent une litanie orchestrale. la troupe s'installe dans le fond de la pièce. accorde pendant une seconde (à peine) violons, flûtes, basses, pianos, cymbales. et le concerto débute. il s'emballe dès les premières notes. le sursaut qui fait trembler les sièges. les yeux sont braqués sur le lustre de cristal qui chante à l'unisson. la chanteuse d'opéra s'emporte d'une voix mélancolique. hargneuse. le public se crampe. à tout moment, ils s'attendent à voir ses cordes vocales exploser. sa gorge qui laissera une couleur rougeâtre sur les lames de la scène. y'a des violonistes qui perdent des cordes. des notes. une fausse note chez la harpe. ça boum. ça clap. ça tint. ça zirp. ça shonk. ça crik. ça fiot. un boucan aveugle. les oreilles saignent. ça fait agiter le public. il s'amène à la danse. ça court. ça s'envole. ça crame la tête contre le sol. ils frappent, ils frappent jusqu'à ce que le son disparaisse en même temps que leur cœur s'arrête. c'est un spectacle. une scène incroyable. jugement dernier sous ses yeux, marvin au premier rang. il garde son calme. alors que ses oreilles pissent le sang. que sa gorge reluque chaque poussière d'air. que son cerveau tape vers la sortie. que ses yeux pleurent rouges. que son corps se disloque à chaque tintement triangle. il assiste à la scène. avec un sourire. apaisé. serein de voir le désordre causer. la folie de l'humanité. il assiste à la fin du monde. patient et croquant de chaque nouvelle scène. ça devient
rouge.
rouge.
rouge.
et surprenant. beau à voir. il se délecte de cette fin. y'a une lumière (rouge)[rouge]-rouge- qui crame sa rétine. elle brûle. littéralement. la flamme qui s'embrase de tout son corps. ça pique. beaucoup. il reste là. à choper le reste du spectacle. le monde brûle. littéralement. la fin brûle. littéralement. en haut, y'a dieu qui relance le mode sans échec. les deux doigts contre sa tempe. parce que cette mélodie (douce aux yeux d'un seul être)[l'humain bennet] c'est hadès. qui s'marre dans sa grotte. qui balance un échec et mat radiant. il apaise son rire. croise un regard. celui encore en vie. marvin. toujours là. il se lève, commence à applaudir pendant que ses mains fondent. le dieu reclus s'approche. un éclair vrombissant s'insère dans l'image. un échange de regard. celui entre mikey et marvin.
ce moment où bennet compris l'importance de ses mots. ses mots bourrés d'alcool. de gras. de mauvaise vie. de mauvais choix. jamais rien loupé. jamais une occasion de manquée pour souffler le mal. d'un coup de paupière. d'un mouvement de coude. d'un battement de cœur. un putain de battement de cœur.
il commence à se noyer. ou alors, c'est juste son cœur qu'est broyé. dans les mains de mik. il le porte, le brandit fièrement. il l'écrase à chaque mot. chaque ton. chaque voix. chaque regard. chaque postillon. chaque hurlement. redevenu enfant, marvin il sait plus où se foutre. il est là. les yeux pleurant. s'imaginant mourir d'une maladie à la con. voir bambi à son enterrement. voir ses fils à son enterrement. entrain de rire. et mathilda. faire péter le champagne dans le fond. mikey, il serait même pas v'nue. trop occupé à en finir d'sa vie. mais pour l'instant, c'est lui le prochain. le grand voyant. il lui dit que c'est lui. il lui dit que c'est lui. le prochain. le grand gagnant au loto mortel. il s'appliquera tous les jours. belle tenue. belle mort. beau mort. faut qu'il rende jaloux les autres. parce qu'il aurait eu une belle mort. on se souviendra plus que d'ça. de sa belle mort. mort. mort. mort. mort. mort.

plus jamais.

on rallume la lumière. entracte. marvin laisse sa bouteille. bredouille. pendant d'amertume. on lui parle pas comme ça. on lui cause pas comme ça. le bennet, il crève. il crève déjà sans l'aide de mikey. et ces mots. ça tourne. il l'entend dans la bouche des spectateurs. ils chuchotent tous. un à un. la main collé à l'oreille de l'autre. à attendre. certains sirotent leurs boissons les yeux rivés sur sa gueule. marvin. marvin. marvin. y'a sa bouche qui s'ouvre. les lumières qui se reteigne. le ciel qui renfrogne les nuages d'éclairs noirs. y'a un plomb qui saute. l'esprit qui chancelle, on la diagnostiquera morte dix minutes plus tard.
- dale. dalton. dale. dalt. dalton.
t'entends?
dalton.
ton putain de gosse.
de merde.
tu sais même pas t'en occuper.
mort. il aurait été mieux mort-né.
c'était p'être qu'un pédé. comme toi.
comme son papa.
dalton. dalton. dalton.
j'suis sur qu'il te crache à la gueule d'là où il est.
il s'marre. parce que t'es plus qu'une épave maintenant.
t'es finit. comme ton gosse.
dalton.
dalton.
dal-ton.

il arrive même pas à hausser le ton. c'est lui la chanteuse d'opéra. ses cordes vocales ont éclatés sur la scène. il se retrouve dénudé. debout. brindille immobile. le monde s'arrête. vraiment. il pense, il croit, il en est même sûr de ce qu'il avance. il le ressent. que le monde ne tourne plus. qu'il est arrêté. que les gens sont figés à l'extérieur. que leurs pensées s’accommodent à l'arrêt. que les bambins nés, sont morts pendant cet arrêt. que les mourants, sont vivants pendant cette pause. le cœur du monde se façonne autour des deux hommes. s'accapare de leurs émotions pour les brouiller en un nuage noir. que du noir. le noir le plus parfait possible. un brouillon noir sans forme. pendant l'espace d'une micro-seconde, marvin, il arrive à voir tout ça. c'est pas l'alcool, il pense pas. il croit pas. il en est même sûr de ce qu'il avance. puis quand le monde reprend. là. maintenant. c'est tout qui s'écroule. et son visage.
y'a plus rien dessus.
monotone.
vide.
finit.
ou juste,
mort. 
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MessageSujet: Re: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptyDim 7 Oct - 16:17

il verrait les papillons plutôt que la fosse commune. les dessins sur les murs plutôt que la maladie. les drôles de trajectoires plutôt que l’arrêt cardiaque. le jaune plutôt que les bombes. il cherche un endroit un peu mieux mikey, qui fasse le rat plutôt que le roi. un trou pour se terrer, pour s’enterrer, pour creuser jusqu’au centre de la terre. mais il est planté là, seul, sur un morceau de trottoir. et tout le monde s’amuse, et personne n’y prête d’attention. il est calé mikey, en face du parc pour enfants. de l’autre côté d’la route. ses doigts se posent sur le pelage crasseux et noir de la bestiole.
- j’ai suffisamment d’merdes pour que t’en rajoute une couche. paraît que ça porte malheur un chat noir, mais qu’est-ce qui pouvait lui arriver de pire ? peut-être qu’il ferait mieux, lui aussi, de cracher à la gueule de tout l’monde. ça serait une chouette histoire à raconter à la lampe torche la nuit, aux gamins. peut-être bien qu’il pourrait réutiliser la même corde, couper la chique à tout l’monde. peut-être bien que sa maison serait raser par un bulldozer géant. avec de la chance, on s’tromperait peut-être de maison pour ratisser le terrain de marvin. ça serait pas du luxe.
///
les syllabes. ne veulent plus rien dire. son prénom sent l’brûlé. ce qui est irrécupérable. le manche qui se dessoude de la poêle quand on frappe trop fort sur quelque chose ou quelqu’un. quand les entrailles sortent indécemment des poitrails. c’est pourri, pourri jusqu’à l’os, pas comestible. ça ferait même pas un festin pour un banc de mouches à merde. retour de bâton, boomerang, paf. ça laisse une brûlure indienne sur le bras. il a les joues boursouflées et le regard écœuré. il aimerait s’dire que c’est un mauvais moment, mais la douleur est une saison. il a le poids qui s’estompe sur ses épaules. son rire qui s’estompe dans un silence. il s’entend pas pleurer, il entend seulement marvin. distinctement. distinctement. les syllabes. dal-ton. dale. il s’tient la tête mikey, il s’marre. les doigts pincent ses paupières qui aimeraient pouvoir pioncer tranquille. il aurait dû le serrer plus fort. dire je t’aime. crier à la mort. demander un échange. un sursit. vendre son âme au diable pour le peu qu’elle ait de la valeur. c’était même pas sûr. il aurait dû construire un bunker, abattra les poutres. apprendre un bête tour de magie, apprendre à jouer de la trompette, au moins une chanson. lui apprendre à siffler.
mais il a rien fait de tout ça. il s’est barré,
il l’a envoyé chez sa mère quand ça l’emmerdait. quand ça tombait pas juste dans son emploi du temps. la case horaire était juste,
trop petite.
et dale, il était géant. dale il prenait trop d’place. dale il demandait trop d’efforts. la bouche se tord, les incisives se plantent comme des piquets de bois. clôturent. il a plus aucun mot à répliquer mikey. il aurait pas trouvé meilleure arme chimique pour s'apitoyer sur son sort. il fronce les sourcils, il s’dit que c’est l’alcool. il s’dit que c’est trop censé. qu’il sait pas plus jouer de l’orgue que de la trompette. il s’dit plus rien. c’est vide. incroyablement vide. - je mérite pas ça. c’est pas audible. c’est qu’un chuchotement qui rêve d’une tribune. les crocs qui vrombissent sur une proie qui peine à crever. il regarde marvin, le super marvin. le prestigieux marvin, avec sa sale gueule et ses joues bouffies. l’empereur marvin qu’est un putain d’modèle d’intégrité.
qu’est-ce qu’il faisait d’mieux que les autres lui ? il était minable un jour sur deux. il fait pas mieux. il fait ni moins bien ni mieux que lui.
alors pourquoi c’est son gosse qu’on irait enterrer d’ici la fin d’la semaine ? pourquoi c’est son fils qu’on descendait six pieds sous terre ? funérailles clinquantes.
il aimait pas la vie, et bah qu'il crève ce fils de pute.
crève;
CR7V.
crève.
crève,
marvin.
il lui fout une droite mikey, mais il s’arrête pas. il continue. il sent trop d’choses cogner contre ses phalanges. il frappe tant qu’il peut, il frappe. il frappe. il frappe. il pleure. il frappe. il pleure. il frappe.
il voit flou, s’étale par terre contre le frigo. il regarde plus marvin maintenant.
j’veux plus jamais t’parler.
et t’as pas intérêt d’te pointer à l’enterrement non plus marvin bennet de mes couilles.


- j’me casse. il se frotte les yeux sans distinguer les couleurs. faut qu’il arrête de boire mikey. faut qu’il arrête d’attiser le feu en faisant un appel d’air à chaque fois. faut se lever, dégringoler un peu plus haut, marcher droit. un pied après l’autre.
c’est pas si difficile. ça va pas de papa à maman. ça va de papa à la morgue.
c'est pas la mort.
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MessageSujet: Re: trois fois rien (marvin)   trois fois rien (marvin) EmptyMar 9 Oct - 18:09

c'est con. mais quand ses mots se sont tuent, il se demanda. qu'est-ce que je ferais si là, j'étais au bord d'une falaise? y'a ses mains qui cramponnent sa chemise. l'enfant qui se rend compte de sa bêtise. il cligne des yeux. cuisine qui se transforme en horizon. l'horizon courbé. des vagues si plates. un sable inexistant, remplacé par un barrage de rocher. y'a la proue d'un bateau au loin, qui commence à s'enterrer dans l'eau. il se rendra compte plus tard, que c'était l'âme de mikey qui coulait à flot. le courant d'air lui fait tourner la tête. ses cheveux qui s'envolent, sa peau qui frissonne et les yeux rivés sur le passé. là où c'était bien. la case où c'état mieux avant. il peut voir dalton et bambi courir sur le bord de la route en se fichant de se faire percuter par une voiture. marvin qui ouvre sa troisième bière sans rechigner, mikey qui lui explique les dernières traces de son match à la con. y'a mathilda qui gueule dans le salon qu'ils ont pas intérêt à se bourrer la gueule. ça les fait rire ces cons. y'a un semblant de mutisme qui s'installe. les mots n'obligent à rien. les regards sont fait de bien grandes choses. y'a que des sourires qui se séparent cet aprem. des regards tangibles. des mains qui se tapent. qui s'affirment. qui se demandent à quand les premiers mots. c'est marv qui, chopant la première glaive sous la main, fait tomber le préjudice.
- ça va plus du tout, t'sais. j'en peux plus du tout, mik.
la beauté du tableau qui se déchire. un truc qui tourne mauvais. ça se sent dans l'air, y'avait même pas besoin de deviner plus que ça. dale qui s'explose sur la route. bambi qui évite de justesse une voiture. mathilda qui pense à faire ses affaires (le lendemain, elle n'était plus là) marvin qui craque, pense à l'alcool, se dit que ça fait trois semaines qu'il n'a pas bu autre chose que ce désire. puis t'as mikey. silencieux. à regarder. pas l'air soucieux. ça se tramait dans sa gueule. dans son regard. il a rien dit, marv, il a pas cherché plus loin. le lendemain, dale était de retour chez sa mère. trop de lendemain. trop de vent soufflé. trop d'indice dans l'herbe qui s'effritait sous ses pieds. c'était fichu. comme un coup de pinceau en trop, ça gâchait la vue. plié au temps, il s'en doutait. voir ce poignet. trop près de son visage. ils se sont déjà battus. pour des merdes. pour rien. pour l'histoire de se défouler. ça finissait en rire cosmique. là. juste là. ce poing mangé. c'était autre chose. y'avait comme un goût de,
de rage.

ça ce démène pas pour autant. ces mots, il les a gagné au prix concours du village. le visage fier, brandissant le trophée au dessus de sa tête. il check la foule, ils ont l'air ravis. ravis de voir un gagnant comme lui. à se faire massacrer. un appel à l'aide quand il tente de le repousser d'une main. une main ridicule qui vient seulement s'accrocher au t-shirt voisin. il encaisse. les yeux dans le vide. l'habitude de ne plus rien ressentir quand l'alcool débarque. l'impression que la bouteille de bourbon s'est personnifiée. une jolie femme. cheveux noirs, yeux noirs, la peau métisse et de grandes jambettes. si longues. si fines. si parfaites. elles sont douces à la vue, fragiles au touchés. elle l'enroule dans ses bras. elle embrasse chaque peau touchée par ses poings. elle le console. elle l'insulte. elle l'embrasse. elle lui fait oublier. elle lui fait rappeler. le manque. l'envie. le désir. la bête. la haine. la rage. la rage qui finit par le dégager. un coup de pompe pour le ramener sur terre. 'mec, fait pas c'que tu pourrais regretter.'
il rame. le cerveau en vrac. il cherche le bouton reboot. il se redresse sur ses coudes, colle son dos contre le premier meuble qui passe (son joli meuble à bourbon)[et autres mets paradis] ça continue à gueuler. son oreille droite siffle. il y touche pas. il touche à rien. une poupée maltraité, laissé tombé dans la boue. faut attendre l'évasion de l'humain pour bouger les membres. il raconte de la merde mikey, ça change pas. comme toujours. comme toujours. sous ses lèvres éclatés, on pourrait croire à un sourire. il souriait.
- j'viendrais t'voir tous les jours.
c'est promis.
- j'irais à son enterrement.
les couilles bien en place, c'est promis.
- rentre bien.
je t'en supplie.
il se passe en boucle une cassette. nostalgie. où y'a la voix de marvin qui chiale en fond. le cœur en miette, posé entre ses mains. 'fait pas de connerie, fait pas de connerie, fait pas c'que tu pourrais regretter mec' ; c'est marvin. le cœur de mikey dans ses mains. en miette lui aussi. il tremble. comme une feuille, c'est terrible. le visage en sang, il y touche toujours pas. sa bouche cesse de bouger, mais la voix s'envole. elle gigote. elle danse pour faire venir la pluie. ou la malchance. il y connait rien aux danses hindou. mais il remet pièce par pièce. il tremble comme une feuille, alors, presque au but, il recommence. encore. et encore. et encore. infiniment. oubliant que son cœur aussi est cassé. mais il s'en fou, il le laisse pourrir en arrière plan. parce qu'il touche au but. il touche au but. c'est promis.
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