lost and found. (oliver)

Lost and found spending my days far from home it's a life I really ought to know away from the ones I love most and I know the way I left was cruel I confess saying goodbye was never easiest MUSIQUE

Nouvelle journée. Réveil aux aurores, service en journée, cette fois-ci. C’était le plus pratique, mais pas le préféré d’Antonia. Le plus pratique, car il n’y avait pas besoin de faire garder sa petite-soeur : l’état s’en occupait, elle était à l’école. Mais beaucoup moins intéressant pour elle que celui de la nuit : l’adrénaline, le danger, elle aimait ça. New York était une ville unique au monde, mais elle ne dévoilait tous ses charmes qu’une fois le soleil couché. Et tout comme elle, les gens ne dévoilaient leur vrai visage qu’à ce moment-là. Un voile sombre tombait, et un autre se relevait, pour laisser entrevoir des vérités, si criantes, si frappantes, mais passées inaperçues en journée. Voilà pourquoi Antonia aimait tant le service du soir : un service fatigant, éreintant, épuisant, mais plein de surprises pour la flic passionnée qu’elle était.
Mais celui de la journée ne la dérangeait pas pour autant. Il était un peu plus routinier, et lui permettait donc de souffler un peu. Se reposer serait un bien grand mot, elle ne se reposait jamais. A peine levée, le petit déjeuner à préparer. Puis sa soeur, à déposer. Avant de prendre la direction du poste de police, où ses collègues l’attendaient. Et enfin, sa journée de travail qui commençait. Des interrogatoires à mener, des gens à visiter, de nouvelles affaires qui débutaient, d’autres qui se terminaient. Mis à part actrice, son rêve de gamine, elle n’aurait probablement jamais pu faire un autre métier que celui de flic. Elle supportait bien trop peu l’ennui pour ça.

Mais ce dont elle ne se doutait pas, c’est que cette journée lui réservait des surprises oh combien inattendues. « Mec, j’ai pas encore fini de boire mon café. La règle, c’est on ne discute pas tant que j’ai pas fini mon gobelet. Même s’il est 11h, j’ai pas fini mon gobelet. » Une règle connue de tous, puisqu’elle travaillait là depuis déjà pas mal d’années, la Tonia. Et elle s’était faite sa place. Antonia, ou Tonia, surnommée Tony surtout par ses collègues, affectueusement. Tony, pour une femme dans un milieu plutôt masculin, et qui s’en sortait finalement très bien au milieu de bonhommes, parfois bien plus âgés et expérimentés qu’elle. « Hein ? Quoi ? » Tonia manqua de recracher tout son café, regardant son collègue avec de grands yeux. Le gouverneur. Le gouverneur était là, dans les locaux, pour une revue des troupes. « Pourquoi personne m’a prévenue avant ? » Parce que c’était le gouverneur, quand même. Et son bureau, sa tenue, elle, tout, était en désordre, pire que Bagdad. Elle termina rapidement son café, jetant le gobelet plus loin en essayant de mettre de l’ordre sur son bureau et par la même occasion dans ses cheveux, sous le regard amusé des autres, alors qu’elle percevait déjà un groupe de personnes arriver. Le gouverneur était sûrement parmi eux.

@Oliver MacPherson

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Il y a environ 26 ans. C’est là que Oliver MacPherson, juge de paix, avait commit l’irréparable. Une soirée bien arrosée, les courbes d’une magnifique mexicaine, il avait osé la faire venir dans sa chambre, alors que sa femme était à l’autre bout du pays, à prendre soin de leurs enfants. Il avait partagé ses draps avec la demoiselle, oubliant tout ce que l’étiquette lui avait apprise. Bien entendu, il n’avait pas laissé son numéro ou quoique se soit… Cependant, Oliver MacPherson, ce n’est pas un nom que l’on oublie facilement. Il savait que la demoiselle le retrouverait au besoin. Bref, cette histoire avait été enterrée et personne dans la famille MacPherson, mise à part lui et Louisa, savait ce qui c’était réellement passé. Le temps fait bien les choses… Lors de la mort de sa femme, qui avait été rendue public, le Gouverneur avait reçu une lettre lui mentionnant qu’il avait une fille. Son cœur s’était serré dans sa poitrine. Il devait gérer la mort de sa femme et l’annonce qu’il avait une autre fille. Comment allait-il pouvoir la retrouver… Sans attendre, il avait fait sortir les registres d’adoptions. Il voulait savoir qui était sa fille. Il était dans tous ses états. Ce fut pire lorsqu’il découvrit que la demoiselle travaillait pour le service de police de l’état de New-York. Il lui a fallu 6 mois avant de prendre son courage à deux mains, demandant à rendre visite au poste. Il fit croire à une rencontre de routine, mais en vrai, il voulait voir son regard, son sourire.

C,était aujourd’hui le grand jour. Enfilant un costume gris et une chemise clair, il suivit à la lettre ce que Maggie lui avait donné comme recommandation. Épinglette du drapeau américain sur le col de son costard, il marchait dans les couloirs, affublé de ses gardes du corps. Il serra quelques mains, le sourire bien apparent, puis il arriva à elle. Son cœur manqua sûrement un bon. Ce qu’elle était belle… Le même regard foncé, la même bouche pulpeuse… Mais elle avait un petit des MacPherson bien apparent. Elle dégageait une certaine confiance. «Agent De Barros…» La poigne de main fut douce. L’envie de lui dire devant tout le monde le prit aux trippes, mais quelqu’un l’interpella. Il lui jeta un dernier regard avant de suivre le chef de service. Il se posa dans une salle puis les agents défilèrent, 1 à 1 et puis arriva le tour d’Antonia. Sans attendre, le gouverneur demanda à ce que tout le monde quitte la salle, le laissant seul avec Antonia. «Alors… J’ai vu que vous aviez été adoptée, je me trompe?» Il ne devait pas lui dévoiler immédiatement son identité… Il savait que la demoiselle serait sûrement boulversée.


@Antonia De Barros

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Antonia n’avait pas eu une enfance facile, bien au contraire. Même son adolescence avait été difficile. Ballotée de famille d’accueil en famille d’accueil, elle avait fini par saturer, par en avoir assez, par prendre ses affaires, prendre sa petite-soeur adoptive, et par s’en aller. Le fait de s’être « émancipée si jeune, d’avoir malgré tout réussi à s’en sortir… Lui avait donné une certaine confiance en soi. Elle avait réussi. Malgré ses difficultés, elle avait réussi. Elle ne roulait pas sur l’or, elle rencontrait toujours de nombreuses difficultés mais… Elle avait un appartement, elle avait une voiture, elle avait un métier respectable. Sa vie n’était pas parfaite, elle se sentait parfois très seule, mais… Mais elle avait la tête hors de l’eau, et c’était tout ce qui lui importait. Avoir la tête hors de l’eau. Et avancer. Elle avançait peut-être plus lentement que les autres, à un rythme différent, mais elle avançait.

Difficile d’avoir le même rythme que les autres, avec un passé différent et une histoire si peu commune. Savoir d’où l’on vient, pour mieux savoir où l’on va. Antonia ne savait pas d’où elle venait, et elle avait plus ou moins fini par se faire à l’idée qu’elle ne saurait probablement jamais. D’où elle venait. En tout cas, ces idées étaient bien lointaines pour le moment, alors qu’elle accueillait comme tous les autres agents le sénateur. Un peu prise au dépourvue, car personne n’avait pris la peine de la prévenir. Mais elle n’en était pas moins fière pour autant. Elle allait accueillir le sénateur, en tant qu’agent des forces de l’ordre, de ceux qui faisaient régner la paix dans la ville. Elle était très fière de son métier, et fière de représenter sa profession. « Bonjour sénateur MacPherson. » Elle lui offrit son plus beau sourire, alors qu’elle serrait sa main, sans se douter de quoi que ce soit. La jeune femme ne soupçonnait pas un seul instant ce que tout cela pouvait signifier. Ce que cet homme pouvait signifier, pour elle. Elle ne put, malgré tout, s’empêcher de se sentir troublée. Troublée par ce dernier regard qu’il lui jeta, avant de suivre le chef de service dans la pièce adjacente.
Et bientôt, ce fut à son tour d’y aller, pour s’entretenir avec lui comme pour chacun des agents. Probablement une formalité, se présenter rapidement, rien de plus. Qu’elle croyait. Rapidement, le sénateur demanda à ce que tous les autres agents quittent la pièce, alors qu’elle s’installait sur la chaise face à lui. « Adoptée ? » Elle eut du mal à cacher sa surprise. Comment… Avait-il su ? Peut-être avait-il accédé à son dossier ? « C’est bien ça… J’ai été adoptée. Adoptée plusieurs fois. Enfin, c’est une longue histoire, vous savez sûrement comment ça se passe pour les enfants adoptés. Pour les enfants adoptés malchanceux, on va dire. » Elle laissa échapper un petit rire, préférant justement en rire qu’en pleurer. « Si je puis me permettre… Pourquoi cette question, sénateur… ? » La jeune femme était perdue, ne comprenant pas… Pourquoi. Enfin, elle supposait qu’il y avait sûrement une très bonne raison mais… Pour le moment, elle se sentait… Perdue.

@Oliver MacPherson