douce nuit. (astrée)

c'est la fin. la fin d'une journée de merde. la fin d'une après-midi de dur labeur. le boss était énervé et pourtant, ce n'est pas faute de lui avoir fait plaisir le matin même. faut croire que ce n'est jamais suffisant. alors belle, elle a décidé qu'elle aussi, elle ferait la gueule. elle n'a parlé à personne pendant ces dernières heures. elle a subi les regards noirs, interrogateurs de ces collègues tout en gardant le mystère. les écouteurs plantés dans les oreilles, elle s'est enfermée dans sa bulle, listant les invités prévus pour la réception de mercredi soir. retapant le plan de table afin d'éviter les querelles et favoriser les alliances. un travail chiant, ennuyant et pourtant, nécessaire. ce soir, elle ne s'est pas faite prier pour quitter à l'heure. elle est même partie légèrement en avance étant donné qu'elle a plusieurs heures de rab au compteur. elle a gagné le métro, s'est laissée conduire jusque dans le bronx. forcément, elle a fait un tour par la case dealer avant de rentrer dans son petit appartement pour y retrouver sa colocatrice et meilleure amie, astrée. la douce astrée. la jolie astrée. une partie de sa vie et la seule constante de son existence. t'es où chaton? j'ai ramené de quoi s'amuser! et elle n'avait pas le droit de dire non, la belle blonde. parce que belle, elle a besoin de décompresser, besoin de balancer tout ce qu'elle avait sur le cœur autour de quelques substances dont la plupart des jeunes se passeraient bien, dont elle devrait se passer la gosse.