high by the beach / clara

T'as besoin d'air, de quitter les murs pourtant bien décorés de chez toi. tu as besoin de respirer, de te sentir encore vivante. Tu pourrais faire comme ces jeunes, trouver quelqu'un pour s'envoyer en l'air, mais t'es pas ainsi, et puis, il n'y a qu'une personne que tu aimerais dans ton lit, celui qui pourtant t'as brisé le coeur. Tu sors de chez toi, prenant la voiture pour faire un peu de route et te garant finalement non loin de la mer. Les pieds dans le sable. Tu avances alors, les lanières de tes chaussures entre tes doigts, marchant sur le sable frais. tu soupires, tout est si calme et ça te fait du bien de prendre un peu de temps pour souffler. Tu es épuisée, fatiguée depuis six mois. depuis la mort de ta mère tu ne fais que prendre soin des autres. tu veilles sur tes frères et soeur, tu veilles sur ton père et aujourd'hui tu dois veiller aussi sur ce petit être qui grandit dans ton ventre. tu es épuisée alors que ce n'est que le début. tu as rarement du temps pour toi, mais là tu en as besoin, tu veux souffler et réfléchir sans pression. et aujourd'hui c'est la journée idéale. ton père te donnant congès tu as pu arrêter de penser au boulot au moins pour quelques heures. tu peux te ressourcer au bord de l'eau. Tu continues de marcher jusqu'à voir cette silhouette sur le sable, tu grimaces, regardant autour d'elle mais ne voyant personne qui semble l'accompagner. tu approches, doucement, tu ne veux pas paraître menaçante après tout et puis, on ne sait jamais l'état de santé de la personne, des problemes qu'ils peuvent avoir. t'es bien placée pour le savoir. « mademoiselle ? ça ne va pas ? » une moue inquiete sur le visage, t'es comme ça. du genre à t’inquiéter pour une fille que tu ne connais pas, elle semble jeune, peut-être dans l'âge de tes soeurs et tu ne peux t’empêcher de jouer les mamans ours comme tu le fais avec les jumelles. « vous avez besoin d'aide ? » tu es prête à sortir ton téléphone pour appeler les secours si elle est en plein malaise ou fait une crise.

l'air marin te fait du bien. ça te ressource un peu et ça te réveille un minimum. tu as au moins la force de regarder devant toi. le changement de temps sur new york fait que les vagues se font plus fortes et que le vent est beaucoup plus frais. mais finalement c'est ça qui te réveille un peu plus. tu t'es approcher d'une demoiselle qui avait l'air plus mal en point que toi, plus fatiguée en tout cas et tu ne sais pas vraiment si tu vas devoir appeler les secours ou non. tu ne connais pas vraiment les gestes de premiers secours, tu connais le numéro des pompiers c'est bien aussi. tu n'as jamais eu besoin d'apprendre ça, il y a toujours les agents de sécurité de ton père dans les parages, enfin plus maintenant que tu es une adulte et que tu as demandé a ton père de bien vouloir les rappeler à l'ordre. Mais tu as grandi avec ces types, pire que le fbi. t'es la fille aînée du gouverneur de l'état de New York, tu as grandit dans la politique mais toi t'es pas une politicienne, tu gère simplement les médias et les communiqués que ton père doit faire. tu gères les réseaux sociaux aussi, et les interview. tu es son attachée de presse et tu prends ton job très à coeur. pourtant en ce moment tu aurais bien besoin de congés, d'un week end loin de new york pour te reposer, avec tes sœurs pourquoi pas, ou toute seule pour faire le point sur ta vie. tu vas être maman, et tout cela risque de chambouler pas mal de chose. tu souris alors à la demoiselle, un sourire qui se veut doux et rassurant alors que tu viens t'asseoir a ses cotés. tant pis si tu as les fesses humides par la suite. « je comprends très bien oui. vous voulez en parler ? il parait qu'on se livre toujours mieux aux gens qu'on ne connait pas. » bon toi t'es pas sur de te livrer, elle pourrait balancer tes problèmes aux journaux ou ce genre de chose. mais tu peux toujours écouter d'une oreille rassurant et d'un regard tendre pour soutenir cette demoiselle qui semble épuisée de tout.