-- nothing burns like the cold.

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She hates her « job ». Abby, elle sait pertinemment qu’elle ne prendra pas des commandes toute sa vie, qu’elle ne passera pas ses journées à écouter les gens changer d’avis sur le niveau de cuisson de leur viande. Alors c’est sans se faire prier qu’elle range son tablier et quitte le restaurant sous l’oeil attentif de son responsable. Faux sourire affiché, il s’efface dès qu’elle passe les portes de l’enseigne. Urgh. Le vent est frais et les ondulations de ses cheveux virevoltent au rythme de sa marche alors qu’elle glisse les mains dans les poche de son perfecto. La nuit tombe sur Manhattan, elle observe la cohue sur les passages piétons et le non-respect des feux, caractéristiques du comportement des new-yorkais à une telle heure. A n’importe quelle heure. Elle soupire, ses yeux se posent sur la bouche de métro et elle hésite, l’espace de quelques secondes à appeler un taxi. Les rues sont bouchées, elle se ravise et se dirige vers les escaliers qui mettent sous terre et se rassure; son porte-monnaie l’en remerciera. Le trajet et long, elle manque de s’endormir sur les fauteuils inconfortable de la ligne six, tellement qu’elle manque presque son arrêt pour la correspondance qui la ramène à Brooklyn. Elle traine des pieds jusqu’à la maison, endroit qu’elle considère comme tout sauf cela. Elle fouille son sac à dos, à la recherche de ses clés, tourne la serrure, ouvre la porte avant de la refermer d’un coup de pied sec; de quoi réveiller le meilleur des dormeurs. Elle sent la présence de sa tante, maudit l’architecte de la bâtisse pour avoir fait en sorte qu’elle soit obligée de passer devant la pièce principale pour rejoindre sa chambre. « Salut. » La politesse, toujours, lui dirait sa mère. Alors Abby elle s’en contente, et passe son chemin à une vitesse éclaire avant de se réfugier dans la chambre. Elle dépose son sac sur le bureau, se déchausse et retire son soutien-gorge avant de lâcher un soupire de satisfaction. Satisfaction qui ne dure pas, parce que la porte est désormais entrouverte.

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les choses s'étaient presque mouvementées dans ta tête, tu insistais sur le fait que ta nièce devait être au courant pour le bébé que tu attendais avec trung. ça avait été beaucoup trop rapide, jamais en tes vingt-sept ans d'années de vie, tu allais pouvoir dire que tu attendais un heureux évènement et tu as peur de sa réaction, de voir qu'abby n'allait pas très bien le prendre et que les choses devenaient un peu plus sérieux. t'es assise confortablement contre ton canapé, tu observes la télévision, envoyant de temps à autre un message texte pour informer trung que tout allait bien, que t'es pas perdue comme tu l'avais fais il y a quelques jours de cela. un bruit, te faisant sursauter et lever les yeux vers ta nièce qui revenait du boulot. elle reste froide, le genre froid que tu n'appréciais pas vraiment, surtout en sachant qu'elle vivait tout de même sous ton toit et que tu ne veux pas que cette éducation te colle à la peau. « je peux te parler ?. » ta voix raisonnait dans les pièces voisines, elle n'ose pas tourner la tête avant de s'enfoncer jusqu'à sa chambre. poussant un soupir, tu glisses ta main contre tes cheveux, baissant le regard vers le sol. qu'est-ce que tu as demandé à ta soeur déjà ? que tu allais prendre soin d'une adolescente comme si c'était ta fille ? ta main se pose automatiquement contre ton ventre, qui commençait déjà à paraître un peu. soupirant à nouveau, tu décides de te redresser sur tes jambes, marchant jusqu'à la chambre d'abby, toquant quelques coups dans la porte avant de l'ouvrir. « abby ?. » quelle question, elle ne s'était pas volatiliser mais tu voulais être sûre qu'elle était présente, comme pour toutes les fois où elle avait décider de sortir pour être avec ses copains et toi, qui était morte d'inquiétude de ne pas la voir revenir à la maison, après les petites heures du matin. « est-ce qu'on peut discuter, toutes les deux ? j'aurais quelque chose à te dire. »

@abby lloyd

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Cela fait plus d’un mois qu’elle a du, littéralement réapprendre à vivre - ses repères, ses réflexes et autres habitudes ont du changer du tout au tout, sans préavis aucun. Abby est longtemps restée dans le déni, accepter qu’elle ne reverrait jamais sa génitrice, accepter qu’il existe un monde sans elle a été trop douloureux et le chemin est encore long. Il faut dire qu’elle n’a pas versé une seule larme; elle a crié, elle s’est jetée par terre, s’est énervée contre la terre entière mais rien n’a jamais coulé. Comme une bombe à retardement, on la regarde et on se demande à quel moment est-ce qu’elle va craquer, à quel moment est-ce qu’elle commencera à faire son deuil. Habiter chez Ella, ça l’agace, ça l’irrite au plus haut point; elle se sent prisonnière sans l’être. Elle n’est pas conne, Abby, elle sait pertinemment que son comportement est inacceptable, elle sait que sa mère lui en aurait collé une à coup sur, she raised her better than that. Mais elle ne peut s’en empêcher, de se comporter comme une gamine, elle qui pourtant est déjà partiellement majeure. Elle lève les yeux au ciel, baisse les bras et se retourne pour faire face à la cadette des Lloyd. Abby ouvre les bras, plisse les lèvres, l’invite à travers ces gestes à lui dire ce qu’elle meurt d’envie de partager. Parce que oui, pour elle, c’est la seule raison valable pour qu’elle insiste autant - après, Abby prend toute simple question venant de sa tante comme une embuscade. « Ai-je le choix? » Politesse oui, pour l’amabilité, on repassera. La journée a été longue, elle ne rêve que de faire couler de l’eau brûlante sur sa peau, à en embuer toute la salle de bain. Elle souhaite regagner son lit et streamer des conneries, seule « J’écoute. » Elle se frotte la tempe et se laisse tomber sur son lit, y enfonce ses poings, l’air de rien. L’air de n’en avoir franchement rien à foutre, tout pour qu’elle la laisse tranquille au plus vite.

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tu t'en veux, de faire subir ça à abby, de lui demander de venir vivre chez toi à new york, loin de ta famille et loin de ses amis mais tu ne pouvais rien faire de plus. restant un long moment sans bouger, tu glisses doucement ta main contre ta nuque, la malaxant presque nerveusement. tu dois lui dire, tu dois lui avouer ce qui allait se passer dans les prochains mois, que tu allais accoucher d'ici huit mois d'un pur étranger. marchant le long du couloir, presque hésitante, le coeur palpitant dans ta poitrine, tu ne sais pas trop comment le lui admettre, ce qui allait se passer surtout dans les quelques minutes, suivant la nouvelle. toquant quelques coups dans la porte, cette dernière s'ouvre légèrement en cherchant le regard d'abby contre le tien. « non, pas vraiment. » soufflais-tu, baissant le regard vers le sol, marchant les quelques pas qui te séparaient de la brunette et de toi. tes fesses se posent contre le bord du lit, posant l'une de tes mains contre la couverture, prenant appuie sur celui-ci. l'adolescente, presque adulte, ne semblait pas vraiment vouloir entendre ce que t'as à lui dire. « écoute, nos vies risquent de changer d'ici quelques mois. » te pinçant la lèvre inférieure, tu poses tes prunelles contre ton ventre, d'un geste vif et rapide avant de poser ton attention vers abby, qui ne semblait pas vraiment être à ton écoute. tu en avais parlé à trung, que t'allais lui annoncer la nouvelle et que ça devait être long et pénible, qu'elle allait certainement te hurler dessus mais ce serait un poids de moins sur tes épaules. « ma belle, je suis enceinte. » ça avait l'air d'une bombe que tu lançais. ton coeur palpitait, tu avais l'impression de faire une crise cardiaque mais c'est très difficile de la voir, de l'entendre t'envoyer promener à toutes les fois et tes hormones n'allaient certainement pas t'aider.

@abby lloyd

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Elle n’a pas vraiment de plan, Abby. Comme si son existence avait été mise sur pause à l’annonce du décès de sa mère, elle vit presque au jour le jour, ne se souciant que peu de son avenir - si tant est qu’elle en ait un. Elle sait seulement qu’elle rêve de pouvoir toucher son héritage, de vivre seule et de pouvoir pleinement se concentrer à l’écriture. Elle n’a cependant réussi à rien écrire depuis, le syndrome de la page blanche est particulièrement sévère. Contrainte d’écouter la jeune femme avec qui elle n’a que quelques années d’écart - jeune femme avec qui il y a encore quelques semaines, elle appréciait pourtant, elle affiche finalement une mine faussement concernée. Elle la regarde s’asseoir, espère qu’elle fera en sorte de faire durer le supplice le moins de temps possible. « Oh. » Elle un hausse un sourcil, dire qu’elle ne s’y attendait pas serait un sacré euphémisme. Elle hoche la tête, un blanc qui n’a pas le temps d’en devenir gênant s’installe, puisqu'elle fait en sorte de le briser rapidement. « Okay. » Elle se mord la joue, n’est-on pas censé féliciter les gens quand ils annoncent ce type de nouvelles? Abby n’est pas mal élevée, juste profondément meurtrie et impassible par rapport à à peur près tout. Qu’Ella ait pris le temps de l’informer de sa grossesse ne lui fait ni chaud, ni froid - elle aurait pu lui faire part d’un cassage d’ongle et sa réaction n’aurait pas été bien différente. Hell, au stade où elles en sont, elle aurait pu ne rien lui dire et découvrir que son ventre s’arrondit et qu’elle prend du poids n’aurait pas suscité de commentaire particulier de sa part. Elle se gratte l’arrête du nez, passe son index et son pouce sur sa lèvre inférieure, avant de poursuivre. « Ne t’inquiète pas, je ferai en sorte d’être partie d’ici à ce que tu accouches. » Ca la bouscule un peu, et dans sa tête ça va très vite. Peut-être même est-ce un signe et devrait-elle s’en aller de suite? C’est un minuscule pincement au coeur qu’elle ressent qu’elle comprend que même sa sa mère n’est plus là, la vie continue. La preuve, sa propre soeur fonde déjà sa propre famille. Elle secoue la tête et pose les yeux sur la brune. « Uh.. Est-ce que ça va? » La question n’est pas vraiment sincère. Elle est hésitante, mais la désormais future maman semble légèrement mal en point, tout d’un coup. Si elle pouvait lui répondre qu’elle va bien, que rien ne la gêne, sa soirée serait faite, soirée qui est déjà très claire dans sa tête et elle n’inclut sa tante dans absolument aucun de ses scénarios.

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tu balances la nouvelle, comme ça. l'annonce de ta grossesse, ton coeur qui battait la chamade dans ta poitrine et tes mains qui tremblaient légèrement face à ce qui se passait en ce moment. tu ne sais vraiment pas ce qui allait se passer, la seule chose que tu voulais c'est que abby ne se sente pas rejetée par toi car ce n'est pas ce que tu voulais présentement. ton regard cherche celui de ta nièce, ta main se pose machinalement contre ta nuque, ton coeur qui bat la chamade dans ta poitrine, tu ne pouvais rien faire de plus que d'être assise contre le lit, te pinçant la lèvre inférieure. soudain, elle te sort un truc, qui fit en sorte que tu arques un sourcil, ouvrant la bouche rapidement. « abby, non. c'est pas ce que je veux. » soufflais-je avant de prendre sa main dans la tienne, tentant de plonger tes prunelles dans les siennes, essayer de la rassurer surtout. « écoute, je ne veux pas que tu partes. oui je suis enceinte, ça a été un accident avec trung mais je veux que tu restes avec moi. je... » tu ne termines pas ta phrase, sentant une énorme douleur au niveau de ton ventre, posant systématiquement ta main contre ton ventre, tu ne pouvais pas t'empêcher de grimacer. la chaleur devenait de plus en plus présente, tu ne sais pas ce qui se passait et abby te demandait si tout allait bien, sauf que tu restais silencieuse. « je... j'me sens pas bien... » disais-tu d'une petite voix, sentant que ça n'allait pas bien et en une fraction de secondes, tu ne tiens plus avant de tomber sur le sol, gardant les yeux clos. t'es inconsciente, tu ne sais plus ce qui se passe autour de toi, mais ton coeur bondissait rapidement dans ta poitrine. le bébé, il ne fallait pas qu'il arrive rien.

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Trung? Elle en conclut qu’il s’agit de son petit-ami ou quelque chose d’équivalent. Elle ne relève pas, Abby; est-ce que ça la regarde? Pas vraiment. Est-ce que ça lui importe? Moins encore. Elle hoche toujours la tête, un peu plus lentement. Sa question reste d’abord sans réponse et alors qu’elle puait encore la désinvolture quelques secondes plus tôt, ses yeux se plissent et se froncent, c’est cette fois-ci l’inquiétude qu’on peut lire sur son visage. « Ella? » Et juste comme ça elle s’écroule, avant qu’Abby n’ait le temps de réagir d’une quelconque façon. Elle répète son prénom, beaucoup mois confient et l’attitude qu’elle entretient depuis le début de leur entrevue fait place à un brin de panique. Fuck, think. Think fast. Elle se jette au sol, contente que ses yeux ne sont pas vraiment fermés, elle ne réagit que faiblement. Her pulse. Les cours de sauvetage d’urgence reçus lui reviennent en bribes et elle porte deux doigts à son cou ainsi qu’à son poignée; soulagée de constater qu’elle respire encore. Elle souffle, se retourne, renverse l’intégralité de son sac à main pour y extirper son téléphone et composer le numéro des urgences. « 911, what’s your emergency? » « Ma tante.. Ma tante a perdu connaissance. Elle est enceinte.. » Et s’en suivent une série d’indications, avant que son interlocutrice ne lui assure qu’un camion serait devant le logement de la brune dans les prochaines minutes. Abby se penche au dessus d’elle, sa main se pose sur la sienne, timidement, certes. « Ella, l’aide arrive tout de suite, reste avec moi. » Elle se passe l’autre main sur le front et fait tomber le masque du je m’enfoustisme à l’extrême, préoccupée.

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sentant une douleur au niveau du ventre, tu poses ta main contre ton ventre, le bébé. non tu n'as pas le droit de le perdre, trung serait beaucoup trop perdu et tu voulais vraiment devenir maman. ton coeur battait la chamade dans ta poitrine, tu fermes les yeux en grimaçant. t'entends la voix d'abby, tu te sens mal d'agir de la sorte, de la laisser dans ce genre d'élément toute seule. tu t'écroules, tombant par la même occasion contre le sol, n'entendant presque plus ce qui se passait en ce moment. tu n'entends presque plus ce qu'elle dit, appelant une ambulance, te disant que tout vas bien aller, que vous allez vous en sortir tous les deux. tu grimaces encore plus, tes membres qui tremblaient par la même occasion. il ne fallut que quelques minutes avant que deux ambulanciers entrent dans l'appartement, une civière dans les mains avant de te poser dessus. t'as froid, tu ne peux rien faire et toi, tu restes sans bouger. en une fraction de secondes, tu parviens à ouvrir les yeux jusqu'à ne plus sentir rien, tout ce qui se passe autour de toi ou même les paroles qu'ils te demandaient, de rester avec eux. tu ne sais que dire car te voilà, perdant conscience pendant tout le trajet. ils appellent des renforts, jusqu'à arriver au bâtiment, poussant les deux immenses portes en compagnie d'abby, ils veulent qu'elle t'attende, qu'elle n'entre pas en ta compagnie.

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La journée semblait plus longue que d’ordinaire, peut-être parce qu’il n’avait pas eu le temps de faire une pause. Beaucoup trop d’urgence, beaucoup trop d’enfant malade à cause du changement de température : bronchite, gastro, il a même eu un cas de pneumonie ce matin. Autant dire qu’il ne s’arrêtait pas. Son dernier client finit par sortir avec une sucette à l’orange à la bouche, il était plutôt calme pour une fois, une piqure pour un vaccin. Finalement, il se dirigea dans la salle de repos où il commença à se servir une bonne tasse de café, tout en mangeant un sandwich en triangle. Il discuta quelques minutes avec l’infirmière avant d’entendre un bipeur bipper pour une urgence. Ce n’était pas le sien mais celui de son collègue. Il ne saurait dire pourquoi mais il sentit que quelque chose n’allait pas. Il s’approcha de lui. « Qu’est-ce qui se passe ? » Il lui répondit une urgence sur une femme enceinte et sortit aussi rapidement, au même moment dans le couloir le chariot passa dans le couloir et il reconnut tout de suite les cheveux bruns de Ella. Ni une, ni deux il sortit rapidement de la salle pour venir à côté d’elle. « Ella, Ella, mon dieu mais qu’est-ce qui t’arrive » dit-il en paniquant. Ils entrèrent dans une salle pour des examens et s’il ne devait pas s’occuper des femmes enceintes en général. Il préféra aider pour assister le médecin remplaçant une infirmière. Après plusieurs examens, elle fut amenée dans une chambre. Trung eut le temps de passer dans les vestiaires pour s’habiller en civil et rejoindre la chambre où il trouva une demoiselle. « Bonsoir… elle va bien, une baisse de tension et des vertiges, on attend les résultats de la prise de sang » dit-il en faisant le tour du lit remettre convenablement les cheveux de la brune.

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ft @ella lloyd, @trung henderson
Jusqu’à l’hôpital, elle agit un peu machinalement, Abby. Elle est présente sans l’être, seuls es réflexes lui permettent d’interagir avec le personnel. La présence de l’ambulance, des girofards, le bruit de la sirène et des gens qui s’agitent autour d’elle lui font activer des mécanismes de défense. Développés bien plus que nécessaires depuis quelques semaines, Abby se détache comme elle peut de la situation - même si cela s’avère franchement compliqué. Le fait est que voir Ella en détresse, ça lui donne franchement la nausée; parce que ça lui rappelle des souvenirs encore trop frais. Ceux de la vision du corps inanimé de sa génitrice, corps qui, quand elle a enfin été autorisée à faire ses adieux, avait déjà perdue de sa chaleur. Si on lui assure que sa tante respire, le jeune femme tente de contenir son angoisse grandissante; elle fait de son mieux pour ne pas elle-même céder à la perte de connaissance. She does care after all. On lui interdit l’accès à la salle des urgences et indique la salle d’attente jusqu’à ce qu’ils aient du nouveau. Elle tient difficilement en place, une jambe tremblote et elle ne prête que peu attention à ce qui l’entoure; des familles qui elles aussi sont en attente de nouvelles. Enfin, on vient de la tirer de ses pensées pessimistes; elle fronce les sourcils. Elle le reconnait; à leur arrivée il avait eu l’air un peu trop impliqué pour un simple médecin, sa préoccupation semblait aller au delà d’un cadre strictement professionnel. Méfiante de nature, elle le dévisage un court instant. « Bonsoir.. Vous êtes? » Elle se lève dans un bond mais ses bras sont croisés, greffés à sa poitrine. « Je peux la v.. Est-ce qu’elle est réveillée? » Elle espère que oui, de tout son être. Elle s’est imaginée le scénario catastrophe, s’est imaginée réellement orpheline pour quelques secondes et la tristesse a eu le temps de l’envahir. Surtout, elle a réalisé qu’elle n’est pas aussi seule qu’elle le pense.

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Trung avait été prise de panique en voyant le corps de Ella passer dans le couloir, il avait souhaité participer aux examens pour s’assurer qu’elle n’avait rien de bien grave. Heureusement, ça semblait s’être calmé. Certainement un manque de sommeil, le stress et une baisse de tension. Il allait tout de même falloir s’occuper de ça. Entrant dans la chambre maintenant habillé en civil, le pédiatre remarqua la présence d’une demoiselle qui devait certainement être la nièce de Ella, elle lui en avait déjà parlé. Bien sûr, il fallait bien qu’elle lui pose cette question et elle devait sûrement être au courant maintenant pour l’enfant. « Je suis Trung Henderson, pédiatre dans cet établissement et aussi, père de l’enfant qu’elle porte » dit-il avec un léger sourire sur les lèvres alors qu’il caressait toujours les cheveux de la demoiselle endormie. « Elle va se réveillé d’une minute ou un autre, on a régler sa baisse de tension. Elle restera un peu vaseuse et le bébé va bien » dit-il en la regardant dans les yeux. Que pouvait-il dire de plus ? Il n’était pas doué pour ce genre de retrouvaille, tout le monde le sait. « Il faudra bien que tu la surveilles » dit-il d’une voix plutôt apaisé pour éviter d’attirer les foudres de la demoiselle qui semblait avoir un caractère bien à elle.

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le froid envahissant ton corps entier, ce bruit de machine qui te donnait réellement mal à la tête, te voilà couchée dans un lit, celui que tu ne connaissais pas trop bien, ne sachant pas ce qui s'était passé il y a quelques minutes de cela. pourquoi étais-tu étendue dans un endroit inconnu, étais-tu décédée ? tu avales difficilement ta salive, liquide presque inexistant, t'as la gorge sèche, ton coeur qui bat rapidement la chamade dans ta poitrine. tu sens quelque chose, quelqu'un, caresser tes cheveux. est-ce un violeur qui n'attendait que sa prochaine cible ? tes yeux ne mettaient pas un temps rapide pour s'ouvrir, cette lumière de plafond, beaucoup trop forte pour toi à cet instant précis. tu avais perdu la mémoire, la seule chose dont tu te souviens, c'est d'avoir discuté avec abby, lui disant que t'étais enceinte et que tu n'as pas envie qu'elle s'en aille, qu'elle te laisse seule dans l'appartement même si tu allais avoir un bébé. tes yeux, largement ouverts, se posent contre trung, qui était à tes côtés. « je... je suis où. » t'étais tout de même contente, heureuse de le voir à tes côtés bien que ton regard ne décide par se poser vers abby, ta nièce qui semblait légèrement confuse, ne sachant pas comment réagir face à la situation. trop de questions envahissaient ta tête, tu poses automatiquement tes mains contre ton ventre, cherchant, palpant, savoir s'il était encore présent dans toi, si tout allait bien. « le bébé... abby... » souffles-tu, t'as mal à la gorge, tu aurais envie de hurler mais tu n'en aurais aucunement la force, ni même le courage de le faire. t'as besoin d'être rassurée, de ne pas penser au pire de la chose, que tout allait bien.

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Elle ne peut s’empêcher de remarquer qu’il se présente en tant que « père de » et non petit-ami, fiancé ou même simple fréquentation. Serait-ce sa façon de lui faire comprendre qu’il ne s’agit que d’une relation purement physique? Abby acquiesce, elle n’a en vérité, pas franchement envie de se pencher sur la vie sexuelle de sa tante; la chair de poule la prend alors que la pensée n’est que brève. Elle ingurgite les informations dont il lui fait part, ses épaules se relâchent et son corps tout entier se détend; soulagée elle continue de hocher la tête, alors que son rythme cardiaque redevient normal. Elle ne relève pas le ton un peu trop paternaliste qu’il utilise à la fin de son speech, elle sait ce qu’elle doit faire; elle vient de perdre sa mère et il est désormais hors de question qu’elle perde la seule famille directe qu’il lui reste. Elle prendra soin d’elle - à sa façon, ça ne sera pas forcément facile, mais la frayeur qu’elle vient d’avoir trahit une sensibilité qu’elle se plaît à cacher. « Merci. » Elle le gratifie d’une moue qui s’apparente à un sourire forcé, et enfin on lui indique qu’elle peut voir Ella, une Ella fatiguée et désorientée, mais une Ella réveillée. « Hey. » Elle s’assoit sur un tabouret qui se trouve non-loin du lit d’hôpital, le rapproche et pose une main hésitante sur la sienne. « Tu as fait un petit malaise, rien de grave selon le doct.. Trung. » La situation est absolument étrange, mais elle reprend. « Le bébé va bien, ne t’inquiète pas. » Elle se retourne, fait face au fameux baby daddy, avant de reposer son regard sur sa tante. « Je vous donne un petit moment. » Sans attendre une quelconque autorisation, elle se lève et quitte la pièce, n’ayant aucune envie de se retrouver entre deux personnes dont elle ignore le statut, mais qui sont assez proches pour concevoir un enfant ensemble; elle préfère largement le tête à tête avec le distributeur automatique.

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La situation était tout de même gênante, il ne pensait pas rencontrer la nièce de Ella dans cette situation. Il avait tout de même pris le temps de se présenter sans trop savoir comment le faire, il passait certainement pour un mec hautain mais il était loin de l’être. La jolie brune finit par ouvrir les yeux, son regard croisa le sien quelques secondes avant qu’une lueur de panique ne passe dans ses yeux. Heureusement, Abby la rassura et un sourire se dessina sur les lèvres du brun. Il s’occupa de servir un grand verre d’eau à la demoiselle, lui tendant par la suite pour qu’elle puisse rafraichir sa gorge. « tu peux rester avec nous tu sais abby » dit-il en voyant qu’elle faisait demi-tour pour ressortir, mais c’était déjà trop tard. Il reposa son regard sur la jeune femme enceinte qui était encore toute chamboulée. « tout va bien ella, je pense que tu as eu une grosse baisse de tension, on va bientôt recevoir les résultats de ta prise de sang. Tu devras certainement prendre des vitamines afin de s’assurer de ta bonne santé et celle du bébé. » Il lui attrapa la main et la serra doucement dans la sienne alors qu’il la regardait avec un sourire tendre. « Tu m’as fait une peur bleu tu sais, je t’ai vu traverser le couloir et j’ai paniqué » dit-il en serrant un peu plus sa main.

@abby lloyd @ella lloyd

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voilà tes yeux qui s'ouvrent à nouveau, t'as la bouche sèche depuis que tu es réveillée pour la toute première fois, te demandant même depuis combien de temps tu es dans cet état, si quelqu'un t'avais fait quelque chose. de voir abby qui s'approche de toi, le regard presque paniquée, tu avais surtout cette petite moue contre ton visage, ta nièce qui devait s'être fait un sang d'encre car tu commences à te souvenir de ce qui s'est passé avant qu'elle ne compose le 911. la main de cette dernière se pose contre la tienne, tu tentes de lui faire un petit sourire mais rien ne veut se démontrer, t'es totalement désorientée, perdue par les récents évènements. « d'accord... » souffles-tu, sans détacher ton regard de celui d'abby. tu n'as pas le temps de lui demander de rester, que cette dernière vient à s'éclipser. la main contre le verre d'eau que t'as proposé trung, tu trembles légèrement, prenant une première gorgée, difficile à avaler surtout. vous êtes seuls tous les deux, dans cette pièce presque lugubre. tes prunelles se tournent vers trung, le laissant expliquer que le bébé n'avait rien, qu'il fallait surtout attendre les prises de sang pour être certain de ce qui allait se passer pour la suite des choses. tu soupires de soulagement, reposant ta tête contre l'oreiller. « tant qu'il va bien. » reprenant un peu plus tes esprits, le beau brun attrapes ta main que tu tentes de serrer malgré le manque de force que tu possédais. « je... j'suis désolée. » comme si tout était de ta faute, comme si tu avais presque fait exprès alors que c'était totalement l'inverse. « est-ce que tu es en pause ? je n'ai pas envie que tu te fasses rencontrer par ton superviseur et que tu ais des ennuis a cause de moi. » ton regard se pose automatiquement vers la porte, tentant de voir abby, t'as surtout peur que ta nièce ne s'en aille et qu'elle quitte l'appartement.

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