Last Friday night (ft. Kara)

Ce soir, on fait la fête ! C’est ce qu’avait déclaré ta sœur quelques heures plutôt alors que tu traînais dans ta chambre en pyjama, lunettes de vue sur le nez, blottie dans un plaid devant la télé. Alors tu t’étais préparé, petite robe noire, le genre pas trop provocant mais chic et habillé, le genre qui passe partout en fait, un peu comme toi. Puis t’avais suivis Kara dans l’une des boîtes les plus branchées de Manhattan, en plein milieu de Times Square. T’étais toujours aussi fascinée par Kara et ses connaissances, elle rentrait en boîte comme elle voulait, souriant au videur comme s’ils se connaissaient depuis toujours, grillant toute la file d’attente, comme la vip qu’elle était. Et toi tu suivais, pas toujours à l’aise pendant qu’elle faisait la bise aux gens. De vous deux, Kara avait toujours été la plus à l’aise en société, la plus extravertie. Toi, t’étais plutôt un petit rat de bibliothèque, tellement timide que les gens en venaient parfois à oublier ta présence alors même que vous étiez dans la même pièce. Mais depuis quelques mois, les choses avaient changé. Si t’étais souvent sortie avec Kara avant, les choses semblaient s’être accélérées depuis quelques mois, tu sortais plus, tu buvais plus, parfois tu fumais –quand tu t’étouffais pas et puis tu touchais aux drogues, toi, la rabat-joie qui avait si souvent fait la morale à ta sœur, voilà que tu te droguais à ton tour. Et le pire dans l’histoire c’est que t’aimais ça. La soirée battait son plein et plus les heures avançaient, plus ta vision se floutait. Parfois tu tanguais, mais ça te faisais rire, parfois t’avais le vertige, le tournis, mais ça repartait aussi vite que c’était arrivé. Pour faire une pause dans ton ingurgitation massive de shots, t’avais décidé d’aller danser. Tu ondulais sur la piste, les bras levés, les yeux fermés, les basses de la musique résonnant dans ta cage thoracique comme si le son émanait de toi. Au bout d’un long moment, tu commençais à avoir chaud, tu te sentais moite, tes cheveux commençaient à coller dans ton cou alors tu décidais qu’aller prendre l’air était la meilleure chose à faire. En sortant dans le coin fumeur, tu repérais Kara avec quelques amis à vous, tu la saluais en souriant quand une grande blonde te percuta de plein fouet. Perchée sur tes talons, tu perdis un peu l’équilibre mais réussit à te rattraper au mur derrière toi. Tu peux pas faire gaffe à c’que tu fais, pétasse ! Tu écarquillais les yeux devant le langage de ton interlocutrice, en voilà une qui devait passer une mauvaise soirée. Je suis désolée, je vous avais pas vu, que tu bafouilles piteusement, le rouge te montant aux joues d’être au centre de l’attention. Bouges de là, tu m’barres la route en plus. T’avais pas remarqué que tu t’étais adossée contre la porte pour mettre le plus de distance possible entre elle et toi.  

la fille à la jupe trop courte se déhanche. le garçon au col relevé la repère. ils se sourient. il fait semblant de savoir danser. elle a l’air faussement surprise. tout le monde sait comment la soirée se poursuivra. et comment cette histoire sans début se terminera. ce n’est rien de plus qu’un samedi soir sur la terre. et ces deux noctambules ne savent pas qu’ils manquent de tendresse. alors ils se feront croire qu’ils vivent un moment de grâce absolument unique. la vodka hors de prix mixée à de la musique cheap peut aussi créer ce genre d’illusions… toi, tu es à un verre de rencontrer descartes: tu penses, donc tu bois. tu bois donc tu danses. tu danses donc tu oublies. tu oublies donc tu recommences. à bout de souffle, tu quittes la piste de danse pour rejoindre la carré vip. ce soir, tu trouves que l'ambiance est un peu tendue, que tout à l'air faux. tu écoutes les conversations en souriant. les autres sourient aussi. vous n'avez du bonheur que les apparats. tu ne sortiras plus jamais avec ce groupe de personnes - du moins, dans son entièreté, parce qu'il y a quand même parmi les gens présents autour de la table, des amis que tu apprécies. parmi eux jenna avec qui tu décides d'aller fumer une clope. tu croises quelques anciens potes dans le couloir. de toute façon, dans ce genre d’endroits, les visages te sont toujours familiers et, s’ils ne le sont pas, c’est qu’ils sont louches - ou qu'ils ne sont pas de manhattan. lara te rejoint. ton sourire s'élargi. tu es toujours contente lorsqu'elle traine dans les parages. l'amour inconditionnel que vous vous portez est un des vrais délices de la vie : même quand il n’y a rien, il y a ça. tu hausses un sourcil lorsque une blondasse vient l'incendier après lui être rentré dedans. tu lui assène une légère tape dans le dos pour l'obliger à se retourner. stop, stop, stop... c'est ma soeur que tu traites de salope? tu démarres au quart de tour. il t'en faut très peu lorsqu'il s'agit de ta jumelle - surtout que cette dernière semble encore une fois se laisser marcher sur les pieds. oui, c'est elle ! elle ose te répondre en plus. tu la défies du regard. écoutes ma grande t'impressionnes personne ici, donc tu vas vite t'excuser... sinon quoi? t'es prête à en découdre. à te jeter sur elle carrément - la quantité astronomique d'alcool que tu as bu aidant beaucoup, mais l'un de tes amis t'attrape enroulant ses bras musclé autour de ton corps. t'as beau gesticuler pour te libérer de son emprise, il faut se rendre à l'évidence, il est beaucoup plus fort que toi. calme toi, kara... lâche moi, putain, cette grosse tchoin qui porte des robes trop petites pour elle parle mal à ma soeur et tu veux que je me calme.

Et alors que tu te ratatinais contre la porte, priant pour que le sol s’ouvre sous tes pieds et t’avales, Kara déboula, les joues rouges et le regard fou, ça n’annonçait rien de bon. Ta sœur avait toujours été la plus forte de vous deux, et pour ça, tu l’enviais beaucoup. Elle avait du caractère, elle savait se défendre et ne pas se laisser marcher dessus, alors que toi.. Tu ne savais pas si c’était de la lâcheté ou un excès de gentillesse mais tu ne parvenais jamais à riposter, ni à dire quelque chose de désagréable. Aucune répartie, rien. Tu n’arrivais même pas à penser méchamment, c’était pour dire. Bien-sûr, il t’était déjà arrivé d’être agacée et à ce moment-là, une petite pensée rebelle avait pu traverser ton esprit, mais c’est tout ce qu’elle avait fait, traverser ton esprit, sans jamais franchir la barrière de tes lèvres. Le ton qu’employa ta sœur te fit frissonner, comme si c’était à toi qu’elle s’adressait. Rridicule. Jamais Kara ne t’aurait parlé comme ça, même énervée. D’ailleurs tu ne te souvenais même plus à quand remontait votre dernière dispute, mais elle devait dater. De toute façon, vous étiez bien trop en symbiose pour vous disputer, elle était une partie de toi, probablement la meilleure moitié et jamais tu ne prendrais le risque de la contrarier. Lâchement, t’avais espéré que la blonde s’écrase devant ta sœur et déguerpisse mais cette dernière lui répondit effrontément et tu te mordis la lèvre. Si le sol voulait t’avaler, c’était le moment ou jamais. Quand cette blonde t’était tombée dessus, tu te doutais que Kara allait sentir l’embrouille, elle veillait sur toi, toujours, où qu’elle soit et quel que soit son état. Pourtant, t’aurais aimé qu’elle reste en dehors de ça, pour ne pas s’attirer d’ennuis. C’était toujours comme ça de toute manière, c’était toujours de ta faute si Kara s’emportait. Une petite moue sur les lèvres et les yeux fixant tes chaussures, tu te sentais ridicule au milieu de tout ça, pas à ta place. Et puis Kara se mit à crier et ce fut à ton tour d’intervenir. Hey arrêtes, tu vas lui faire mal, dis-tu à l’intention du gars qui venait de la ceinturer. Ta sœur était frêle et l’homme qui la tenait devait bien peser une trentaine de kilos de plus qu’elle, minimum. Mais personne ne t’écoutait, ta voix ne rencontra que le vide et tu te postais près de Kara. Kara s’il te plaît calmes-toi, c’est pas grave, laisses tomber, elle en vaut pas la peine. Tu n’imaginais pas les gros titres du lendemain si vous étiez virées de la boîte parce que ta sœur s’était battue. Pardon, qu’est-ce qu’elle dit la coincée ? Tu écarquillais les yeux. Mais qu’est-ce qu’elle cherchait bon sang cette blonde, à s’en manger une par ta sœur ? Elle ne pouvait pas juste disparaître et la laisser se calmer au lieu d’en remettre une couche. T’aurais voulu lui dire que tu n’étais pas coincée et que comme elle tu portais une robe et des talons, mais fallait bien se rendre à l’évidence, elle était désirable et toi non. S’il te plaît mon chat, calmes-toi, viens on s’en va. Tu lançais un regard à l’homme derrière elle, t’avais voulu le regarder méchamment pour lui signifier qu’il fallait que tu la lâches, mais en entendant grogner ta sœur, un voile de panique traversa ton regard et tu vis l’homme resserrer son étreinte autour d’elle.

tu sers tes poings tandis que max continue à te retenir. tu vois rouge. tigresse prête à sortir ses griffes lorsqu'il s'agit des siens. t'es pas méchante pour un sou, kara. t'es même plutôt bon délire comme fille, pourtant t'es prête à ne faire qu'une bouchée de cette fausse blonde qui croit pouvoir intimider ta soeur en toute impunité. toujours sur la défensive quand on essaye de porter préjudice à ta soeur. t'es pas violente ou particulièrement colérique non plus - en temps normal. mais là, t'es éméchée, et surtout, on a touché à lara - du moins on a cherché à l'intimider sous tes yeux. quel culot ! et comme d'habitude, la belle brune n'a pas réagit, préférant se la jouer pacifiste. tu n'aimes pas quand elle fait ça - et son humilité que tu juges exagérée doit surement être le seul défaut que tu lui trouves. ta soeur et toi, vous êtes différentes à bien des égards. vous êtes le ying et le yang comme les gens s'amusent à dire. lara, c'est la force tranquille. elle est réfléchie, posée, timide patiente... ton parfait opposé. toi, le volcan prêt à entrer en éruption à n'importe quel moment. et là, notamment, si max ne te retenait pas de toutes ses forces, tu aurais surement trainé par terre l'impertinente qui continue à manquer de respect à lara. lara qui essaye tant bien que mal de te calmer. tu te retournes vers max. lâche moi, elle s'prend pour qui? avec sa teinture low cost d'arriviste là. la sécurité accourt - sans doute alertée par l'agitation autour de vous. l'un de tes amis prend un agent de sécurité à part. tu ne sais pas ce qu'il lui dit exactement, mais le personnel finit par virer la blondasse et ses copines de la boite de nuit. vous êtes des clients fidèles. le patron est toujours ravis de vous accueillir, vos cartes bleues qui flambent aussi vite que du cognac et vous. max te relâche enfin. tu lui jettes un regard noir. tu ne lui en veux pas vraiment, parce qu'en fin de compte, il a agit en bon ami. son intervention était très sage et tu le remercieras surement pour ça - plus tard, mais tu détestes qu'on essaye de te contrôler, alors pour l'instant tu te contentes de chercher lara du regard. tu te précipites vers elle et la prend rapidement dans tes bras.  t'excuse plus jamais auprès de ce genre de personne, ok ma belle? ça sonne pas comme un ordre. plutôt comme un conseil. parce que de toute façon, tu ne peux pas donner d'ordre à ta soeur. et au pire, si elle continue à s'écraser face à ce genre de pétasse, tu seras là pour la défendre, c'est tout.

Kara ne décolérait pas, pire encore, tu pouvais voir son teint viré au cramoisie à mesure que le sourire de la blonde grandissait. Ta sœur bouillait littéralement tandis que son ami continuait de la retenir. T’avais été soulagée quand tu l’avais vu resserrer sa prise autour de ta sœur, t’avais aucune envie qu’elle se batte pour toi. Et si la blonde avait rendu les coups et que Kara s’en était pris une par ta faute, tu ne te le serais probablement jamais pardonné. Ça t’aurait donné une excuse pour rester enfermée chez toi à broyer du noir sous ta couette ceci-dit. N’empêche qu’en la voyant se débattre avant tant de férocité, tu te demandais si l’amour qu’elle ressentait à ton égard avait des limites, jusqu’où serait-elle prête à aller pour toi ? Et la réponse te vint immédiatement sans que tu n’aies besoin de la méditer des heures durant, Kara tuerait pour toi et tu le savais. Alors t’en vint à te demander si toi aussi t’en serais capable, de commettre le pire pour la personne que tu aimais le plus. Parce que t’avais beau aimer ta famille, tes sœurs surtout, comme une folle, tu savais pertinemment que ce n’était rien comparé à l’amour que tu portais à Kara. Ce lien fusionnel qui vous unissait n’avait pas de nom, il n’y avait pas de mots pour exprimer cela et tu le réalisais alors que ta sœur se débattait pour sauver ton honneur et que les hommes de la sécurité commençait à envahir l’espace fumeur. Tu frissonnais, ça n’augurait rien de bon ni pour vous, ni pour la boîte et encore moins pour votre père. En tant que filles de gouverneur, vous n’aviez pas le droit au moindre faux pas et vous en étiez conscientes. Cependant, vous restiez humaines avant tout et il vous arrivait de déraper, c’est pour ça que dans ces moments-là, vous sortiez le chéquier pour taire vos écarts. Un ami de Kara prit un molosse à part et parla un moment avec lui avec que l’homme d’au moins un mètre quatre-vingt-quinze ne vienne empoigner ton agresseur et la raccompagner vers la sortie. Lorsqu’ils franchirent la porte, le calme retomba net et tu laissas échapper un soupir que tu ignorais avoir retenu tout ce temps. A cet instant, tous les regards étaient braqués sur vous et tu angoissais d’être reconnue par quelqu’un mais un coup d’œil alentour te confirma que la plupart des gens présents étaient des amis de Kara ou alors des gens tout aussi respectables qui ne souhaitaient visiblement par vous attirer d’ennuis. Ta sœur semblait avoir eu la même idée que toi car vos regards se croisèrent et elle se précipita dans tes bras. D’accord, dis-tu alors qu’elle te serrait contre elle. Elle comme toi saviez pertinemment que tu t’excuserais la prochaine fois mais vous étiez bien trop éméchées pour en débattre maintenant. Merci beaucoup Kara, je sais pas ce que je ferais sans toi, tu lui chuchotais en humant son parfum sucré. Pour une fois, tu te sentais bien. D’ailleurs tu ne t’étais pas sentis aussi bien depuis très longtemps, alors, sûrement sous le coup de l’alcool tu te mis à rire tandis qu’elle te relâchait. Je suis sûre que tu l’aurais mis au tapis. Et tu ris de plus belle, visiblement plus éméchée que tu ne le pensais.

écartée des sentiers balisés par la bienséance et les règles de la vie en société, t'hésites pas une seconde à défier l'autre blonde. t'as pas peur d'en venir aux mains - même si ça n'a rien d'élégant. l’alcool dégrade. et même si t’es pas gradée à la base, tu sembles avoir perdu quelques galons de dignité, mais tu ne regrettes pas pour un sou. ça a toujours été comme ça, des petites classes au lycée, personne n'a jamais osé l'approcher quand tu étais dans les parages. t'es loin d'être une petite garce à la blair waldorf - même si t'en as peut-être les airs, mais les gens savent à quel point t'es rancunière. lara petite poupée frêle que t'as le devoir de protéger. lara petite fleur fragile a qui personne n'a le droit de toucher. tu ne supportes pas qu'on puisse lui manqué de respect sous tes yeux. tu ne supportes pas de la voir s'excuser, éhontée, pour le simple fait d'avoir barrer la route à cette idiote. déjà que tu détestes qu'on joue aux caïd sous ton nez, si en plus ça concerne ta soeur... évidement, la première chose que tu fais lorsque ton ami daigne enfin te lâcher, c'est te précipiter vers ta soeur. certains diront que tu en fais peut-être un peu trop, que ce n'est pas une petite fille, mais tu n'en as que faire. l'important c'est que son honneur reste intact. elle te signifie son accord lorsque tu lui demandes de ne plus jamais s'excuser lorsqu'elle n'est pas en tord, puis elle te remercie d'avoir été là pour elle. arrête ça lara, je n'ai rien fait. en soi, tu n'as pas tord. on ne t'a pas vraiment laissé agir. on t'a empêcher de passer tes nerfs contre cette fille. puis je serais toujours là... t'as même pas envie de vous imaginer l'une sans l'autre. pas de lara sans kara. pas de kara sans lara. vous faites la paire. vous avez été conçues en même temps et depuis plus rien n'a jamais réussi à vous séparer. et t'es convaincue que les choses ne changeront pas. jamais. tu ris avec ta soeur. t'es pas convaincue qu'elle dit vrai, mais tu veux bien y faire. évidement, personne ne peut faire mordre la poussière à une macpherson. la foule qu'il y avait autour de vous se dissipe un peu. tu connais la plupart des personnes qui restent. c'est là que tu te rends compte que tu t'es légèrement emportée. tu crois que je vais faire la prochaine une de "the cosmos"? tu demandes discrètement à ton double. si, c'est le cas, tu ne paies pas cher de ta peau. ton père ne rigole pas avec ce genre de choses.

L’étreinte de Kara t’avait fait du bien. C’était étrange tout de même, vous passiez la plupart de votre temps ensembles : à la maison, vous étiez soit toutes les deux dans le salon, soit fourrée dans la chambre de l’une ou de l’autre à vous raconter votre journée, les soirées, vous les passiez ensembles, buvant toujours plus, dansant toujours plus mais veillant toujours l’une sur l’autre –enfin c’était surtout Kara qui veillait sur toi, et cette étreinte t’avait fait du bien. Comme si Kara t’avait manqué, comme si t’en avais besoin. Depuis le décès de ta mère, tu réalisais doucement qui étaient les gens indispensable à ta vie, et si tu n’avais jamais douté de la place de Kara dans ton cœur, ton amour à son égard n’avait fait que se renforcer ces derniers mois. Je ne parlais pas que de ce soir, je parlais de la vie en règle générale. Je serais perdue sans toi. C’était un aveu franc, probablement encouragé par les shots de vodka caramel que tu t’étais enfilé plus tôt dans la journée mais au moins c’était dit. Sa promesse d’être toujours là, t’y croyais dur comme fer. Elle te l’avait si souvent prouvé. Elle avait toujours été là pour toi ta sœur, dans les bons comme dans les mauvais moments et elle ne t’avait jamais laissé de côté, jamais. Pas à l’école, quand elle s’était faite de nouveaux amis dans sa classe, ni au lycée quand elle n’avait pas pris les mêmes options que toi et s’était retrouvées avec d’autres jeunes et encore moins lorsqu’elle avait des petits amis. Si tu allais mal, elle annulait ses rencards. Quand tu appelais et qu’elle était avec un homme, elle décrochait, toujours. Elle était comme ça Kara, tu passais toujours avant tout et parfois ça et faisait peur. Parce que si un jour tu venais à la perdre elle aussi, t’aurais l’impression d’être seule sur Terre. Non, personne ne peut faire mordre la poussière à Kara MacPherson. Tu pouffais et ajoutais. Je suis sûre que Clara aussi lui aurait réglé son compte à cette fille. Tu le savais pertinemment que si ta sœur n’avait pas été là, tu n’aurais rien fait. Tu te serais contentée de bafouiller des excuses et de déguerpir à toute vitesse en priant pour ne plus jamais retomber sur cette fille de la soirée. Mais Kara était intervenue, et avec elle, tu te sentais plus forte, presque invincible, ce qui était stupide quand on savait que tu n’avais rien fait et qu’elle avait fait tout le boulot pour toi. Et puis son interrogation te fit redescendre sur Terre et tu frissonnais, jetant un coup d’œil aux alentours. Je pense pas, j’espère pas. Papa va être furieux sinon, et ce sera ma faute. Tu te mordis la lèvre, prête à céder à la panique mais tentais de te contenir. J’ai vu que certaines personnes avaient leur portable dans les mains pendant l’altercation mais j’ai pas eu l’impression que quelqu’un avait filmé la scène. Tu l’attrapais ensuite par le bras et la tirais vers toi pour vous mettre un peu à l’écart. Ce type qui te tenait tout à l’heure, il est pas mal, c’était qui ? Un petit sourire espiègle passa sur tes lèvres, tu voulais tout savoir.

tu ne doutes pas de ce que te dit ta soeur. non pas parce que tu as l'impression de lui être indispensable, ou de lui apporter quoi que ce soit; mais juste parce que toi aussi tu ressens exactement la même chose. sans ta jumelle, tu ressentirais un vide intersidérale dans ta vie. tu considères carrément que vous êtes une seule et unique personne à part entière - et non deux entités différentes. lara c'est ton autre moitié, avant d'être ta soeur. elle passe avant tout. avant tout le monde. et t'es sure que même quand vous aurez toutes les deux fait vos vies et que vous aurez potentiellement un mari et des enfants, vous aurez toujours cette place privilégiée dans le coeur l'une de l'autre. moi aussi je serais perdue sans toi, ma puce. toi aussi t'as besoin de lara. de sa douceur, de sa gentillesse, de sa tranquillité. t'as besoin d'elle pour garder la tête sur les épaules - même si, clairement, en ce moment, tu pars complètement en vrille. d'ailleurs t'as peur de la tirer avec toi vers les abysses. t'aimes pas le fait de savoir qu'elle se drogue, mais t'es mal placée pour l'en dissuader, parce que de toute façon, en général, t'es souvent déjà complètement défoncée avant qu'elle ne commence à s'en foutre plein le nez. comme si elle savait que tu culpabilisais pour ça. parce que c'est clairement de ta faute. c'est toi qui l'a emmené à cette soirée, c'est toi qui lui a présenté ces personnes qui l'ont fait snifer pour la première fois... et comme on dit une fois qu'on est dedans c'est trop tard. c'est le fameux cercle vicieux de la dépendance. tu pouffes lorsqu'elle confirme tes propos en ajoutant que clara aussi aurait surement régler le compte de cette fille. elle aurait surement été un peu plus diplomate que moi, mais je n'en doute pas. parce que, toi t'es trop sanguine, trop impulsive, alors que clara, elle gère toujours tout avec classe. c'est le juste milieu parfait entre toi et lara.
tu secoues la tête en suivant ta soeur un peu à l'écart. non, t'as rien fait. c'est elle qui est venu t'agresser sans raison. on s'est juste défendu. si un scandale éclate, ce sera toi - et uniquement toi - la coupable. lara t'explique que certaines personne avaient leur portables pendant que tu te débattais. ils ont surement pris des photos. lara toujours un peu trop naïve. lara toujours tellement bien intentionnée qu'elle a du mal à réaliser que tout le monde ne lui veut pas que du bien. sa dernière remarque te fais sourire. max, un pote. tu réponds simplement. tu veux que je te le présente? tu lui demandes à ton tour en lui adressant un petit sourire complice. histoire qu'ils flirtent un peu, parce que t'as quand même bien envie que ta soeur devienne plus à l'aise avec les mecs. évidement, tu comptes garder un oeil sur eux - même si tu sais que max est un garçon gentil et qu'il ne l'obligerait jamais à rien du tout; c'est juste que tu sais à quel point lara et fragile et t'as clairement pas envie qu'elle le prenne pour le prince charmant qu'il n'est pas.

Les paroles de Kara te réchauffent le cœur, ça te rassure de savoir que même elle, la forte et indépendante Kara, ressent la même chose que toi. T’avais un peu peur d’être la seule à te sentir perdue, la seule à avoir autant besoin de quelqu’un à tes côtés. T’es dépendante en fait, de ton père parce que tu cherches toujours à obtenir son approbation, comme si sa bénédiction t’indiquait que tu es bien sur la bonne voie, de Clara qui a repris sans le vouloir le rôle de votre mère et qui est désormais votre confidente attitrée et de Kara, sans qui ta vie n’aurait plus aucun sens. Des fois, tu te questionnes, tu te demandes si vous auriez été aussi proches en étant vous mais avec quelques années d’intervalles. Tu te demandes si votre lien aurait été si fort si Kara avait été ta grande sœur, de deux ans ton aînée par exemple. Tu fermes un instant les yeux et essaye de revenir parmi les vivants, l’alcool commence à te monter à la tête et tes pensées deviennent incompréhensibles, même pour toi. C’est le moment où t’arrêtes de boire et où tu te promets de ne pas te poser pour ne pas t’endormir. Ça ferait moyen si la fille du gouverneur s’endormait ivre morte sur la banquette d’une boîte de nuit huppée de Manhattan alors tu te mords l’intérieur de la joue et souris en écoutant Kara parler. Et puis tu hoches la tête, encore consciente de ce qui se passe autour de toi. Elle lui aurait fait la morale et aurait énuméré tout un tas de lois qu’elle transgressait en m’agressant de la sorte. Tu rigoles parce que tu sais que Kara a raison, que Clara n’est que gentillesse et douceur mais que, comme ta sœur, elle sait parfaitement se défendre. Sauf qu’au lieu d’utiliser ses poings, Clara utilise sa tête, et tu trouves ça encore plus effrayant, d’être mise ko par quelqu’un qui n’hausse même pas le ton. L’évocation de the Cosmo te fait tout de suite redescendre sur Terre. Non, je dirais tout à papa s’il le faut. Et puis je suis sûre que Clara saura faire disparaître tout ça. C’était son travail à Clara non ? De s’assurer que l’image publique de Mr. MacPherson soit parfaite et irréprochable. Mais bon s’il fallait choisir t’avais aucune envie d’en arriver là. Mais je pense pas qu’ils les publieront, ils nous ont peut-être pas reconnu ? Ta naïveté te perdra à un jour, t’en es bien consciente mais pourquoi diable des gens censés se trouver ici pour faire la fête et profiter perdraient-il leur temps à prendre des photos de tout et de rien pour les envoyer à un magazine people ? Puis le sujet dérive vers Max et tu piques un fard avant de bafouiller. Quoi ? Non, non. Je parlais pour toi. T’es pas dans ton état normal, tu viens d’assister à une altercation et tu le connais pas. Autant d’excuses pour ne pas avoir à aller parlé seule à seule avec Max. T’aimerais bien avoir la facilité de tes sœurs pour communiquer avec le monde extérieur et surtout les garçons, mais tu ne l’as pas. Toi t’es timide, un peu coincée, tu m’empourpres pour un rien et tu bafouilles quand tu paniques. Rien de glamour. Je le connais même pas, et puis je pense pas qu’il s’intéresse aux filles comme moi. Il doit sûrement préféré les filles qui parlent beaucoup et savent s’amuser. En gros, toutes les filles de la boîte de nuit, sauf toi. Et puis de toute manière j’ai trop bu, je l’sais parce que le sol commence un peu à tanguer. Tu hausses les épaules et lui souris comme si cette excuse te dispensait d’avoir une vraie conversation avec le sexe opposé.

ta soirée était pourrie ? tu t’es fait chier ? t'as faillit te battre ? et alors ? ce n’est pas ça qui compte. ce qui est important, c’est comment tu la mets en scène cette soirée, comment tu la racontes, pas comment tu l’as vécue. tu connais les règles de la vie en société et tu n'y déroges jamais. pour détourner l'attention de ta petite altercation de tout à l'heure, il faudra que tu postes une photo instagram pour bien montrer que tu as passé une soirée extraordinaire. une photo de toi avec ta superbe robe, tes talons vertigineux, et ton plus grand sourire plaqué sur ton visage impeccablement maquillé. tu jugeras si le message est bien passé en fonction du nombre de likes que ta photo aura récolté. le but sera de persuader tes followers sont que tu as passé un moment gé-nial ! même si, en réalité, tu t’es retrouvée au milieu de filles à qui tu n’avais rien à dire et qui de toute façon n’avaient pas grand-chose à dire. elles étaient assises en rang d’oignons sur un canapé hors de prix et hors de confort, avec exactement le même sourire et les mêmes chaussures. elles portaient toutes du noir, parce qu’on est en soirée. elles avaient toutes au moins une étole en fourrure parce qu’on est en automne. il ne fait pas vraiment froid. et alors ? ce n’est pas grave. ça ne fait pas vraiment rêver, mais tu es convaincue de pouvoir rendre ça joli sur les réseaux sociaux. et finalement, c’est ce qui est le plus important ici. bien emballer les choses, vendre du rêve, faire croire que tout est merveilleux, vernir la réalité, ce sont un peu les spécialités locales. ça te fatigue, mais tu nages constamment en plein dedans, et tu as finis par t'habitué à ce fameux culte du paraitre et des apparences. j'appellerais clara demain, ne t'inquiète pas, on va tout stoper à la racine. tu rassures lara. tu n'aurais peut-être pas dû aborder ce sujet avec elle. tu sais qu'elle est anxieuse et qu'elle ne maîtrises pas le sujet aussi bien que toi. tu sais, lara les gens ne sont pas tous forcement bienveillants. tu lui rabâches. comme une maman qui préviens sa petite fille qu'il ne faut surtout pas accepter les bonbons des inconnus. parce que tu n'as pas envie qu'elle se fasses berner par des personnes mal intentionnées. tu sais à quel point elle est vulnérable. si elle se rapproche de quelqu'un qui ne lui veut pas forcément du bien, tu sentirais très vite l'embrouille. t'es observatrice, surtout lorsqu'il s'agit d'elle. quand max devient le principal sujet de votre discussion, tu la vois virer au rouge pivoine. elle est trop mignonne. comment ça pour moi?non, non, c'est toi qui le trouve mignon. max est beau. c'est indéniable. de toute façon, maintenant que tu sais qu'il lui plait - un peu - tu ne pourras jamais au grand jamais rien envisager avec lui - même si ça n'a jamais été dans tes plans.  moi j'suis sure et certaine qu'il s'intéresse aux filles comme toi. tu marques une petite pause.  tu sais, les filles canons. t'ajoutes d'un air malicieux. tu n'aimes pas qu'elle se sous estime. elle est belle comme un coeur et c'est la personne la plus adorable que tu connaisses. c'est pas grave, je resterais avec vous au début, allez viens ! tu la tires en direction de la table où le jeune homme est assis.  max ! je voulais te remercier pour tout à l'heure. tu lui souris sincèrement, maintenant que tu as eu le temps de reprendre tes esprits. ah ouais et voilà ma soeur, lara, je crois que je ne vous ai jamais présenté.

Tu hoches vivement la tête lorsque ta sœur mentionne Clara, tu sais que ton aînée s’occupera de faire disparaître les preuves et surtout de cacher cette histoire à votre père. Tu te sens déjà un peu ridicule de devoir avoir besoin qu’on te défende alors que tu viens de fêter tes vingt-deux, c’est pas en plus pour que ton père te regarde comme si t’étais encore une enfant après ça. En plus, il sait pas grand-chose ton père, tu lui caches pas volontairement mais avec son travail, il n’a pas le temps de s’intéresser à ce que tu fais de ton temps libre. Il sait que tu sors mais il ne sait jamais quand et avec qui, où on tu vas et pourquoi, et c’est très bien comme ça, parce que tu passes pas mal de temps dans le Bronx ces derniers temps. T’es prudente à chaque fois, tu fais attention de ne pas être reconnue, de dissimuler ton visage mais ouais, t’y passe un peu trop souvent à ton goût en ce moment. Je sais mon chat, mais je me dis que les gens ont autre chose à faire que de filmer une petite querelle entre nanas. Tu hausses les épaules, si t’avais assisté à la scène, t’aurais jamais sortis ton portable, mais t’es différente. Tu stalkes les gens sans jamais intervenir, tu passes des heures à lire les articles stupide de the Cosmo, tu surveilles qui fréquente qui sur instagram mais t’interviens pas, jamais. Sauf sur les photos de Malo, parce que t’es sur la plupart. Ça t’ennui quand même d’imaginer Clara payer des gens pour se débarrasser de photos de ta sœur en colère. Tu fais la moue tandis que la conversation glisse lentement vers Max. Tu l’as remarqué dès le début de la soirée, les cheveux bruns, les yeux sombres, il te rappelle un peu Jim, le meilleur ami de Malo. C’est sûrement pour ça que tu l’as remarqué en fait. Alors tu fais l’innocente pendant que tes joues prennent latéralement feu. Bah oui, il a direct sauté de la banquette pour te stopper, il avait déjà les yeux sur toi avant que tu interviennes. Un petit sourire espiègle se dessine sur tes lèvres, Kara ne peut pas ne pas avoir remarqué comment tous les garçons de la pièce la dévorent du regard, si ? Les filles canons. Ça te fait sourire, Kara elle te voit différemment de la manière dont tu te vois toi et quitte à choisir, tu préfères sa version que la tienne. Les filles canons hein ? T’as raison, j’suis super canon ! Tu fais voler tes cheveux d’un geste de la main et pouffe, l’alcool te donne des ailes. Mais je suis quand même pas sûre de vouloir y aller.. tu lui dis tandis qu’elle te traîne déjà par la main pour te présenter Max, le super beau, Max. Salut Max, tu souris et t’apprêtes à lui serrer la main que tu laisses retomber dans le vide. On ne se sert pas la main en boîte de nuit, nunuche. Oui, c’est gentil d’avoir retenu Kara tout à l’heure, c’est une vraie tigresse quand elle s’y met. Tu lances un regard complice à ta sœur. T’es vraiment gênée et tu sais plus où te mettre pendant que Max te demande pourquoi il ne t’avait encore jamais vu. Oh euh, je sors pas souvent, c’est pour ça. Tu te gardes bien de rajouter que c’est parce que tu préfères passer tes soirées à lire des bouquins à l’eau de rose.

si la presse souhaite faire du buzz sur ton dos. clara interviendra. un petit chèque et tout rentrera dans l'ordre. à vrai dire, tu crains plus le fait que the cosmos aie bruit de ta petite altercation avec l'impertinente qui a osé s'approcher de ta soeur. crois moi, les gens s'ennuient énormément dans leur vies... vous n'êtes pas là pour débattre à propos de l'intégrité de vos congénères, mais il te semble que ta soeur la surestime largement... de toute façon, ça a toujours été comme ça; lara, elle voit le monde avec des yeux d'enfant. tu trouves ça beau et tu salues son insouciance - preuve qu'elle est dotée d'un esprit pur; mais, tu n'aimes pas ça. parce que tu sais que c'est ce qui fait d'elle une personne vulnérable. tu seras toujours là pour elle certes, mais t'aimerais bien pouvoir lui ouvrir les yeux ne serait-ce qu'un petit peu. alors tu essayes... et justement, c'est ce genre de personnes mal intentionnées qui alimentent des blogs comme "the cosmos". les gens ne pensent pas tous comme lara ou toi. certains ne vivent que pour les apparences et sont prêt à tout pour avoir les potins les plus intéressants pour amuser la galerie. ils se sentent intéressants. ce qui contraste avec leurs vies, qui a ton sens, ne peuvent d'être que d'un mortel ennui. de fil en aiguille, vous venez à abordez le sujet de max. il a réagi parce qu'on est amis c'est tout. tu doutes un peu des propos de ta soeur. tu es sure qu'elle enjolive un peu les choses... la réaction de lara te fait rire lorsqu'elle affirme tes propos - d'ailleurs, elle a raison de le faire. à tes yeux, c'est la plus belle du monde. si, si, on y va miss monde. tu la taquines un peu en la tirant vers le fameux. parce que c'est comme ça aussi entre vous. tu fais les présentations - naturellement. presque de manière évasive. kara le remercie également. elle est trop mignonne quand elle flirt. tu t'assois sur la banquette, la poussant à te suivre au passage - évidemment, tu fais en sorte qu'elle se retrouve à côté de max. elle étudie la littérature. c'est sa passion, c'est pour ça qu'elle n'a pas trop le temps de sortir en semaine. tu viens à la rescousse de ta brunette. c'est sexy les filles intelligentes. bon, versez moi un verre que j'oublie la gueule de l'autre blondasse mal décolorée ! tu t'exclames les yeux rivés sur le grand seau qui brille en face de toi. tout ce que tu veux princesse.

Le regard que Kara pose sur toi te montre qu’elle n’est pas d’accord avec ta manière de penser. Tu la connais par cœur, tu lis en elle comme un livre ouvert, tu la devines quand elle ne parle pas, tu lis dans ses regards ce qu’elle ne dit pas. Alors tu sais ce qu’elle pense lorsqu’elle te regarde comme ça. Elle te trouve trop gentille, trop insouciante et toi tu la trouves un peu paranoïaque, voire même méfiante. Pourtant, vous formez un duo relativement efficace et équilibré à vous deux, alors tu lui souris et hoches la tête. S’ils veulent ma vie, je leur la laisse volontiers. Tu lèves les yeux au ciel et hausses les épaules. Qui croit vraiment ce que raconte the Cosmo ? Tu as vu toutes ces rumeurs, à l’écouter, il n’y a aucun homme fidèle à New-York. Tu fais la moue, t’es peut-être un peu naïve sur ce coup-là mais tu refuses de croire que tous les hommes sont foncièrement mauvais, tu veux continuer d’y croire toi, au prince charmant, à l’homme idéal -ou presque. Tu penses par exemple à ton père, qui a toujours aimé ta mère malgré qu’il n’était pas souvent à la maison, il s’aimait, ça crevait les yeux. Tu sais qu’il reste des types alors tu ne crois qu’à moitié toutes ces histoires que le blog raconte. Tu ne peux t’empêcher de pincer les lèvres devant la réaction de Kara. Juste amis, hein ? Regardes comme il te mange du regard Kara, et j’le comprends parce que si j’étais un mec, c’est probablement vers toi que j’irais. Elle le pense vraiment Lara quand elle dit ça, pourtant elle ne peut s’empêcher de rire, sûrement les effets de l’alcool. Elle se demande d’ailleurs comment sa sœur fait pour avoir l’air si normale alors qu’elle est totalement déboussolée et qu’elles ont bu la même quantité à quelques verres près. Et puis tu la suis jusqu’à Max, parce qu’elle arrive à te donner confiance en toi Kara. Dieu que t’aimerais avoir autant d’assurance en étant sobre, c’était l’un des seuls bons côtés de l’alcool selon toi.

Lorsqu’elle te présente à Max et que tu perds tes moyens, Kara te vient en aide et tu souris de plus belle. Oui, je passe pas mal de temps dans les bouquins c’est vrai, mais Kara me traîne partout ces dernières semaines et c’est plutôt cool. Tu lui souris et le regarde se lever pour servir ta sœur. Il soulève la bouteille vers toi en une question silencieuse et tu hoches la tête. Non merci, je vais m’arrêter là je crois. Il fit la moue et remplit quand même ton verre. Oh allez, un petit dernier, pour fêter cette jolie rencontre que je viens de faire. Tu souris flattée et finis par accepter son verre, avant d’en boire une gorgée. Le liquide te brûle lorsqu’il descend ton œsophage mais tu t’en rends à peine compte tellement tu as chaud à côté de Max. Tu dois sûrement avoir les jours écarlates et les mains moites. Alors comme ça, vous passez beaucoup de temps ensembles toutes les deux ? Y a-t-il quelque chose que vous ne faites pas ensembles, juste pour que je sache ? demande-t-il un sourire sur les lèvres tandis que sa main se pose sur ta cuisse. Ton sourire se fait un peu plus crispé et tu lances un regard interrogateur à Kara, pas sûre de vouloir où il veut en venir. Oui, on est sœurs donc on fait pas mal de trucs ensembles.