ensley ~ tahar

t'as terminé cette soirée, à laquelle tu as pensé presque toute la soirée à tahar, cette conversation que vous aviez eu tous les deux. ton coeur battant la chamade, tu décides de sortir dehors, tentant de marcher droit, prenant le téléphone dans ta main, composant le numéro du beau brun avec un peu de difficulté à avoir son numéro. t'attends, posant tes fesses contre le banc froid, tentant de bien replacer ta robe robe que tu portes, tu aurais aimé le voir à tes côtés, de ne plus penser à personne d'autre.

Elle, pour la soirée, c’est tout ce que vous voulez. Elle n’a rien compris, absolument rien. Tu ne voulais qu’elle aille à cette foutue soirée, déguisée, bourrée. T’es un jaloux né, toi, tu ne peux même pas supporter l’idée même de l’imaginer fréquenter d’autres personnes, son sourire adresser à un autre, son regard pour les beaux yeux d’un autre. Ton téléphone sonne, son nom à l’écran, un simple geste pour décrocher. Quoi ? Elle est toute seule dans la rue, elle a besoin d’aide ? Elle regrette ? Putain.

tes fesses, posées contre le banc beaucoup froid pour ton corps en chaleur, tu gardes le téléphone contre ton oreille, fermant les prunelles tandis que tu attends une réponse. que va t-il dire ? te raccrocher au nez ? te hurler dessus parce que tu as décider d'aller à cette soirée d'halloween ? tu aurais aimé qu'il soit présent à tes côtés, qu'il prenne part à ces festivités mais t'as préféré le laisser seul, dans ses folles idées de ta personne. t'as bu, beaucoup trop bu et tu t'en rends compte que maintenant. « pourquoi tu me repousse sans cesse. » dis-tu, une voix légèrement embrumée, l'alcool qui coulait à flot dans tes veines, tu cales ton dos contre le dossier. « pourquoi t'agis comme ça tahar. » tu veux des explications et le fait d'être bourrée, t'aidait.

Pourquoi tu me repousse sans cesse. C’est sa voix, pleine d’alcool, une éponge. Elle n’est qu’un vulgaire bout de tissus imbibé d’alcool, au bout du fil. Tes mais se crispent. Tu es froid, distant, un souffle long qu’on entend sortir de ta bouche. Bordel. Pourquoi t'agis comme ça tahar. Il n’y a aucun bruit autour d’elle, princesse est seule, bourrée. Tu vas finir par exploser. T’es bourrée putain, t’es où ? Elle t’énerve, tu voudrais l’engueuler, l’enfermer mais merde, elle ne t’appartient pas, tu l’sais, tu devrais pas. J’agis comme ça parce que j’te connais merde. Elle est autant une étrangère que celle que tu connais par cœur. T’es bourrée, j’suis censé te dire quoi ?

tu restes contre ce vulgaire banc, tournant la tête vers la fête qui se passait en ce moment, les gens qui rigolaient dehors alors que toi, tu tenais contre ton oreille le téléphone. il sait, il voit bien que tu étais attaquée par l'alcool, que ça imbibait tes veines. « non, j'suis pas bourrée.. » dis-tu, sachant pertinemment que c'est faux, tu es bourrée et simplement par la conversation que vous aviez eu tous les deux. tu pousses un soupir, venant donc à te redresser sur tes jambes, chambardant quelque peu sur les jambes. « tu m'connais pas, tu ne connais rien de moi bordel. » souffles-tu fermant les yeux quelques instants, ton coeur tambourinant dans ton corps, tu voulais l'oublier, passer à autre chose mais tu pouvais pas. « que tu m'aimes, que j'te manque... tout » tu voulais l'entendre, te dire que tu lui manquait, qu'il aurait aimé que tu sois à ses côtés plutôt que dans cette soirée..

Non, j'suis pas bourrée.. Tu entends même le liquide alcoolisé couler dans ses veines. Tu entends le flux bouffer son foie tout entier, envahir ses pensées pour délivrer tout ce qu’elle peut espérer. Elle veut u tu parles, elle veut savoir ce que tu penses, toi. Tu m'connais pas, tu ne connais rien de moi bordel. Vous ne vous connaissez que depuis quelques temps, à peine, tu as cette impression, de savoir ce qu’elle pense, un jour, pas l’autre. C’est flou, instable. Tu l’es. Que tu m'aimes, que j'te manque... tout. Ton poing frappe le canapé, l’accoudoir s’aplatie sous la force de ton avant-bras. Qu’est-ce que t’es censé faire. Bordel, dis-moi où t’es, je viens te chercher. Tu te lèves, brusquement. Je m’inquiète pour toi là.

tu te pousses à dire que tu n'as plus envie de l'écouter, de fermer la ligne téléphonique sauf que malheureusement pour toi, c'est facile à dire qu'à faire. tu tentes par tous les moyens de ne pas montrer que tu es bourrée, que tu t'amusais sans alcool malheureusement ce n'est pas ce qui sortait de ta bouche. tu voulais qu'il soit présentement avec toi, qu'il te prenne dans ses bras, son coeur battant à l'unisson du tien. « j'suis dans la fôret, un endroit où tu ne pourras pas me retrouver » tu laisses échapper un petit rire, histoire de le rendre sans voix, hors de lui. ça peut te prouver qu'il était attaché à toi sans qu'il ne puisse rien dire. tu souris doucement, continuant à marcher sur le petit sentier. « j'vais biiiiiiien, t'as pas à t'en faire, abel est pas très loin. » ton ami, histoire de le rendre jaloux, qu'il accourt vers toi sans perdre une seule seconde.

J'suis dans la forêt, un endroit où tu ne pourras pas me retrouver. Tu restes sans voix, deux seconde, un instant, trop longtemps. Tu t’fous d’ma gueule en plus ? En plus d’être bourrée, de t’appeler pour s’payer ta gueule. Tu devrais raccrocher, lui dire d’aller s’faire mettre par Tarzan ente deux rondins de bois, qu’elle se démmerde, que t’en as rien à foutre. Où est le Tahar je m’en foutiste d’la vie ? Son petit rire, te tend les nerfs, tu vas t’faire une tendinite sans rien faire. J'vais biiiiiiien, t'as pas à t'en faire, abel est pas très loin. Hein ? C’est ta paume de main contre ton front, essuyer la p’tite goute de sueur d’énervement qui dévale la piste. Putain, tu te tapes tous les arabes d’la ville avec ça ? Abel, Abel rien du tout. Ca me gave, tu veux que j’te dise quoi pour que t’arrêtes tes conneries là ?

t'as pas envie qu'il accourt vers toi, tel un prince charmant en affirmant que tu étais en danger et qu'il devait très certainement venir te chercher. petit sourire en coin, tu ne peux pas t'empêcher de rigoler, plissant les prunelles dès qu'il affirme que tu te moquais de lui. « moi ? non absolument pas. » une petite part de mensonge, tu n'avais pas le droit de lui mentir mais il l'a cherché, celle de te repousser toujours, de montrer que tu ne comptais pas pour lui. tu rigoles, ce qui a de la chance de l'emmerder, de serrer sûrement les poings ou même de t'en mettre une mais t'as pas envie que ça se produise, qu'il soit énervé contre tes enfantillages. « non, que toi. » tu rigoles de plus bel, continuant à marcher dans le petit sentier du manoir, croisant quelques personnes amoureuses, ces couples pathétiques. « que t'es attaché, que tu m'aimes. » tu gardes ton sérieux, t'as pas envie qu'il se foute de ta gueule, qu'il dise la vérité. « tu m'aimes tahar al-zahar. »

Non, que toi. Elle te cherche, et tu le sais, t’es pas le plus con, t’as cerné ton petit manège de gamine. Elle veut te rendre jaloux, que tu lui dises ce qu’elle veut entendre, un ultimatum, simple, tu t’inquiètes pour elle, si tu veux savoir véritablement où elle est, tu dois lui dire ce qu’elle veut bien t’faire cracher. Tu ne veux pas rentrer dans son jeu à la con, encore moins tourné en rond, elle est imbibée, piétine dans son alcool, dans sa soirée. Que t'es attaché, que tu m'aimes. Tu m'aimes tahar al-zahar. Un souffle, pour calmer tes nefs, faire redescendre le soufflé qu’est entrain de bien trop monter. Je marche pas là, princesse vodka. Rappelle-moi quand t’as décuvé, j’ai pas envie de te répéter quand t’aura tout oublier. Ca te gonfle, purement. Tu dois vraiment bien t’amuser là, salut. Le bouton rouge, du bout de ton doigts.

tu le cherches, t'as conscience mais tu veux surtout qu'il dise ce que tu as envie d'entendre, ton coeur qui bat la chamade dans ta poitrine, restant un long moment à marcher sur le chemin, croisant certaines personnes qui se trouvaient non loin de toi. tu ignores ce qui allait se passer, marchant sans t'arrêter, sentant tes paupières devenues lourdes pratiquement. t'as besoin de lui en ce moment, oublier ce qui s'est passé avec ton frère, assassiné dans un endroit glauque jusqu'à finalement pouvoir entendre ce qu'il dise. « tahar ? tahar !. » il a raccroché, tu sens les larmes monter à tes yeux, tu poses finalement ta main contre ton visage, ne pouvant t'empêcher de pleurer, te laisser aller. pourquoi avait-il raccroché la ligne ? tu trembles, tournant la tête vers le manoir que t'as perdu de vue.